Vamp University
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You're my heart's Queen [~ Lilly]

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Calvin A. Johnson
Calvin A. Johnson
Féminin
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Age du perso : 2306 ans
Amour : Lilly T. Johnson
Phrase Perso : « Tous les matins du monde sont sans retour. »
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MessageSujet: You're my heart's Queen [~ Lilly] You're my heart's Queen [~ Lilly] Icon_minitimeDim 6 Mar - 2:50

Première partie : L'erreur est humaine mais elle n'est pas Vampirique


“ You're my heart's Queen ”
Calvin Alderic Johnson & Lilly Tyria Johnson

    Les deux Fondateurs étaient à présent à mi chemin entre le Lake et la 79 ème St Transverse road. Le Vampire venait de dépasser Lilly, ses mains enfouies au fond de ses poches, les poings serrés, les yeux fixés sur le sol. A peine avait-il fait deux pas qu'elle se pendait à nouveau à son bras gauche et rabattait sa tête lentement, comme qui Calvin était un petit être tout frêle et tout fragile. A nouveau ce contact … Comme si elle ne respirait plus dés qu'il était trop loin d'elle, comme si elle avait besoin de s'accrocher à lui pour vivre. Peut-être que si elle le lâche son destin devient celui d'un inséparable, peut-être que pareil à cet oiseau majestueux elle dépérit, ne trouve plus de sens à sa vie, peut-être qu'elle a vraiment besoin de lui … Non elle n'a pas autant besoin de lui, sinon elle n'irait pas voir ailleurs, elle n'irait pas chercher tous ses hommes pour passer la nuit avec puis se nourrir. En effet, elle pourrait les séduire un peu puis les tuer, directement, sans passer par la chambre. Mais elle passe toujours par la chambre. Après tout, peut-être que Satis a raison, peut-être qu'elle préfère ses gardes à lui, dans ce cas que fait-il là ? Pourquoi est-ce qu'il reste, tel le maso attendant ses coups tout en sachant qu'il va souffrir, que sa peau va rougir et que son coeur va exploser ? Ou peut-être que la Perle Noire à tord … Peut-être que Lilly cache sa dépendance derrière l'infidélité, une manière de se dire qu'elle est libre, tout comme lui le pense. Le soupir de la Fondatrice interrompit ses pensées :

    « Pas la peine d'être aussi sérieux, mon chéri. Calme-toi. »


    Pas la peine d'être aussi sérieux ? Mais Lilly ! Tu abordes LE sujet le plus sérieux du monde, tu sais qu'en l'abordant il va prendre la mouche parce que tu connais déjà sa position sur le sujet. Tu sais qu'il te voue un amour surréaliste, disproportionné, inexplicable, un amour sans pareil, qu'il se donne entièrement à toi, qu'il t'appartient, qu'il est à TOI. Alors comment est-ce tu peux lui demander de se calmer ?
    Il relève brusquement la tête, regardant Lilly, une expression d'enfant choqué :


    « Lilly arrêtes ! Ne me demande pas de me calmer alors que … »

    Alors que rien. Soudain, tout est vide dans sa tête, il ne sait plus quoi dire, penser, faire, le néant.
    Alors qu'il était parti avec un ton très autoritaire, il s'arrête soudainement, la bouche ouverte, comme s'il voulait dire quelque chose qui ne sort pas mais la vérité c'est qu'il ne peut rien dire, il n'y a plus rien dans sa tête. Il se sent comme mort, malgré le fait qu'il sente la chaleur ou plutôt la fraicheur corporelle de Lilly, malgré le fait qu'il entende le moindre bruit dont celui de ses pieds qui crissent sur le gravillon, malgré le fait qu'il continue à marcher … Il se sent tel un pantin désarticulé. Il aimerait se dégager de l'étreinte de la Fondatrice, pouvoir refermer cette maudite bouche dont la lèvre inférieure se met soudain à trembler, il aimerait … Mais il en est incapable. Comment peut-on être ainsi privé de la maitrise de son corps ?
    Il ne prend pas la peine de terminer sa phrase, de toute manière il en serait incapable. Mais il parvient à joindre ses lèvres et baisser la tête, regardant à nouveau le bout de ses chaussures. Ils continuent de marcher, côte à côté, Lilly toujours pendue à son bras. Puis elle reprend la parole, il l'en aurait presque remercié … Le silence devenait de plus en lourd puisque Lilly semblait attendre une suite qu'il ne pouvait pas énoncer et lui attendait qu'elle brise le silence : entendre sa douce voix qui agit comme tranquillisant.


    « Arrêtons d'y penser. On pourrait rentrer à l'université ... croiser Devon dans le couloir ... ou aller ailleurs, où on ne risque pas de le voir ! »


    Toujours Devon … Pourquoi faut-il toujours que tout se rapporte à Devon comme s'il était le centre du monde ? Même Lilly en parle alors qu'ils sont en train de discuter de leur relation, de leur “nous”, et part “nous” Calvin n'entend pas Devon. C'est vrai, on ne se marie pas à trois !
    Oui c'est cela, plus de Devon pour aujourd'hui, et peut-être bien, ni pour demain. Sortir de l'université, passer la nuit ailleurs, de toute manière ce ne serait pas la première fois qu'ils ne dorment pas dans leur chambre respective, oui parce que théoriquement, ils ne devraient pas dormir ensemble au sein de l'université, mais techniquement … En fait ils ne dorment pas beaucoup ensemble … Chacun sort de son côté, la nuit, et ils se rejoignent au petit matin, pour faire comme s'ils avaient passé la nuit entière dans les bras l'un de l'autre … C'est pathétique … A leur âge ! Après autant de siècles, ils pourraient cesser ce jeu, cesser de se voiler la face et décider d'affronter la vérité. Mais quelle vérité ? Celle qu'ils s'aiment pas assez pour rester fidèles l'un à l'autre ? Ou celle que justement, ils s'aiment beaucoup trop pour toujours être ensemble et qu'à force leur amour se consumerait ? Calvin espère au fond de lui que c'est sa deuxième théorie qui est la plus probable. Il ne veut pas de la première. Rien que d'y avoir songer quelques secondes le rend malade, pourquoi faut-il toujours que l'être vivant pense ? Là est toute la faiblesse du lion comme de la gazelle, du Vampire comme de l'Humain : ils pensent. La pensée détruit une vie.
    Encore une fois, c'est la voix de Lilly qui le tire de ses pensée :


    « Alors ? Qu'as-tu décidé ? »


    Qu'est ce qu'il a décidé ? De continuer. Continuer à la tromper, à lui mentir pour ne pas lui faire de mal, ne pas la rendre jalouse, continuer à l'aimer, à la chérir, pour le meilleur comme pour le pire … Il a l'impression de se faire une promesse de mariage à lui-même … Continuer à l'attendre dans un lit froid les soirs où Monsieur a décidé de ne pas sortir, chose qui lui fait mal parce qu'il ne cesse de penser qu'elle est dans les bras d'un autre et qu'elle l'oublie complètement. Continuer à lui sourire et lui dire des “je t'aime” dans l'unique but de se rassurer, lui, et pas elle. Continuer à le regarder s'éveiller doucement, ouvrir des petits yeux et lui sourire, continuer à l'écouter parler et la stopper par un baiser, continuer à glisser son visage dans son cou à la peau de porcelaine, continuer … Seguir escuchando su corazón … Porque le amo.

    « Continuer de t'aimer. »

    Il venait de lâcher ces quatre petits mots dans un souffle, comme si l'idée lui était évidente. Mais en sachant très bien que ce n'est pas la réponse qu'elle attendait. Elle voulait savoir où aller et lui, il lui parlait de ses sentiments. Sentiments qui causeront sa perte, il en est certain.
    Il sent soudain qu'elle enserre un peu plus son bras, puis son corps devient lourd comme si elle se laissait trainer. Il rentre sa tête entre ses épaules afin de la regarder en coin : elle a fermé les yeux. Ce qui a le don de lui arracher un sourire. Un vrai sourire, heureux parce qu'elle a confiance en lui. Il repose ses yeux sur le chemin qui fait la jonction entre le lac et la route et la sent se raidir. Comme si quelque chose était venu la piquer droit au coeur. Comme si une souffrance intenable venait de traverser tout son petit corps, serré contre le sien. C'est en sentant cela qu'il s'arrête soudain, Lilly s'arrêtant en même temps que lui, pareil à un robot qui n'a soudain plus d'énergie. Il la regarde, inquiet. Elle semble complètement ailleurs, comme absorbée, torturée par une pensée. Il se met en face d'elle, penche la tête sur le côté droit et se baisse un peu, de quelques centimètres pour la regarder dans les yeux. Ils semblent vide mais en même temps … Elle est préoccupée par quelque chose. Ses yeux ne cillent pas, elle ne bouge plus, son expression semble torturée mais elle reste belle.


    « Pourquoi on s'arrête ? Je veux dire : pourquoi est-ce qu'on ne marche pas de part et d'autres du parc comme d'habitude ? Pourquoi on ne bouge pas ? Pourquoi on … enfin ! Tu as bien compris ce que je demande. »


    Pourquoi ? Parce qu'elle lui tape dessus depuis presque deux minutes, voilà pourquoi ils s'arrêtent. Alors qu'il la regarde interloquée, une idée germe dans sa tête …

    « Tu me fais confiance, n'est-ce pas ? Alors suis-moi, suis-moi jusqu'au bout du monde ! Ou plutôt jusque que de l'autre côté du parc ! »

    Il lui fait son plus beau sourire, puis se penche pour déposer ses lèvres dans le cou laiteux de la Vampire. Il se redresse et attrape sa main gauche entrelaçant ses longs doigts à ceux de la belle Fondatrice afin de l'entrainer à sa suite. Prenant des chemins et des routes pour enfin arriver devant l'Excelsior Hotel.
    Tenant toujours la main de Lilly, il avance jusqu'à la grande porte automatique toute en verre. Ils avancent dans le hall, la Vampire semble vouloir aller tout droit mais Calvin veut d'abord passer à l'accueil : pour une fois il n'a pas prévu son coup … Il part donc vers la gauche, passant son bras au dessus de la tête de la Fondatrice, tout en lui tenant la main, comme pour lui faire faire un demi tour sur elle même mais il s'arrête à mi chemin puis il s'arrête à sa gauche, l'embrasse sur la joue et la tire afin qu'elle se suive jusqu'à la réception.
    Une fois devant le comptoir, il lâche la main de son amoureuse et s'adosse sur le bureau, regardant la réceptionniste dans les yeux, il lui demande une chambre pour deux personnes à son nom puis lui fait un sourire ravageur. La jeune femme, troublée, baisse les yeux sur son écran d'ordinateur et lui donne un numéro de chambre, la 456, se met à chercher une clé devant elle, l'attrape et lui tend avec un joli sourire. Il la remercie chaleureusement puis reprend la main de sa bien aimée et ils empruntent les grands escaliers qui mènent à l'ascenseur.
    Après quelques minutes dans celui-ci, les portes s'ouvrent, ils descendent, celles-ci se referment.
    Calvin va se plaquer contre le mur à droite de l'ascenseur, entrainant Lilly avec lui qui arrive contre lui. Il pose ses mains sur sa taille et penche la tête en avant pour l'embrasser. Puis il sourit et d'une voix enfantine il déclare :


    « Tu vas devoir passer la nuit avec moi, mon amour ... »

    Et il remonte ses mains lentement, laissant trainer ses doigts sur les côtes de la Vampire, il les passe dans son cou puis pose ses mains froides sur ses joues, prenant son visage en coupe pour l'embrasser à nouveau, lentement. Et il explose de rire, un rire joyeux. Il se sent bien, comme s'il volait : cette nuit elle sera à lui, rien qu'à lui.



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Lilly T. Johnson
Lilly T. Johnson
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Age du perso : On ne demande pas ça à une femme, malotru !
Amour : Calvin
Phrase Perso : « C'est de toute cette force dont vous serez fiers. Je ne vis que pour moi et je ne veux mourir que pour moi. Je ne veux surtout pas mourir pour quelqu'un d'autre. Je connais une douleur intense qui est restée derrière : c'est ma fierté. »
« Heureux les oublieux car il viendront également à bout de leur bêtise. »

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MessageSujet: Re: You're my heart's Queen [~ Lilly] You're my heart's Queen [~ Lilly] Icon_minitimeVen 1 Juil - 21:28

You're my heart's Queen
de Lilly à Calvin

You're my heart's Queen [~ Lilly] Sans_t11


    « Tu me fais confiance, n'est-ce pas ? »

    Lilly acquiesce, l'air faussement choquée d'une question aussi évidente. Elle aurait presque envie de le faire tourner en bourrique en lui faisant signe que non, elle n'a pas confiance en lui. Mais le regard et la voix de son amoureux sont si … hypnotiques. Elle ne sait plus quoi penser, plus quoi dire … alors elle se tait. Comme le dit le proverbe « La parole est d'argent, le silence est d'or. ». Elle le laisse la guider.

    « Alors, suis-moi jusqu'au bout du monde ! »

    Elle l'a déjà fait … où qu'il allait, elle le suivait. Quoiqu'il faisait, elle l'approuvait. Elle aurait été trop malheureuse loin de lui. Et ce serait toujours comme ça : il pourrait lui demander n'importe quoi, Lilly le ferait.

    « Ou plutôt jusque de l'autre côté du parc ! »

    Lilly sourit, amusée. Il lui rend ce sourire … un beau sourire qu'elle a pu admirer des années durant. Que ne ferait-elle pas pour l'admirer encore et encore … Il est impossible de comparer la beauté de ce sourire à celle du coucher du soleil : voir l'astre naissant disparaître derrière la ligne d'horizon chaque jour, ça devient vite lassant. Mais ce sourire étincelant reflète, bien malgré lui, les émotions, les sentiments de Calvin. Lilly aime lire en lui à chaque fois qu'il le lui permet. Elle pose sa main sur sa joue et caresse sa peau en admirant son visage. Il se penche, rompant le contact de leurs peaux pour bien vite le recréer par un chaste et doux baiser qu'il dépose au creux de son cou.
    Lilly ferme les yeux pour en apprécier la douceur, puis il se redresse. Elle admire son regard brillant : il a une idée derrière la tête ! Doucement, leurs doigts se touchent, s'entrelacent amoureusement. Elle le voit reculer d'un pas puis sent son corps suivre. Et elle le suit, sans manifester le moindre refus.


    « Toi … tu as une idée derrière la tête. » dit-elle en pouffant discrètement.

    Il l'entraîne au travers de routes, de chemins … jusqu'à arriver à un hôtel. Évidemment, de quoi d'autre pouvait-il s'agir ? Lilly se cramponne au bras de son amoureux. Ils échangent un regard complice et Lilly ne peut s'empêcher de sourire de toutes ses dents. Elle n'est jamais venu ici … Il l'entraîne jusqu'à la porte … c'est une grande porte automatique, faîte entièrement de verre, derrière laquelle se cache un hall magnifique, richement décoré. Fascinée par la beauté de l'endroit, Lilly ne se rend même pas compte qu'elle avance encore jusqu'à sentir le bras de son amoureux la stopper. La tête de la fondatrice pivote brusquement, comme surprise. Le vampire fait passer son bras au dessus de sa tête, sans lâcher une seconde sa main, puis il dépose un baiser sur sa joue. Un baiser plein de tendresse … puis il la tire vers l'accueil.
    Il lâche sa main lorsqu'ils arrivent au comptoir et s'y adosse. Lilly fait de même mais de façon à ne pas voir la réceptionniste. Elle sait qu'il va encore user de son charme, et réussir à troubler la jeune femme : il est doué à ce jeu là ! La vampiresse regarde autour d'elle. Deux femmes de chambre discutent au bout du hall, elles semblent rougir et regardent dans leur direction. Quelques clients s'arrêtent, des femmes oui … mais heureusement pour Lilly, quelques hommes aussi. Ils lui sourient, elle fait de même. Le toucher de la main de son amoureux la fait revenir à elle, c'est bon, il a prit une chambre. Même si l'hôtel était complet, elle est certaine qu'il aurait réussi à s'y procurer une chambre … les réceptionnistes sont si facilement corruptibles.
    Le couple se dirige alors vers les escaliers puis arrivent à un ascenseur. Ils n'y passent que peu de temps, quelques minutes à peine. Mais Lilly ne dit absolument rien, pas plus que Calvin. C'est dans un silence absolu qu'ils sortent de l'ascenseur et à peine les portes refermées, elle sent le corps du vampire basculer vers l'arrière en l'entrainant dans sa pseudo chute. Il se plaque contre un mur, et elle se colle violemment contre lui.


    « Tu pourrais attendre, mon cœur … »

    Elle lui sourit. Ses mains se posent sur sa taille et elle reste immobile. Son visage se penche vers le sien, il l'embrasse. Lilly pose une main derrière sa nuque, puis l'autre dans son dos. Le contact se rompt. Ils se contemplent en souriant.

    « Tu vas devoir passer la nuit avec moi, mon amour … »

    Lilly sourit de toutes ses dents blanches. L'idée ne lui est pas déplaisante, au contraire …. Elle glisse ses doigts sur les épaules de son amoureux en les regardant se frayer un chemin sur son manteau. Nerveusement, elle mord sa lèvre inférieure puis remet le col de la chemise du Fondateur en place. Elle finit par replonger son regard sombre dans les yeux de Calvin. Il répond à cet appel silencieux par le contact de ses mains sur les côtes de Lilly, puis sur son cou … un contact froid qui se place jusqu'aux joues roses de la vampiresse.

    « Et bien … qu'est-ce que tu attends ? » souffla t-elle.

    Il la regarda en souriant puis l'embrassa. Lentement. Tendrement. Amoureusement.
    Le contact se rompt brutalement, ils se regardent en souriant puis, il explose d'un rire joyeux. Lilly se sent soudainement subjuguée par le son de son rire, et elle ne peut s'empêcher de rire à son tour. Et ils rient ainsi, encore et encore. Personne n'interrompt ce moment, personne ne peut le faire. Puis elle attrape le col qu'elle vient de remettre correctement, relève son amoureux, il se font face. Puis elle le plaque une nouvelle fois contre le mur.


    « Fini de rire, chéri. Maintenant … je suis sérieuse. »

    Elle saisit les mains de Calvin et les colle à son dos puis, ainsi collée à lui, elle le regarde intensément. Il semble qu'il se penche pour l'embrasser … Lilly attend jusqu'au dernier moment, il est si proche, elle sent sa respiration sur sa peau, ses yeux sont clos, et il s'apprête à sceller leur amour d'un tendre baiser. Mais Lilly tourne soudainement la tête et glisse ses lèvres jusqu'à son oreille. Elle murmure d'une voix suave :

    « On a une chambre pour ça, chéri … »

    Puis elle s'écarte de lui, saisit sa main et le guide dans le couloir, amusée. Elle marche jusqu'à la porte de leur chambre. 456 … Et il sors la clé de sa poche. La clé de son cœur, la clé du paradis. Mais avant qu'il ne puisse l'utiliser pour ouvrir la porte, Lilly la saisit et l'agite sous son nez. Elle la serre au creux de sa paume, et innocemment, elle vient jusqu'à Calvin.

    « Je ne peux pas te laisser entrer sans que tu ai répondu à ma question … »

    Il n'est pas surpris. Lilly aime ce genre de scène … elle aime le faire languir. Puis elle pose un doigt sur sa bouche, et se tait plusieurs minutes. On pourrait presque entendre les battements de leurs deux cœurs. Elle ferme les yeux un bref instant … puis elle dit :

    « Dis-moi encore comment tu m'aimes. »

    C'est tout Lilly ça … elle aime le romantisme, elle est amoureuse de son idée même de l'amour. Sa main glisse des lèvres de son amoureux puis elle retombe. Il lui suffit de dire ce qu'elle veut savoir, ce qu'elle veut qu'il répète. Lilly ne se lasse pas d'écouter Calvin déballer ses sentiments … elle attend. Puis il commence … sa voix est belle, mielleuse, suave. Elle savoure chaque mots à son écoute, chaque son qui vient à son oreille lui paraît merveilleux. Il finit sa déclaration sur un sourire, et Lilly le lui rend bien. Puis elle glisse la clé dans la serrure de la porte et la tourne. Un claquement se fait entendre, elle rend la clé à Calvin et presse la poignée. La porte s'ouvre sur une magnifique chambre. Lilly entre en première et laisse son fiancé fermer la porte derrière elle et tourner la clé dans la serrure. Ils sont seuls … coupés du reste du monde. La Fondatrice avance jusqu'à la fenêtre et tire le rideau blanc, un peu transparent. La vue est splendide : de la fenêtre, on domine Central Park et ses étendues vertes. Calvin se glisse dans son dos et enserre sa taille de ses bras.

    « Alors … que fait-on, mon cœur ? »

    Elle pivote et lui fait face, dépose un bref baiser sur le bout de son nez. Puis elle sourit et prend son visage dans ses mains avant de l'embrasser passionnément. Et maintenant … leur nuit peut commencer.






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Calvin A. Johnson
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MessageSujet: Re: You're my heart's Queen [~ Lilly] You're my heart's Queen [~ Lilly] Icon_minitimeSam 2 Juil - 1:38


“ You're my heart's Queen ”
Calvin Alderic Johnson & Lilly Tyria Johnson


« J'irai brûler les feux, noyer vos fleuves, crever mes yeux ;
J'irai graver son nom, changer les saisons si elle le veut … »

    Qu'y a t'il de plus beau, de plus merveilleux qu'un amour immortel ? Un amour qui dure toujours, qui reste intact à jamais, un amour vrai et sincère, un amour avec un grand “A”. Cet amour là est comme un idéal, une limite que l'on ne pourra jamais atteindre sinon la notion d'idéal n'existerait plus. Un amour qui a nourrit tant d'histoires, de légendes, de romans de gare, de pièces de théâtre, de poèmes, de grands romans, de films, de chansons … Un amour qui a inspiré Shakespeare, Molière, Hugo, Lamartine, Fournier, Zola, Woody Allen, les Beatles … L'amour immortel qui traverse les siècles sans jamais s'atténuer, ou mieux, en restant comme au premier jour, dans la fougue de la jeunesse. C'est cet amour là que chaque Être recherche. Il est la quête de chaque vie. Le sujet de chaque rêve. L'amour le plus idéalisé mais jamais trouvé. Et pourtant …
    Et pourtant, on a bien l'impression qu'il y en a deux qui l'ont trouvé ce bel amour. Mais les impressions sont parfois trompeuses … Leur amour est immortel, ça oui, mais il n'est pas intact comme au premier jour. Parce que dire que Calvin a toujours aimé Lilly au même degré, c'est mentir. Il n'a jamais cessé de l'aimer un peu plus encore chaque jour. Même quand elle lui faisait du mal, quand elle le lynchait devant tout le monde, quand elle ne prenait pas sa défense face à Devon, qu'elle quittait le lit conjugal en pleine nuit sans aucune explication, qu'elle se retournait sur de pauvres humains dans la rue … Jamais il n'a été en colère au point de perdre un peu d'amour. Jamais.
    Alors, oui, on peut dire que leur amour est immortel et qu'il est pareil à cet idéal que ce sont toujours fait les Humains, ces petits Êtres fragiles qui n'osent pas imaginer une vie de plusieurs millénaires. Quant on a autant de temps devant soit, on a sûrement le temps de voir, apprendre et comprendre beaucoup de choses sur ce qu'est l'amour. Parce qu'au fond, que nommons-nous “amour” ?
    Est-ce seulement une réaction psychique dans le cerveau ? Un acte physique qui au final ne consiste qu'à satisfaire un désir charnel ? Ou n'est-ce pas plus que ça ? Comme une personne nommée “amoureuse” qui occupe les pensées de l'individu à chaque instant, où qu'il aille, quoi qu'il fasse. Une personne en qui l'individu aurait entièrement confiance, une personne pour qui il donnerait sa vie, son corps, son âme. Une personne dont il ne pourrait se passer parce que son cœur est sa pensée, ses yeux sont comme son oxygène, sa voix représente tout le répertoire de Mozart, son contact est plus que toutes les doses d'héroïne du monde. Comme un ange capable de guérir tous les maux par sa simple présence.


    « Tu pourrais attendre, mon cœur … »

    Attendre ? Attendre quoi ? La décadence de la Lune en faveur du Soleil ? La fin du monde ? Attendre quoi ? Il n'y a plus besoin d'attendre, d'ailleurs il n'y a jamais eu besoin d'attendre. Tout a toujours été très vite. Le monde a défilé devant eux sans qu'ils ne puissent rien y faire, comme s'ils n'étaient que de simples spectateurs depuis leurs nombreuses suites nuptiales. Alors il n'y a pas besoin d'attendre Lilly.

    « Et bien … qu'est-ce que tu attends ? »

    C'est cela qui est extraordinaire avec Lilly : elle se contredit sans cesse. Elle dit oui puis non. Blanc et, deux minutes plus tard, noir. Elle n'est pas imprévisible mais en même temps elle l'est.
    Preuve de cela, alors qu'ils rient bêtement sans vraiment savoir pourquoi, peut-être et sûrement du plaisir d'être ensemble, rien que tout les deux, elle et lui, dans cet hôtel pas des plus luxueux mais tout de même. Un plaisir sans nom, le plaisir de tenir l'être aimé dans ses bras, pouvoir l'embrasser, le toucher, lui parler, lui chuchoter des mots langoureux à l'oreille … Le bonheur à l'état pur.
    La Fondatrice le plaque contre le mur, comme une dominatrice. Cela a le don de lui rappeler la première fois qu'ils se sont rencontrés. Elle vivaient comme un animal sauvage, avec les animaux de la savane, elle lui avait sauté dessus puis l'avait mordu en croyant qu'il était Humain. Le sang froid pénétrant dans sa bouche elle l'avait recraché et regardé comme s'il débarquait du ciel avec une peau verte fluo, des yeux roses barbie et cinq bras interminables. Il se souvient du poids de son corps sur le sien, de ce qu'il avait ressenti à ce moment là, lui qui n'avait jamais regardé une femme d'aussi prêt parce que jusqu'à présent il n'avait pensé qu'à survivre. Elle était si belle. Et elle l'est toujours.
    Aujourd'hui elle le regarde comme s'il était la chose la plus précieuse et lui … Lui il la regarde comme un fou, un malade d'amour. Amour qui lui est destiné. Rien qu'à elle, parce qu'au final, il n'a jamais aimé qu'elle, sa Lilly.


    « Fini de rire, chéri. Maintenant … je suis sérieuse. »

    Il arrive à être surpris alors qu'elle attrape ses mains pour les lui coller dans le dos. Il se sent comme un prisonnier, mais un prisonnier qui s'apprête à passer un très agréable moment … Il ne peut s'empêcher d'avancer lentement son visage pour l'embrasser, ne fermant pas les yeux parce que bien trop amusé par cet air si sérieux qu'elle avait soudainement pris.
    Dans son rôle jusqu'au bout, la Vampire ne bouge pas d'un seul millimètre alors qu'il continue sa progression vers la bouche de sa fiancée, comme il le dit si bien. Elle reste immobile comme un enfant attendant sa punition pour avoir été trop aventureux. L'enfant qui ne craint plus le moins du monde les coups qu'on lui porte dés qu'il fait un écart de conduite. Alors qu'il commence à sentir la respiration de Lilly sur son visage, et qu'il commence à fermer les yeux, Calvin la voit tourner la tête avec une vivacité vampirique pour lui chuchoter à l'oreille qu'ils ont une chambre pour cela.
    Ah oui ! La chambre ! Il en est arrivé à ne même plus connaître son prénom … Tout ce qu'il sait c'est qu'il veut continuer à sentir le poids du corps de la Fondatrice sur le sien, sentir son souffle dans son cou de porcelaine, sentir la fraicheur de ses doigts dans ses paumes. Le reste n'a pas d'importance.
    Il y a combien de temps qu'ils n'ont pas fait ça ? S'abandonner l'un à l'autre comme s'ils étaient seuls au monde, derniers survivants d'une terrible catastrophe, uniques vainqueurs d'une guerre sans précédent ? Le Fondateur n'arrive même plus à s'en souvenir. Cela date peut-être du rayonnement d'Alexandre le Grand … C'est pour dire !

    Lilly s'écarte sans prévenir, ce qui a le don de le surprendre, encore une fois. Il la regarde intrigué mais n'a rien le temps de dire que déjà elle le tire vers cette fameuse chambre qu'il a tout de même eu avec quelques difficultés puisque l'hôtel était “complet”. Il la suit en titubant, comme s'il venait de boire trois litres de whisky cul-sec, comme un enfant tiré par sa mère à travers les rues noires de monde. Il ne peut s'empêcher d'étouffer un rire et de secouer la tête comme pour dire “Sacrée toi !” . Lorsqu'ils arrivent devant la porte magique, il plonge sa main dans sa poche pour en retirer la clé en métal froid, et alors qu'il va la faire entrer dans la serrure, la jolie brune la lui prend pour le narguer. Cela lui rappelle ces manèges où le but est d'attraper une peluche qui est lancée à travers tout le jeu pour gagner un second tour. Calvin a toujours été fasciné par ces manèges. Peut-être parce qu'ils lui rappellent ce qu'il n'a jamais connu : l'enfance.
    Le Vampire sourit tendrement à Lilly qui s'approche de lui pour le mettre au défit. Elle a toujours été joueuse et il n'est pas du tout surpris. Au contraire, il est amusé, elle a toujours réussi à le faire sourire, à le faire attendre jusqu'à ce que ça le rendre dingue. Toujours. Elle pose délicatement son doigt sur les lèvres de Calvin, comme si elles étaient en cristal, se brisants sous la moindre pression. Il la regarde à nouveau avec ce regard de fou, comme s'il allait la dévorer sur place, mais il reste calme parce qu'il veut tout de même savoir ce qu'elle attend de lui. Il savoure le contact de son doigt sur ses lèvres, fermant les yeux pour priver un de ces sens et décupler un peu plus les autres.
    Lilly brise le silence magistral qui c'était installé à l'aide de sept petits mots :


    « Dis-moi encore comment tu m'aimes. »

    C'était donc cela … Juste le besoin vital de connaître, de ré-entendre ses sentiments, pour le plaisir de le torturer, de l'entendre parler, de le voir se troubler alors qu'il lui explique que justement, il ne peut pas lui expliquer la manière avec laquelle il l'aime.
    Il sent son cœur s'accélérer, prenant la main de son amour, il la dépose sur sa poitrine de manière à ce qu'elle sente son cœur s'emballer. Puis, pour la première fois depuis plus de dix minutes, il prend la parole :


    « Je t'aime. I love you. Te quiero. Comme il est difficile d'aimer, comme on aime après plus de deux milles années. Plus que tout le sang du monde, plus que tous les inséparables qui existent peuvent aimer. A ne plus pouvoir te le dire suffisamment pour que tu comprennes combien mes sentiments son forts, à ne plus pouvoir le dire avec des mots ni même des gestes. Tu es mon cœur et mon âme, ma pensée et ma raison. »

    Il lui fait un sourire de petit garçon, les yeux aussi pétillants qu'un enfant regardant la première neige tombée silencieusement. Il reste pétrifié puis elle plonge la clé dans la serrure, la tourne, ouvre la porte et repose la clé dans sa main. Elle entre, il met quelques secondes avant de retrouver l'usage de ses membres pour parvenir à lui emboiter le pas. Il entre, referme la porte le plus silencieusement possible, verrouille cette maudite porte qui est le seul moyen de les couper de ce monde extérieur qui, au final, rend Calvin malade.
    Il se retourne. Elle est devant la grande fenêtre donnant sur Central Park alors que le soleil commence à se coucher très lentement. La lumière rougeâtre entre dans la chambre lui donnant l'impression d'être en feu. Il avance de quelques pas, silencieusement, retire son manteau qu'il laisse tomber sur le sol, brisant momentanément le silence léger.
    Le Fondateur se colle contre le dos de Lilly, enlaçant sa taille de ses bras chaleureux.


    « Alors … que fait-on, mon cœur ? »

    Elle pivote, se retrouvant face à lui, et l'embrasse sur nez. Il ferme les yeux, aussi fort qu'il le peut et fronce le nez, ses lèvres s'étirant en un sourire qui découvre deux jolies canines blanches mais dangereuses.
    Puis elle l'embrasse si passionnément qu'il manque de suffoquer. Il passe ses main dans ses cheveux, faisant revenir la droite sous son menton pour interrompre leur baiser. Il la regarde, à nouveau ce sourire radieux, puis il plonge son visage dans son cou pour susurrer :


    « Est-ce réellement une question ? Tu sais que j'ai toujours été très créatif, mon amour ! »

    Il dépose un baiser dans son cou puis lui fait à nouveau face. De sa main gauche il attrape la main droite de Lilly, entrelace leurs doigts dans le vide. De sa main droite il porte l'index gauche de Lilly à ses lèvres, y déposant un baiser puis ouvrant la bouche, il perce la peau de ce doigt blanc si fin à l'aide de l'une de ses canines. Le sang froid perle dans sa bouche ce qui lui arrache un sourire. Il joint à nouveau ses lèvres et pose l'index de la jolie brune sur ces dernières. Le sang froid se dépose, laissant une trace rouge. Il ferme les yeux, avançant lentement vers le visage de la Vampire, il l'embrasse.
    Le goût du sang froid … Cela a toujours été un mystère pour lui. Il a un goût très particulier. Celui des Humains a un goût suave mais celui des Vampires … On pourrait le comparer à du citron pour son amertume.
    Calvin avance, faisant reculer sa fiancée contre le rideau qui enveloppe délicatement sa silhouette. Elle semble être dans une robe de mariée … Une mariée ensanglantée …
    Il lâche sa main droite, et de ses deux mains, il déboutonne le manteau de l'Égyptienne. Une fois ouvert il passe ses mains dans le dos de cette poupée de porcelaine, sous le tissus épais, puis les remonte jusqu'à ses épaules de manière à faire tomber tant de tissus sur le sol.
    Il passe ses doigts sur les yeux de la Fondatrice :


    « Fermes les yeux … »

    Elle s'exécute, un sourire amusé aux lèvres. Il pose ses mains sur sa taille, l'embrassant sauvagement tout en passant ses mains froides sous sa chemise en soie.
    Il abandonne ses lèvres pour partir à la conquête de son cou. Lorsqu'il embrasse sa carotide il sent son cœur s'emballer, comme lorsqu'il va mordre un Humain. Sa bouche s'ouvre, ses dents s'approchent de la peau laiteuse de la Vampire puis, se reprenant, il relie ses lèvres pour l'embrasser là où, une seconde auparavant, il allait planter ses canines. Il refait face à Lilly qui a les yeux ouverts, ayant senti la résistance de Calvin.
    Est-ce qu'il a faim ? Non. Mais un monstre reste un monstre. On ne peut défier les lois de la nature. Et la nature profonde d'un Vampire est de mordre, mordre plus encore quand il aime.



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Lilly T. Johnson
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MessageSujet: Re: You're my heart's Queen [~ Lilly] You're my heart's Queen [~ Lilly] Icon_minitimeSam 2 Juil - 3:54

You're my heart's Queen
de Lilly à Calvin

You're my heart's Queen [~ Lilly] Sans_t11


    « Est-ce réellement une question ? Tu sais que j'ai toujours été très créatif, mon amour ! »

    Oh que oui … elle ne le sait que trop bien. La « créativité » de Calvin est l'une de ses grandes qualités et il ne prive aucune de ses conquêtes de ce talent ; Lilly a toujours espéré qu'il gardait la meilleure partie de ce don pour elle. Il dépose un baiser dans son cou … elle va finir par penser qu'il préfère son cou à ses lèvres, la petite Fondatrice. Puis ils se font face, les yeux dans les yeux, le regard de l'un perdu dans celui de l'autre. Tout et rien à la fois. L'instant lui paraît soudainement si magique. Et soudain, le contact froid de sa main … leurs doigts s'entrelacent désespérément. Lilly se sent heureuse mais à la fois triste … La raison de ces sentiments mitigés est que la vampiresse est assez pessimiste : il se peut qu'un jour, alors qu'ils se regarderont avec autant de tendresse, qu'ils s'embrasseront avec autant de passion, qu'ils se toucheront avec autant de douceur … il se peut bien qu'un jour, ces si beaux moments deviennent les derniers … il se peut qu'un jour, un chasseur les trouve. Lilly a toujours eu peur qu'un jour, elle se retrouve seule, sans Calvin. Et ce n'est qu'au moment où ils sont enfin seuls, enfin ensemble, que la véritable personnalité de cette femme est enfin visible.
    La main droite de son fiancé saisit doucement l'index de sa main gauche et il le porte à sa bouche. Lilly n'a pas peur de ce qu'il pourrait faire … bien qu'il l'aime, son sang ne l'intéresse pas … elle n'a donc aucun soucis à se faire de ce côté là. Elle sourit, ravie de voir que sa technique de séduction soit toujours différente, mais bien toujours aussi efficace. Il dépose un baiser sur son doigt, puis de ses canines, il perce sa peau.


    « Ça fait mal … » murmure t-elle sans vraiment y croire.

    Mal ? Bien sur que non ça ne fait pas mal … La douleur, la vraie douleur, ça n'est pas cette simple morsure.
    Même au toucher, le sang d'un vampire est glacial. Bien malgré le mauvais goût qu'il peut avoir, le Fondateur n'y prête aucune attention et sourit. Sa bouche se ferme, mais il pose le doigt meurtri de la vampiresse sur ses lèvres afin d'y laisser une trace … Une trace d'un rouge effroyablement foncé. Lilly l'observe sans dire un mot. C'est comme un tour de magie : elle ne comprend pas toujours la nécessité du tour, mais il l'enchante plus qu'il ne la surprend. Les paupières de son amoureux se ferment, et son visage se penche vers le sien. Elle ne tarde pas à fermer les yeux à son tour pour qu'ils échangent un baiser. Par ce contact, Lilly goûte à son propre sang … quelle horreur ! Mais pour Calvin, Lilly avalerait jusqu'à la dernière goutte du plus mauvais sang qui soit. Elle serait prête à tout pour le garder avec elle, et ne jamais le perdre.
    Il avance, et ainsi la pousse vers le rideau. Le tissu blanc l'enveloppe gracieusement … comme un vêtement. Leurs mains se lâchent mutuellement, et elle s'immobilise car le voilà qui avance vers elle. Il dépose ses mains sur son manteau, et Lilly le laisse faire, elle a confiance en lui. Ses mains s'activent à défaire les boutons du manteau de sa fiancée. Soudain, elle se sent libérée quand le tissu n'enserre plus sa taille violemment, et Calvin glisse ses mains dans son dos, sous le manteau et le fait tomber en glissant ses mains jusqu'à ses épaules. Un courant d'air passe dans son dos … Lilly frissonne.


    « Fermes les yeux … »

    Lilly le dévisage un moment, malicieuse mais surtout curieuse de ce qu'il s'apprête à faire. Puis elle cède et s'exécute. Aussitôt, il prend possession de sa taille … puis de ses lèvres. Ses mains se faufilent sous sa chemise, et un vent glacé transperce son corps douloureusement. C'est dur, être toujours aussi froid à chaque instant, ne jamais pouvoir apporter un peu de chaleur à son prochain en le touchant, en l'embrassant ou en le serrant dans ses bras. Le baiser se rompt brutalement et Calvin par à la recherche de nouveaux horizons, ses lèvres se concentrent sur son cou. Lilly bascule la tête en arrière pour lui permettre d'y accéder plus librement. Elle n'a besoin que d'un bref instant pour comprendre ce qui ne va pas : ses lèvres s'entrouvrent, puis se referment. Elle ouvre brutalement les yeux, comprenant qu'au final … Calvin est aussi attiré par le sang immonde qu'est le sien que par celui des humains. Il embrasse son cou une dernière fois, comme pour se persuader qu'il peut résister puis se redresse. Elle le regarde, interloquée. Pourquoi ne l'a t-il pas mordu ? Parce qu'il ne veut pas agir comme un monstre ?
    Lilly n'a jamais vraiment considéré les vampires comme des monstres, mais plutôt comme des animaux. L'homme, enfin … l'humain, n'est-il pas un animal à la base ? Mais pourquoi ce manque de tolérance … quand les humains savent, ils ont peur. Ils ont peur des loups, mais aujourd'hui, ils les protègent. Alors pourquoi ? Pourquoi ont-ils toujours et encore peur des vampires ?
    La Fondatrice prend délicatement la main de son amoureux dans la sienne, elle le fait pivoter pour qu'il se retrouve face au lit et elle le lâche. Elle se laisse tomber sur le matelas et ainsi assise, elle défait les lacets de ses bottes. Méthodiquement. Attentivement. Elle retire la première, découvrant ses bas noirs et résillés. Puis la deuxième tombe à terre.


    « Si tu veux continuer … ici ce sera plus confortable. » dit-elle en tendant son cou.

    C'est une invitation Calvin … certes, c'est un peu douteux … mais elle attend que tu la mordes. Les animaux sont tellement surprenants. Elle attend presque une attaque de sa part, mais elle l'attend comme s'il s'agissait d'un acte d'amour incroyable. Il sourit mais ne s'approche pas … La Fondatrice prend appui sur son pied droit pour l'atteindre et saisit sa cravate. Elle le tire vers elle puis dit d'un sourire amusée :

    « Tu vois pourquoi je n'en portes pas ? C'est comme tenir un homme en laisse. »

    Puis elle la lui enlève. Le morceau de tissu est jeté par dessus son épaule et tombe, tombe, tombe … il heurte le matelas et aussi le bois de la table de chevet, puis il glisse furtivement et rencontre le tapis qui recouvre le sol à cet endroit. Lilly pose une main douce sur la joue de son amoureux, caresse une nouvelle fois sa barbe de trois jours. Elle finit par avouer :

    « Tu ne mérites pas d'être humilié, toi. »

    L'humiliation … le vampire est certes un animal, mais il n'est pas une bête. La frontière entre ces deux termes est mince, et nombreux sont ceux qui les confondent. Pourtant, Lilly fait bien la différence. Ce ridicule bout de tissu lui sert souvent à asservir ses soupirants au moment où elle décide d'en faire son repas. Jamais elle n'oserait infliger ça à son fiancé …
    Elle saisit cependant le col de son homme et le fait basculer jusqu'à se retrouver couchée sur le dos et lui, agenouillé au dessus d'elle. La vampiresse bascule, autant qu'elle le peut, sa tête en arrière, découvrant son cou blanc. Il entend distinctement l'écoulement de son sang dans ses veines … quel bruit divin ! Mais quel goût décevant … Lilly ferme alors les yeux.
    Elle se remémore leurs voyages, leurs baisers, leurs étreintes … tout cela ne peut finir un jour, elle ne peut s'y résoudre. Mettant de côté son pessimisme, Lilly songe à tout ce que sa vie a été. Mais toute sa vie, c'est lui. Sa vie n'a vraiment commencé que quand il l'a ramené avec lui … il lui a donné sa chance. Pourquoi ? Parce qu'elle était belle ? Parce qu'elle était seule ? Parce qu'il était seul ? Lilly n'a jamais demandé. Jamais. Et qu'importe ! Elle se fiche de savoir pourquoi, puisqu'aujourd'hui, il est encore à ses côtés comme il l'a toujours été. Il l'aime. Elle l'aime. Voilà à quoi se résume sa vie.
    Lilly ouvre les yeux. L'a t-il mordu ? L'a t-il réellement fait ? Si c'est le cas, elle n'a absolument rien remarqué, occupée par ses tendres souvenirs. Il a cependant bougé, et maintenant il est vraiment à quatre pattes sur son corps, et caresse ses cheveux. Elle entoure son cou de ses bras, caresse sa nuque et tire doucement sur quelques mèches de cheveux. Elle semble engourdie, immobilisée. Mais il ne faut jamais se fier aux apparences. La vampiresse n'est pas réellement incapable de se mouvoir. Et bientôt elle le prouve : ses jambes entourent le bassin de son amoureux, ses bras s'accrochent à ses épaules, elle donne un violent coup de rein et parvient à le faire basculer de façon à se retrouver en position de domination.
    Et c'est donc la Fondatrice qui se retrouve assise sur lui, les bras tendus et les mains posées sur sa poitrine. Elle sourit, fière d'elle, et remet une mèche de cheveux à sa place d'origine puisqu'elle est totalement décoiffée. Elle croit voir son reflet dans les yeux de Calvin … il la regarde comme il l'a toujours fait, dés leur première rencontre, il a posé sur elle un regard admiratif mais aussi bien plus qu'amoureux. Pourquoi admiratif ? Peut-être parce qu'elle avait prouvé qu'elle pouvait le tuer, qu'elle tenait sa vie entre ses mains. Il ne faut rien exagérer : pensez-vous que Calvin se serait laissé être vidé de son sang sans rien dire ? Sûrement pas …
    Elle sourit comme une enfant, comme elle a toujours sourit. Puis, elle explose de rire comme son fiancé tout à l'heure. Sa tête se pose sur l'épaule du vampire et elle noie sa joie dans son cou avant d'embrasser sa joue tendrement.


    « Je t'aime tellement … » dit-elle en retrouvant son sérieux.

    Elle se calme, et plonge son regard une nouvelle fois dans le sien. Leurs actions sont monotones, mais pleines d'attention, ce qui les rend chacune plus unique l'une que l'autre. Lilly ne sait plus quoi dire … elle l'aime et il rempli ses pensées. Ça en devient presque étouffant, presque effrayant. Elle l'embrasse pour prouver ce qu'il sait déjà … elle est follement amoureuse de lui.






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Calvin A. Johnson
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MessageSujet: Re: You're my heart's Queen [~ Lilly] You're my heart's Queen [~ Lilly] Icon_minitimeDim 3 Juil - 16:10

“ You're my heart's Queen ”
Calvin Alderic Johnson & Lilly Tyria Johnson


« I will avenge and justify
my reasons with your blood … »


    Le lion mange la gazelle, le faucon mange la belette, le renard mange la poule, l'homme mange le veau, le bœuf, le porc, le lapin, le coq, le poulet, la grenouille, le poisson l'escargot … Le Vampire mange l'Humain. Qui est le plus cruel ? Qui est le plus avare ? Ce n'est certainement pas le Vampire. Il n'a besoin que d'un seul met. L'Humain, lui, a besoin d'un nombre très diversifié d'aliments, parce qu'en plus de la viande il lui faut des végétaux, des céréales, l'Humain est bien incapable de calculer le nombre d'aliments dont il aura besoin pour vivre suffisamment vieux afin de profiter de ce monde. Le Vampire, lui, sait très bien de quoi il aura besoin : un Humain. Au moins un tous les trois jours peut-être … Et puis avec les moyens dont on dispose aujourd'hui, le Vampire n'est même plus obligé de tuer pour se nourrir. Alors que l'Humain sera toujours forcé de tuer, pas des hommes évidement, des animaux, mais après tout, sans animaux la vie sur terre devient impossible, non ? Alors au final, qui est le plus méchant, le plus inconscient des deux ? Sûrement pas le Vampire …
    Après tout, chaque Être se doit d'être dans la chaine alimentaire. L'Humain a peur du Vampire parce qu'accepter la créature de la nuit revient à accepter qu'il n'est plus au sommet de la chaîne, qu'il est vulnérable, destructible, que le danger et partout, dés qu'il sort de chez lui et même s'il reste chez lui. Il sait que le Vampire est au sommet de la création, parce qu'il est plus fort, plus résistant, presque indestructible. Voilà pourquoi l'Humain a si peur du Vampire.
    Dans toutes les histoires romantiques, les Humains disent ne pas avoir peur des Vampires, comme s'ils essayaient de se convaincre qu'ils sont sans danger. Certaines histoires racontent même que les Vampires vivent en parfaite union avec les Humains, qu'ils partagent les même endroits, qu'ils respirent le même air, respectent les même lois, qu'ils sont amis, partagent des amourettes, mais la vérité est que les Humains se cachent derrière ces histoires pour ne pas regarder la vérité en face : ils sont terrifiés à l'idée qu'il puisse exister un Être capable de prendre leur vie en un coup de dent, comme le lion tue la gazelle en un coup de patte, comme le renard tue la poule en un bond. Ils ne se rendent pas compte que, eux aussi, tuent, pas à l'aide de leurs mains ou de leurs dents, évidement. Non, diantre ! L'Humain est bien trop civilisé pour cela … Il préfère utiliser des armes d'extermination massive, la bombe atomique, des gaz toxiques, des balles de fusil de chasse. Pourquoi se salir les mains quant on peut, justement, ne pas les tâcher de sang impur ?
    Le Vampire, lui, préfère retrouver ses instincts primitifs, il préfère se sentir tel le lion qui course la gazelle, le renard qui surveille un poulailler abondant, il préfère traquer, attraper sa proie, plonger ses canines puissantes dans le cou si fragile de son repas. L'Humain n'est qu'un repas, un met raffiné. Le Vampire est probablement l'Être le plus contradictoire qu'il y ait au monde : délicat et sauvage. Il est capable de porter le plus fragile des tissus pour aller chasser, chasser l'Humain. Alors s'il est capable de tant de subtilité, c'est peut-être lui le sommet de l'évolution. Un Être doté de multiples facettes, capable de passer du stade d'animal au stade d'homme développé en une seconde … La créature ultime, la plus puissante, merveilleuse.

    Calvin sent son corps pivoter, il lui semble tellement lourd qu'il se surprend à penser que Lilly à beaucoup de force. Parfois, l'appel du sang se fait si pressant, si pensant, qu'il a l'impression qu'il ne parviendra jamais plus à réfléchir de manière rationnelle. Lorsqu'on est un Vampire, le sang est comme l'héroïne pour le drogué, l'alcool pour celui qui boit, la nourriture pour le boulimique. Ils ne peuvent s'en passer, c'est comme s'ils réfléchissaient avec le sang et pour le sang. Comme s'ils ne pouvaient rien faire en pensant à ce dernier. Mais le Fondateur a sa jolie brune, et elle compte bien plus que le sang, bien plus que tous les litres de liquide ocre du monde. Et ce n'est pas sa soif qui va le forcer à penser le contraire.
    Il voit sa fiancée se poser avec délicatesse sur le couvre lit qui paraît bien doux, agréable au touché. Comme il aimerait le toucher, ce couvre lit … Mais son corps ne répond plus. Il doit avoir une tête d'illuminé, un regard fou, des lèvres entrouvertes laissant apparaître deux jolies canines prêtent à percer une peau fine, une artère remplie, remplie de l'élixir magique. Il baisse soudainement la tête et la secoue comme pour dire non. En réalité il veut juste arrêter de penser au sang. Il reporte toute son attention sur la Fondatrice qui défait les lacets de ses bottes afin de les retirer. La première. Puis la deuxième.
    Le regard du Vampire s'arrête sur cette deuxième botte qui vient joncher la moquette impeccable. Le son qu'elle venait de produit en s'abattant lui rappela le son que produit un corps inerte lorsqu'il tombe pour aller s'écraser sur le sol dur et froid. A nouveau cette envie de sang qui ne va pas disparaître tout de suite, croyez-moi …


    « Si tu veux continuer … ici ce sera plus confortable. »

    Dit-elle le cou tendu … Lilly … Il a déjà mangé après t'avoir, déjà, pris du sang … Et là il vient de nouveau de faire couler le brin de vie qui parcourt encore tes veines. Tu veux vraiment qu'il plante à nouveau ses jolies dents dans ton cou délicat ? Évidement que tu le veux, pour lui tu donnerais ton sang jusqu'à la dernière goutte … Romantique ? Calvin pense plutôt à de l'idiotie. Comment pourrait-il continuer à vivre tout en sachant qu'il ne la verra plus ?
    Regard de fou, de malade d'amour. Il sourit. Sourire dû à la pensée de lui sauter dessus pour la mordre. Sentir son sang froid envahir sa bouche, sentir la fraicheur sur ses lèvres, l'embrasser, se faire mordre par celle qui détient son cœur, son âme, son bonheur.
    Elle se penche, prenant appuie sur un pied, pour attraper sa cravate noire et l'attirer un peu plus vers elle. Il avance comme un chien forcé de suivre sa maitresse alors qu'il aurait largement préféré resté dormir dans son panier. A la différence, le Vampire ne veut pas rester dans son coin, il veut être près d'elle, contre elle, avec elle.


    « Tu vois pourquoi je n'en portes pas ? C'est comme tenir un homme en laisse. »

    Son sourire amusé lui donne envie de l'embrasser mais il ne bouge pas. Il la laisse la lui retirer, cette maudite laisse, attaché autour du coup de ce maudit chien. Calvin s'aperçoit qu'en a peine de tours de mains le bout de tissus est retiré et qu'il jonche déjà le sol. Cela lui rappelle la première fois où elle l'avait déshabillé, ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps mais Calvin était dans un état lamentable. Il venait de se nourrir d'un enfant et tuer ainsi une âme innocente l'avait bien plus affecté qu'il ne voulait bien l'avouer. Il avait donc avalé beaucoup d'alcool, et tout Vampire digne de ce nom sait bien que le mélange d'alcool et de sang humain n'est pas des plus bénéfiques … Lorsqu'elle l'avait retrouvé, trébuchant sur un chemin, il tenait à peine debout, le visage de cet enfant le hantant. Elle c'était alors occupé de lui, le ramenant dans leur petite maison, le déshabillant pour qu'il dorme jusqu'au lendemain. Il a beaucoup de mal à se souvenir du retour à la maison, mais la manière avec laquelle elle lui avait retiré ses vêtements … Il s'en souviendra toute sa vie. Il la revoit, assise devant lui alors qu'il était sur le sol, appuyé contre un mur, ses genoux sous son menton, répétant sans cesse “Je suis mauvais, je suis un monstre sans cœur …”. Et elle était parvenue à lui retirer ses vêtements avec beaucoup de délicatesse, retirant lentement ses spartiates puis sa toge. Il a toujours pensé que c'était à ce moment là qu'il était réellement tombé amoureux d'elle. Elle était parvenue à lui montrer qu'il n'était pas un monstre dénué de tout sentiments, et puis elle était belle, inquiète mais belle, douce. Elle avait ce sourire enfantin qui fige souvent son visage et qu'il aime tant, qui lui donne envie de tout faire pour la rendre heureuse.
    Une pensée parcourra son esprit … Est-ce qu'elle retire les cravates de ses soupirants aussi facilement que la sienne ? Si cela se trouve elle s'entraine chaque nuit dans l'espoir d'arriver, un jour, à celle-ci … Son regard s'éteint. Puis il se rallume. Qu'importe, ce qui compte c'est qu'elle soit avec lui, et cela pour la nuit qui va venir.

    Il sent la main de la Vampire sur sa joue. Elle est à la fois légère et lourde, lourde de sous-entendus, d'envies. Elle lui confesse qu'il ne mérite pas d'être humilié, d'être traité comme un sale chien accroché à une maudite laisse. Cela le fait sourire. Ils se sont déjà tant humiliés … En allant à droite à gauche, ils s'humilient, ils se font passer pour des Êtres infidèles, incapables de se satisfaire de ce qu'ils ont déjà. Et pourtant ils ont tellement … Après tout, Calvin pourrait vivre enfermé dans une pièce avec Lilly pendant les deux milles prochaines années que cela ne le dérangerait pas. Il pourrait même aller à la banque de sang tous les matins si elle le lui demandait. Arrêter de mordre, de draguer pour arriver à ses fins. Il pourrait même arrêter de se nourrir si elle le voulait. Tout ce qu'elle veut il le fera, juste parce que c'est elle qui lui demande. C'est pas beau ? On l'a toujours dit : Lilly est sa plus grande faiblesse et tous ceux qui sont assez proches de lui ne tardent pas à le comprendre. Là est le problème … Alors plongé dans cette sombre pensée, elle l'en tire en attrapant son col pour l'attirer sur elle. Il se laisse faire, ne disant rien, le regard brulant. Elle laisse pendre sa tête de l'autre côté du lit pour qu'il pose ses dents sur sa carotide. Il se fige. Est-ce réellement ce qu'elle veut ? Il ferme les yeux, et voit clairement le sang de Lilly se lancer dans ses artères à l'aide des battements de son cœur. Du moins, il l'imagine. Rouvrant les yeux brusquement, il se rend compte que les paupières de la Vampire sont closes. Il approche alors très lentement ses lèvres de son cou. Et à nouveau, comme pour se persuader qu'il est capable de résister, il y dépose un baiser. Elle ne réagit pas. Il avance alors à quatre pattes, ayant l'impression d'être un félin au dessus du corps d'un des siens. Cette idée le rend triste. Ne serait-il qu'une bête ? Non. Il caresse les cheveux de Lilly à l'aide de sa main droite, faisant très attention de ne pas poser son avant bras dessus comme s'ils allaient se briser au contact de sa peau. Elle est si belle …

    Alors qu'elle rouvre les yeux, elle se rend compte qu'il a bougé mais elle ne semble pas avoir compris qu'il ne l'a pas mordu. Elle passe ses petites mains blanches dans ses cheveux foncés puis sans prévenir elle le fait basculé après avoir enroulé son bassin de ses jambes. Elle se retrouve en position de dominatrice, comme la première fois qu'ils se sont rencontrés … Comme la première fois qu'il a posé ses yeux sur elle, qu'il a eu envie de la prendre dans ses bras, elle qui paraissait si vulnérable ainsi paniqué par ce sang froid qui envahissait sa bouche. Le rire de l'Égyptienne emplit la pièce, un rire mélodieux qui le fait sourire. Il ferme les yeux pour mieux l'apprécier puis les rouvre brutalement lorsqu'elle lui chuchote à l'oreille :


    « Je t'aime tellement … »

    La manière dont elle le dit … Comme si c'était la chose la plus sérieuse au monde, comme si cela allait arrêter une guerre qui dure depuis plus de cent ans, comme si cela allait stopper les guerres de religions, comme si … C'était la seule chose qui importait. En effet ça l'est. Elle plonge son regard dans le sien qui semble complètement vide. Il la regarde sans la voir, il regarde surtout son cou qui brusquement redevient son centre d'intérêt principal. Elle l'embrasse, avec tellement de passion qu'il manque une nouvelle fois de suffoquer. Il enfouit ensuite son visage dans le cou de la Vampire, y dépose un baiser, relève de haut de son corps pour s'assoir, passant ses mains froides sur les jambes de Lilly afin de l'assoir sur lui puis il prend appuie sur ses bras, ses paumes derrière lui. Il lève la tête, la regarde à travers ses cheveux ondulés, tout sourire. Puis avec l'air le plus angélique et la voix la plus enfantine possible il avoue :

    « Tu sais de quoi j'ai envie … ? De fraises, avec du chocolat et de la chantilly ! »

    Il l'embrasse sur la joue, se redresse posant sa main droite dans le dos de Lilly pour avoir une prise, se penche un peu sur la gauche pour attraper le téléphone qui est sur la table de nuit devant lui. Une fois qu'il le tient, il se laisse retomber sur le lit, la tête pendant dans le vide. Il compose le numéro de la réception, c'est évidement la jeune femme qui lui a donné la chambre, la plus belle suite de l'hôtel, qui répond : “Ici la réception, que puis-je faire pour vous ?”
    Calvin prend une voix d'homme d'affaire et dans un anglais des plus parfaits expose sa requête : “It's Mister Johnson, room 456. Can i have strawberries with chocolate and chantilly cream, please ?”
    Oui il est 19heures 36 et le repas le plus approprié serait un bon poulet avec quelques légumes et une pâtisserie pour dessert, mais le Vampire n'est pas formaliste. Et puis d'abord, le Vampire n'a pas besoin de se nourrir, si ? Évidement que non. Il commande des fraises juste pour le plaisir de commander des fraises. Et non, Calvin ne compte pas manger le pauvre homme qui amènera ces quelques fraises. Ne vous inquiétez pas.
    La réceptionniste répond qu'un garçon d'étage passera d'ici cinq minutes, le temps de préparer ce qu'il a demandé et de monter. Il la remercie, puis raccroche, étendant son bras gauche pour le poser sur l'oreiller à côté de lui. Puis il regarde à nouveau Lilly qui paraît intrigué.

    Ce regard, il l'a déjà vu tellement de fois … Dés qu'elle se demande ce qu'il va encore faire il apparaît sur son visage. Ses lèvres forment un sourire interrogateur et elle hausse les sourcils comme pour dire “Qu'est-ce que tu vas encore m'inventer ?”.
    Il se redresse, l'embrasse dans le cou, son envie de sang ayant totalement disparu. Peut-être parce qu'il sait qu'il aura ce qu'il veut … Puis, l'encerclant de ses bras, il la fait basculer sur le côté, se retrouvant dans leur position initiale : lui au dessus d'elle. Elle ne résiste pas. Il l'embrasse en dessous du menton, ses mains remontant le long des côtes de la Vampire qui frissonne par ce contact froid sur sa peau. Il redescend ses doigts, à nouveau se frisson. Il se redresse, à califourchon sur la Vampire allongée sur le tissus doux, ses cheveux étalés autour de son visage.
    Il prend un air interrogateur pour demander :


    « Que peut-on faire avec des fraises mon amour ? A part les manger évidement … »

    La réponse de Lilly le fait sourire. Il rit, puis il entend le garçon d'étage qui frappe deux coups secs à la porte. Calvin se relève, laissant trainer sa main gauche sur le ventre de la Vampire. D'une voix haute et intelligible il dit “J'arrive.”. Il se dirige vers la porte, défroisse un cou sa chemise avant de tourner la clé dans la serrure, se retourne une dernière fois vers Lilly, sur le ventre pour le regarder, les pieds se balançant au dessus d'elle dans le vide. Il sourit, secouant la tête comme pour dire non, amusé.
    Enfin il tourne la clé, la serrure se déverrouille, la poignée se baisse, la porte s'ouvre, laissant apparaître une femme en uniforme de femme de chambre avec un chariot sur lequel trône un plat recouvert d'une cloche en argent. Il lui sourit, elle rougit … Juste pour un sourire, décidément … Pour une fois il n'a rien demandé et la jeune femme se trouble … Ces Humains !
    Il tend les deux mains pour attraper la cloche découvrant un grand bol en verre remplit de fraises bien rouges, d'un petit bol de chocolat et d'un autre remplit de chantilly. La femme semble vouloir riposter mais le Fondateur lui explique qu'il n'aura besoin ni de la cloche ni du chariot. Qu'il prend uniquement le plateau. Sourire qui produit une monté du sang dans les joues de la jeune femme. Il n'y fait pas attention, la remercie et referme la porte, portant le plateau dans une main. Il verrouille à nouveau la porte, se retourne, mettant une main dans son dos, l'autre levant le plateau devant lui. Il avance vers sa fiancée. Baisse le haut de son corps et d'une voix de serveur lui présente les mets commandés :


    « Madame, souhaitez-vous … un peu de chocolat, avec votre sang ? »

    C'était donc ça … Commander des aliments sucrés pour les mélanger au sang vampirique dans l'espoir qu'il aura meilleur goût … Pourquoi pas. Après tout, avec quelque chose de sucré, le sang froid ne peut pas avoir plus mauvais goût. De plus le chocolat qu'on leur a apporté est chaud.
    Calvin va poser le plateau sur la table de nuit à gauche du lit, s'assied juste devant l'oreiller et tant la main gauche vers Lilly pour l'aider à se relever. Elle arrive juste en face de lui. Tout deux s'installent en tailleur, pareil à deux enfants qui vont jouer à “Trois petits chats” ou quelque chose dans ce genre là. Il dépose ses lèvres sur celles de la Vampire et en même temps trempe son index droit dans le chocolat chaud. La chaleur sur son doigt manque de le faire sursauter. Il s'écarte de quelques centimètres du visage de l'Égyptienne pour lui présenter ce doigt recouvert du met chaud. Il le pose sur les lèvres froides de la jolie brune et lui chuchote :


    « Croque, mon amour. »

    Un échange de sang entre Vampires … Théodora dirait-elle quelque chose ? De toute manière ils ne vont pas se vampiriser, leur humanité est déjà partie en fumée depuis bien trop longtemps. Ils sont désormais seuls, personne ne peut leur interdire de se mordre mutuellement avec quelques fraises, du chocolat fondu et de la chantilly, pour atténuer le goût amer du sang de Vampire.



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Lilly T. Johnson
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MessageSujet: Re: You're my heart's Queen [~ Lilly] You're my heart's Queen [~ Lilly] Icon_minitimeMar 5 Juil - 0:35

You're my heart's Queen
de Lilly à Calvin

You're my heart's Queen [~ Lilly] Sans_t11


    Aimer … qu'est-ce que ce mot peut bien vouloir dire ? Un dictionnaire dirait que c'est un verbe, et qu'il signifie : éprouver pour quelqu'un une profonde affection, un attachement très vif, une inclination très vive fondée à la fois sur la tendresse et l'attirance physique. Les vrais amoureux vous diront que c'est ça et tellement plus à la fois … Aimer se rapporte à l'amour. Mais qu'est-ce que c'est l'amour ? Encore une fois, le dictionnaire ramènerait sa science en disant que c'est un nom et qu'il signifie : sentiment très intense, attachement englobant la tendresse et l'attirance physique, entre deux personnes. Et encore, de vrais amoureux répondront que la définition est correcte mais ne représente qu'une infime partie de ce que représente le véritable amour.
    Pour ceux qui se souviennent clairement de leur enfance, il y a eu toutes ces amourettes de primaire où on se disait « Je t'aime » à tort et à travers parce qu'on ne savait tout simplement pas ce que cela signifiait. On ne savait pas que ces mots étaient trop importants pour être dits à n'importe qui, n'importe où et dans n'importe quelles circonstances. Certains diront que c'est magique, d'autres que c'est un phénomène hormonal qui a pour but de procréer … Personnellement, je vous laisse vous faire votre propre opinion sur le sujet, aussi épineux soit-il.
    Aimer … c'est si complexe, trop difficile à expliquer. L'amour est une constante opposition. Plein et vide. Blanc et noir. Doux et amer. Dur et facile. Il y a tant d'amours différents, tant de façons d'aimer … l'amour que l'on porte à un parent pour sa patience, à un ami pour sa compréhension, à un enfant pour sa gentillesse, à un animal pour son caractère, à une peinture pour ses couleurs … et aussi à un être spécial … pour être tout simplement ce qu'il est.
    Mais le véritable amour ressemblerait-il à ça ?


    « Tu sais de quoi j'ai envie … ? De fraises, avec du chocolat et de la chantilly ! »

    Lilly affiche une mine déçue … mais qu'importe, si c'est lui qui le veut. Son amoureux place une main dans son dos et se penche sur la gauche, en direction du téléphone pour en attraper le combiné du téléphone. Il commande quelque chose au service d'étage, et pendant ce temps, Lilly promène son regard dans la pièce, tout y est beau et luxueux. L'horloge affiche 19 heure 36. Elle continue son inspection des lieux, posant ses yeux sur le miroir aux rebords dorés, sur l'armoire en bois foncé, sur les tables de nuits ornées de dorures. Le soleil est en train de se coucher, et il diffuse une lumière rose orangée dans la pièce, perçant la vitre et les rideaux blancs de ses rayons lumineux. Calvin raccroche le téléphone et pose son bras sur l'oreiller qui trône à ses côtés, sa fiancée tente de paraître sereine, et surtout, heureuse qu'il lui fasse une telle surprise. Elle tourne la tête et le regarde en souriant, intriguée par la requête du vampire. Elle hausse même les sourcils pour assurer sa crédibilité.
    Le Fondateur la fait glisser de son corps, et se redresse. Aux yeux de Lilly, il est étrangement beau et séduisant, cet homme est un mystère de la nature. Elle le regarde s'éloigner d'elle, lentement. Il semble si loin alors qu'en réalité, il est encore tellement près d'elle. Son visage se penche vers le cou de la Fondatrice, elle le laisse s'y glisser et apposer ses lèvres contre sa peau. Ses joues s'empourprent à ce contact. Elle ferme les yeux et sent le corps de son homme se mouvoir, ses bras la frôlent et finissent par l'enserrer. Son parfum rempli sa tête … Lilly se sent être une toute autre personne. Tandis qu'il serre son corps frêle contre le sien, elle entoure son buste de son bras droit et dépose sa main gauche sur sa nuque. Une pression, un mouvement … Elle bascule en même temps que lui. Le revoilà en dominateur, sur elle. Quelle sensation étrange, sentir que le corps de l'être aimé pèse de tout son poids sur le sien. C'est oppressant. Il dépose un autre baiser sous son menton … pourquoi lui résister dans de telles circonstances ? Lilly laisse ses forces l'abandonner entièrement. Ses mains glissent sur ses côtes … même à travers sa chemise de soie blanche, elle peut sentir combien sa peau blanche est glaciale. Elle tressaille, puis les doigts de son amoureux redescendent sur sa peau. Son corps est secoué d'un nouveau frisson. Puis le vampire se redresse quelque peu pour la regarder.
    Lilly ne sait pas ce qu'il lui arrive, elle se surprend à vouloir jouer la jeune fille fragile et timide, tressaillant dés qu'il la touche, suppliant pour qu'il arrête mais n'ayant aucunement l'envie qu'il cesse son petit jeu de séducteur. Elle reste ainsi, sur le dos, immobile, les bras repliés et un poignet posé de chaque côté de sa tête. Son regard est neutre.


    « Que peut-on faire avec des fraises mon amour ? A part les manger évidement … »

    Lilly redevient elle même dés qu'il prononce ces paroles. Des fraises, du chocolat, de la chantilly … et un garçon d'étage. Rien ne vous choque dans cette mystérieuse association ? Elle sourit de l'air le plus pervers qui soit, puis lance d'une voix assurée :

    « Oh ? C'est vraiment au repas que tu t'intéresses ? »

    Il lui sourit. Comme il est beau … et puis soudain, il rit. Un rire joyeux, plein de gaieté. La Fondatrice pose sa main sur sa joue et caressa sa peau du revers de sa paume. Comme sa joue est froide … Deux coups sur la porte se font entendre, voilà le garçon d'étage et le repas … ou peut-être n'y a t-il qu'un repas derrière cette porte … Calvin se lève, laissant sa main gauche trainer un peu sur le ventre de son amoureuse. Il prévient la personne qui se trouve derrière la porte de son arrivée, ne sait-on jamais : peut-être se serait-elle sauvée entre temps ? Lilly roule sur le matelas pour se retrouver couchée sur son ventre. Elle secoue ses jambes de gauche à droite en tenant son visage dans ses mains, les bras repliés, les coudes sur le lit. Calvin se tourne vers elle, tout en défroissant son col blanc qu'elle a prit tant de plaisir à froisser de cette manière. Il sourit et secoue la tête sans qu'elle connaisse la signification de ce dernier geste.
    Calvin tourne la clé dans la serrure et ouvre la porte. A la grande surprise de Lilly, ce n'est pas un garçon mais une « fille d'étage ». Elle pousse, devant elle, un chariot en métal surplombé d'un plat lui-même recouvert d'une cloche argentée. Calvin sourit, et la vampiresse croit que ça lui est adressée. Pourtant, en voyant la jeune femme rougir, elle se sent tomber des nues. Pourquoi ? Pourquoi est-ce à cette fille que son Calvin à sourit ? Lilly sent la jalousie remplir sa tête, et son visage se décompose. Elle finit par prendre sur elle, secoue légèrement la tête et chasse ces mauvaises pensées de son esprit. Non … pas maintenant, il n'est pas temps de faire une scène inutile. Ce n'est qu'un sourire … c'est son principal atout. Et elle n'est qu'une humaine, sans intérêt. C'est elle que Calvin aime, et aucune autre femme.
    Le vampire tend les mains vers le plateau, en retire la cloche. Lilly s'appuie sur ses bras pour apercevoir ce que la cloche cachait : un bol rempli de fraises d'un rouge immaculé, un autre rempli d'une incroyable montagne de chantilly, et un autre plus petit qu'elle ne voit pas très bien. Sans doute, le chocolat. Lorsque le Fondateur tente de prendre le plat, la femme de chambre s'apprête à protester pour qu'il garde le chariot ainsi que la cloche mais Calvin l'empêche de commencer et garde le plateau. Elle ne tarde pas à repartir avec le surplus, après que le vampire l'ai achevé d'un sourire ravageur. La porte se claque derrière elle, puis elle se verrouille. Lilly se détend, il se retourne vers elle, le plateau dans une main, l'autre bras dans son dos. Puis arrivé au niveau de sa fiancée, il lui fait une petite courbette, tel un serveur, puis présente chaque ingrédients composants son plateau gourmand avant de demander si elle souhaite mélanger le sang au chocolat.
    Lilly est étonnamment surprise de cette demande peu commune. Mélanger le sang infect des vampires au chocolat qu'on vient de leur porter ? L'idée lui paraît tellement étrange que la vampiresse affiche une mine stupéfaite. Il dépose le plateau sur la table de nuit la plus proche, à gauche du lit. Le chocolat semble chaud … la Fondatrice en a l'eau à la bouche. Son amoureux vient s'assoir près d'elle, devant l'oreiller. Elle se rapproche de lui, mais il lui fait vite signe de s'assoir en tailleur, Lilly proteste :


    « Enlève tes chaussures d'abord … j'ai une petite idée. » dit-elle en souriant.

    Il s'exécute et revient s'assoir sur le lit, face à elle. Tous deux sont assis en tailleur, comme de jeunes enfants en plein jeu. Mais voyons … c'est un jeu ! Calvin se penche vers son aimée et l'embrasse. Lorsqu'elle ouvre les yeux, il lui présente son index couvert de chocolat. Puis chuchote d'une voix irrésistible :

    « Croque, mon amour. »

    Lilly prend le poignet de son fiancé, prête à faire ce qu'il lui demande. Mais au dernier moment, alors qu'elle feint de le mordre, Lilly écarte cette main de son visage puis elle propose en souriant :

    « Alors … mon lapin. Chaque morsure fait perdre un vêtement à la victime, compris ? »

    Les jeux de Lilly sont parfois tellement … indécents. Elle affiche un sourire amusé de la tournure que prend leur petite soirée. Calvin se résout à accepter les conditions qu'elle lui impose, il acquiesce. Ravie, sa fiancée se saisit à nouveau de son poignet, elle admire la finesse de ses doigts, la clarté de sa peau, et le froid qu'elle lui procure ne paraît plus si agressif. Elle approche l'index recouvert de chocolat de sa bouche entrouverte. Elle entrouvre ses lèvres roses, laissant apparaître ses crocs blancs. D'un geste assuré, elle les plante dans la chair de son amoureux … le liquide froid et âcre envahit sa bouche et se mélange au chocolat. Elle passe et repasse sa langue sur la peau de Calvin pour récupérer tout le liquide chocolaté qui l'enrobait. Puis, elle finit par avaler le tout en repoussant la main de son fiancé.
    Sa langue passe sur ses lèvres pour ne laisser aucune tâche … elle plonge son regard dans celui du vampire, assis en face d'elle.


    « Finalement … ça n'est pas si mauvais. » dit-elle. « Maintenant, tu dois respecter les règles. »

    Lilly pose ses paumes à plat sur le matelas. Elle froisse les draps en glissant son corps afin de se retrouver à genoux sur le matelas … à quatre pattes, elle s'approche du Fondateur. Sa main droite se lève et elle la dépose sur la joue de son fiancé. Encore et encore cette même joue, froide, blanche … mais pourtant toujours aussi douce. La vampiresse approche ses lèvres de celles de son compagnon dans un geste tendre, elle dépose un baiser sur sa bouche. Toutes ces émotions si fortes … elle a l'impression que son cœur va exploser rien qu'à écouter ses incessants battements de plus en plus proches et de plus en plus rapides. Elle dépose ses mains sur les épaules de Calvin. Son corps est froid, même en dessous de ses vêtements … Lilly approche ses lèvres de l'oreille de son homme, et elle lui murmure d'une voix suave, de se tourner.
    Calvin ne voit sans doute pas l'intérêt de s'opposer à la requête de son amoureuse, et il obéit. Il se trouve bientôt assis sur le bord de la couchette, les pieds à terre et la belle Fondatrice est à genoux dans son dos. Elle se rapproche un peu plus, et passe ses bras sur la poitrine de l'homme de sa vie, le seul qu'elle ai jamais aimé, le plus important à ses yeux. Sa tête se glisse au creux de son cou, les paupières closes, profitant de cette étreinte au maximum. Ses mains profitent de chaque carré de peau, chaque centimètre paraît plus cher, plus précieux à ses yeux. Elle caressa son cou et y dépose un pieux baiser puis laisse glisser ses mains jusqu'au premier bouton de la chemise du vampire.
    Un bouton défait … elle glisse plus bas, défait le deuxième. Elle ignore quelle tête fait son fiancé, mais elle espère qu'il est satisfait. Le jeu devient de plus en plus intéressant aux yeux de la Fondatrice. Elle s'attaque au troisième et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus les atteindre … Lilly ne se laisse pas abattre et glisse ses bras autour des épaules de son amoureux pour défaire les derniers boutons restants. Puis elle se remet dans sa position initiale, la tête au creux du cou de Calvin, et les bras se rejoignant sur sa poitrine. Elle se rapproche de son oreille et lui murmure :


    « Je te laisse choisir, mon amour : tu peux décider de l'enlever maintenant, ou seulement au prochain tour … »

    Ne résistant pas à la tentation, Lilly dépose un baiser sur sa joue. A vos yeux, il ne s'agit qu'un simple baiser déposé sur une joue, mais c'est pourtant un baiser brûlant sur une peau glacée. Elle sent une vague de chaleur prendre possession d'elle, et pour ne rien laisser paraître, Lilly se retire et tous deux reviennent dans leur position initiale.
    Pour ce tour, Lilly devient la victime de Calvin … l'idée lui paraît très amusante. Elle esquisse un sourire et décide d'opter pour la crème chantilly … la vampiresse y trempe deux doigts et tartine son poignet droit de cette espèce de mousse blanche, sucrée et dont la seule vue la met en appétit. Elle ne résiste pas à l'appel de cette douceur et lèche son doigt encore couvert de crème puis tend son poignet à son amoureux, les pommettes rosies à l'idée de sentir ses crocs se refermer sur son poignet.


    « J'espère que vous aimer la chantilly, Mister Johnson … »

    La Fondatrice l'achève d'un sourire impatient.
    Aimer est une chose bien trop compliquée à expliquer à de jeunes ingénus comme vous. Regardez-la … regardez-le … regardez-les …
    Quand elle est avec Calvin, Lilly se sent vivante … elle veut entendre sa voix lui murmurer des mots doux, sentir son parfum à son réveil, ressentir les battements de son cœur dans sa poitrine et l'étreinte de ses bras quand il la serre contre lui. Et lorsqu'il la touche, lorsqu'il l'embrasse, lorsqu'il la serre dans ses bras, elle ne répond plus de rien. C'est comme si le monde autour d'eux s'évanouissait, et se consumait inlassablement sans qu'ils ne s'en rendent compte, comme si leur univers s'effaçait peu à peu pour qu'ils puissent ne faire qu'un …
    C'est dans ces moments là que Lilly pouvait clamer fièrement qu'elle savait ce qu'aimer voulait dire.






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Calvin A. Johnson
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MessageSujet: Re: You're my heart's Queen [~ Lilly] You're my heart's Queen [~ Lilly] Icon_minitimeMar 5 Juil - 23:23

“ You're my heart's Queen ”
Calvin Alderic Johnson & Lilly Tyria Johnson


« But, I swear I heard you scream
A strawberry avalanche crash over me. »


    Tout individu a pour nature profonde d'aimer le jeu. On éveille un bébé par le jeu, en cachant une peluche qu'il doit retrouver, en la faisant apparaître, en nous cachant d'une serviette et nous montrant soudainement, un visage amusant … On aime voir un bébé rire, parce que le rire c'est la vie. Un son mélodieux et divin qui s'échappe de notre gorge pour laisser paraître une émotion comme la joie, la gêne, parfois le sadisme. Ensuite on éduque un bambin par le jeu. On lui fait mettre une forme particulière dans la bonne boite, on lui apprend à faire ou à ne pas faire certaines choses par le jeu. On essaie à tous prix de le faire rire, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer. Et puis vient le jour où il va à l'école, il rit moins mais lorsqu'il le fait c'est toujours de bon cœur. Plus il grandit et plus il apprend qu'il faut rire au maximum, profiter de tous les petits bonheurs que la vie peut nous offrir. On dit qu'il fait rire, que cela maintient en vie, comme si rire devenait quelque chose de vital avec l'âge. Lorsqu'on a soixante-dix ans, on trouve peu d'occasions à rire parce qu'on est entré depuis bien longtemps dans une routine qui ne laisse plus place à la surprise ou à une joie sans nom. C'est à cet âge là qu'on comprend enfin l'intérêt du rire. A quarante ans on regardait de travers ces jeunes de vingt ans qui riaient à pleins poumons, sans aucune retenue, comme s'ils étaient seuls, mais au final, n'étaient-ils pas plus heureux dans leur innocence ? Bien sûr que si. Il faut, tant que l'on peut, rire encore et encore pour donner une preuve de notre vivacité, une preuve de notre joie.
    Et cette joie, comment l'exprimer ? En riant ? Ce n'est pas si simple, ce n'est pas un sourire ni un éclat de rire qui vont réellement prouver notre joie. On peut sourire lorsqu'on est triste, feindre la joie, on peut se forcer à rire pour faire croire aux autres que tout va bien, que la vie est belle et qu'il n'y a pas à s'inquiéter. La joie n'est pas un sentiment que l'on peut imiter. Essayez de retenir votre joie, de paraître triste lorsque vous êtes heureux. De faire une moue alors que vous mourez d'envie d'afficher un sourire jusqu'aux oreilles. De bouder une personne alors que vous ne pensez qu'à une chose : lui sauter dans les bras … Essayez … C'est chose difficile, n'est-ce pas ? Pourtant, certains y parviennent. Alors ont-ils un don ? Peut-être. Après tout, tout est possible. Mais n'oubliez jamais que rire est essentiel. Qu'il permettrait à un mort de se sentir vivant. Qu'il est la première manifestation d'une véritable émotion chez le bébé. Qu'il permet à certaines personnes de garder le moral lorsque rien ne va plus. Que le rire est synonyme de vie. Qu'il est synonyme de vie corporelle mais aussi de joie mentale, d'une grande joie impossible de refouler.
    Mais on peut distinguer plusieurs sortes de joies. Il y a cette joie que l'on éprouve pour de petites choses insignifiantes, il s'agit donc d'une joie moindre qui peut, au mieux, nous faire sourire. Il y a cette joie que l'on ressent pour des choses plus sérieuses comme une démonstration d'amour, de confiance, de respect de la part d'un ami, qui nous fait nous sentir plus léger, qui fait que l'on garde un sourire figé et cet air bête pendant un petit moment. Il y a cette joie qui nous habite lorsqu'on voit de belles choses réalisés comme la naissance d'un enfant soit le début d'une nouvelle histoire, ou l'accomplissement du rêve d'une vie. Ces choses là nous touchent même si elles ne nous concernent pas directement. Et puis il y a cette joie qui nous possède littéralement. Quelle joie lorsqu'on a, sous nos yeux, la personne tant souhaité, lorsqu'on peut la toucher, la faire rire, se sentir bien, la rendre heureuse, lorsqu'on peut jouer avec elle. Quelle joie … Elle nous fait nous sentir invincible, immortelle … Comme si plus rien ne pouvait nous atteindre. Parce que c'est la joie éprouvée en voyant cette personne qui compte. Tous les malheurs du monde ont beaux être sans retour, ce n'est pas important. Ce qui l'est c'est ce sentiment qui nous transperce, qui fait battre notre cœur à tout rompre, qui fait que dés que nous la voyons, nous avons l'air d'enfants de cinq ans : innocents, gais, aventureux, sans peur, sans phobies, sans limites …
    Le jeu le plus dangereux reste sans aucun doute celui de l'amour. On joue à l'amour, tous les jours de notre piètre existence. On joue au risque de perdre la personne pour qui on vit, au risque de la voir mourir chaque jour, de la voir s'approcher un peu plus de la mort jour après jour. On risque tout : notre cœur, notre âme, notre corps. Et pourtant, pas une seule seconde un individu viendrait à hésiter : oui, il veut, il doit, il a besoin de jouer au jeu de l'amour, aussi dangereux, aussi mortel soit-il.

    Ce qu'il y a de plus dangereux, c'est un jeu dans un jeu. Le jeu de l'effeuillage dans le jeu du mélange de sangs. C'est peut-être dangereux, mais le plaisir éprouvé en sera d'autant plus satisfaisant. Prenez un jeu simple comme celui du loup. Les enfants se courent après et dés que l'un d'eux est touché il est loup à son tour. C'est un jeu qui n'apporte pas grand plaisir au loup. Alors que si on ajoute des règles pour corser la chose, comme plusieurs vies pour chaque agneau, le jeu devient plus intéressant. Et il l'est plus encore si le loup a interdiction d'entrer dans la bergerie. Il aura plus de mal à capturer des agneaux, à les rendre loup. Là est tout l'intérêt de l'évolution du jeu : la satisfaction qu'il apporte alors qu'il devient difficile.
    Lilly veut ajouter une close au contrat ? Aucun problème. Le jeu en sera plus riche, plus drôle, il procurera d'autant plus de plaisir, et à la fin, il sera comme le feu d'artifice de la fête nationale : explosif.


    « Alors … mon lapin. Chaque morsure fait perdre un vêtement à la victime, compris ? »

    Il l'avoue : il a été très surpris quand il l'a vu repousser son index recouvert du liquide chaud et sucré. Mais venant de la Vampire, après réflexion, il se demande pourquoi la surprise s'est emparée de son esprit.
    S'il a compris ? Évidement … Pour ce genre de choses, il n'y a généralement pas besoin de répéter. Calvin enregistre plutôt vite … Allez savoir pourquoi !
    Il sourit, un sourire provocateur plus que joyeux. Si elle veut jouer à cela, alors il va jouer jusqu'au bout …
    Il acquiesce d'un signe de tête, le regard envieux et impatient. Mords Lilly … Mords …
    La Fondatrice reprend son doigt qu'elle commence par examiner comme si elle ne l'avait jamais vu de si près, comme un enfant regarde un chien la première fois qu'il en voit un. Il pose un regard insistant dessus, essayant de le détailler au maximum avant de pouvoir en faire quelque chose. Ici, l'Égyptienne sait très bien ce qu'elle doit en faire. Elle l'examine comme pour se souvenir de quoi il a l'air, pour parvenir à le reconnaître entre mille autres. Il la regarde observer cet index chocolaté, puis elle ouvre la bouche et enfonce ces jolies canines. Il a l'impression qu'un animal vient de le mordre, mais contrairement à ce qu'il imaginait, à ce dont il se souvenait, cela ne fait pas si mal que cela. Peut-être a t'il cette impression parce qu'il s'est habitué à la douleur. Ou alors ça ne fait vraiment pas si mal que cela.
    Alors qu'elle aspire le sang au goût détestable et à la température des plus déplaisantes, Calvin réfléchit à ce qu'il va lui retirer une fois qu'elle sera devenue sa “victime”. Le Vampire n'aime pas vraiment ce mot. Il a l'impression qu'il va la vider de son sang comme une bête assoiffée. Mais cette pensée s'évanouit lorsqu'il se rend compte de quelque chose :


    « C'est injuste … Tu as bien plus de choses à retirer que moi … C'est à se demander si tu n'avais pas calculé ton coup en m'enlevant ma cravate ! Je savais que j'aurais dû garder mon manteau … »

    Il mime la tête d'un enfant qui boude, puis, à peine une seconde plus tard, il ferme les yeux pour apprécier la sensation de son sang qui s'échappe dans la bouche de sa fiancée. Elle finit par lui lécher le doigt pour récupérer le chocolat afin de moins sentir le goût âcre de ce maudit sang puis elle lâche sa main, comme si elle n'était qu'un objet mort, inutile à ses yeux. Sa main retombe sur son genoux, le sang coule un peu. Il porte son doigt à sa bouche afin d'enlever le sang qui va finir par tacher les draps. Les deux filets s'effacent au contact de sa salive puis il regarde cet index meurtri par sa propre volonté. Il distingue deux petits trous de chair qui commencent déjà à se refermer très lentement. Il repose sa main sur son genoux et relève la tête pour voir une Lilly qui termine de récupérer le chocolat qui a coulé sur ses lèvres. La Vampire plonge finalement son regard dans celui du Fondateur pour lui confesser que ce n'était pas mauvais. Calvin en a l'eau à la bouche. Ainsi un met sucré rend le goût du sang moins détestable ? Parfait.
    Elle lui dit ensuite qu'il doit honorer sa part du marché et immédiatement elle se met à quatre pattes pour s'approcher de lui. Elle pose sa main sur sa joue, il appuie celle-ci dans la paume de la jolie brune comme pour les faire fusionner. Puis elle approche ses lèvres des siennes. Il ferme les yeux. Alors qu'il la sent reculer, il laisse ses yeux clos et sent bientôt les mains de la Vampire s'emparer de ses épaules, ses lèvres s'approcher de son oreille pour lui chuchoter de se retourner. Cette voix … Il lui est impossible de ne pas le faire. Il se retourne, se doutant de ce qu'elle va faire.
    Il s'assied sur le bord du lit, pose ses pied à côté des chaussures qu'il a retiré quelques minutes auparavant. La moquette lui paraît soudainement chaude. Ou alors ce sont ses pieds qui sont chauds … Impossible. Cette rhétorique interne sur ses pieds vient bientôt s'évanouir lorsqu'il sent les mains de sa jolie Fiancée parcourir son torse encore recouvert de sa chemise blanche. Il sent son visage s'enfouir dans son cou, fermant les yeux il laisse sa tête basculer un peu en arrière pour mieux dégager ce cou blanc et froid. Elle passe à présent ses petites mains sur son cou puis y dépose ses lèvres. Il affiche un sourire, joyeux. Joie comme celle d'être avec l'Être aimé. Elle laisse glisser ses doigts jusqu'au premier bouton de sa chemise. Il rouvre les yeux et baisse la tête pour regarder les doigts de la Vampire s'agiter. Elle défait le premier, puis le deuxième, un troisième, un quatrième, ne pouvant plus bien les défaire elle tire sur ses bras pour enlever le reste des boutons, les laissant glisser sur ses propres bras. Une fois sa chemise ouverte elle replace son visage dans son cou et à nouveau il penche la tête en arrière, en appuie sur l'épaule de Lilly et ses cheveux. Puis elle lui murmure :


    « Je te laisse choisir, mon amour : tu peux décider de l'enlever maintenant, ou seulement au prochain tour … »

    Puis elle l'embrasse sur la joue. Pour lui c'est le cou, mais pour elle c'est la joue. Tout deux on un endroit fétiche sur le corps de l'autre. Calvin aime le cou de la Vampire parce que lorsqu'il enfouit son visage dans ce cou laiteux, il se sent en sécurité, comme dans un cocon, comme invincible, plus immortel qu'il ne l'ait déjà. Il a l'impression que par cette simple action il parvient à fusionner avec elle, son visage, ses émotions cachés de tous les regards. C'est un peu comme se cacher la tête dans un oreiller. Essayez, et vous verrez à quel point cela est rassurant. C'est à avoir l'impression que plus personne ne peut vous atteindre, plus personne ne peut plus trouver de faille dans votre expression. Lilly est son oreiller à lui. Mais en beaucoup plus rassurant, doux et beau.
    Pour revenir à la proposition de l'Égyptienne, le Vampire décide de garder sa chemise. Il considère que cela est plus équitable. Et puis ça va la faire languir un peu plus …
    Il se retourne donc, s'asseyant en tailleurs devant l'oreiller couleur parme. Lilly à nouveau en face de lui. Elle se penche en avant pour prendre l'un des mets. Calvin ne regarde pas pour avoir la surprise. Il la regarde, respire son odeur. Elle sent tellement bon. Un mélange de soleil et de fleurs exotiques. Comme si elle revenait tout droit d'une petite île du Pacifique. Il ferme les yeux pour mieux inhaler et apprécier cette douce odeur. Puis dés qu'il sent qu'elle va se redresser il rouvre les yeux. La pendule affiche 19 heures et 49 minutes … Le temps passe donc si vite à l'extérieur ? Il a l'impression que tout se déroule au ralentit, ou plutôt il espère que tout se déroule au ralentit, pour pouvoir profiter de cette soirée au maximum.
    La Fondatrice se redresse, ils se font à nouveau face. Lui, assit en tailleur, sa chemise immaculée ouverte découvrant une peau claire. Calvin n'a jamais aimé se mettre au soleil. Quand tout le monde est dehors, en été, il préfère le luxe d'un intérieur silencieux et désert. Et l'hiver, alors que personne n'ose mettre son nez à l'extérieur, il préfère le silence de la neige qui tombe et se pose majestueusement sur les sols glacés. C'est pourquoi il est si pâle en plus d'être froid, la froideur des Vampires.
    Elle, assise également en tailleur, encore entièrement habillée, ses cheveux décoiffés de sa dernière acrobatie, et ses pommettes rosies … Rosies ? Calvin examine les pommettes de sa bien aimée un moment, du moins un dixième de seconde. Pourquoi est-ce qu'elles sont roses ? Qu'y a t'il qui puisse la rougir ainsi ? La situation, surement.

    Il n'y avait jamais vraiment réfléchit, mais c'est la première fois qu'ils se retrouvent ainsi à jouer … D'habitude ils se sautent dessus et puis c'est tout. Comme deux animaux, incapables de résister à leurs pulsions … C'est n'importe quoi. Le Vampire n'est-il pas le mélange parfait entre l'homme et l'animal ? Pour une fois ils résistent à leurs pulsions, pour une fois ils jouent, ils prennent le temps de rire, de se sentir vivants.
    Il baisse donc les yeux pour suivre ce poignet qui se lève, tartiné de chantilly. La chantilly … Pourquoi pas ! Après tout, le goût est sucré, pas autant que celui d'une fraise mais juste pour jouer avec elle il ferait n'importe quoi.


    « J'espère que vous aimer la chantilly, Mister Johnson … »
    « Peut-être bien plus que vous, Mademoiselle … » Il lui fait un sourire ravageur. « Ou peut-être qu'il est impossible d'aimer quelque chose ou quelqu'un plus que je vous aime, très chère … »

    Il penche la tête sur le côté, de sa main gauche il attrape délicatement le poignet de Lilly et il pose sa main gauche dans le cou de la Vampire, le caressant au rythme des battements de son cœur. Il approche ses lèvres du poignet, jetant un dernier regard à la Fondatrice par au dessus puis entre-ouvre les lèvres, laissant dépasser ses deux canines aussi blanches que la crème chantilly. Il ouvre un peu plus grand la bouche, ferme les yeux et enfonce ses crocs dans la peau froide mais épaisse de la jolie brune.
    Le sang envahit sa bouche, âcre et froid, mais il ne tarde pas à sentir le goût sucré de la chantilly se mélanger au liquide afin de l'adoucir. Seulement le tout reste froid, glacé comme la mort … Il retire ses deux canines doucement, n'ayant pas l'habitude d'être délicat lorsqu'il arrête parce qu'en général il n'y a plus de sang dans le corps qui est en réalité son repas. Il ne rouvre pas les yeux mais embrasse le poignet de Lilly afin de récupérer toute la crème qu'elle s'était étalée. Lorsqu'il rouvre les yeux il embrasse encore le poignet deux ou trois fois, se rendant compte qu'il n'y a plus rien. Sa main droite retombe, laissant tranquille le cou de la Vampire et il repose la main droite de cette dernière sur son genoux. Il serre à présent les lèvres et passe la langue pour retirer le peu de chantilly qu'il aurait pu se mettre.
    Lorsqu'il relève la tête, Lilly semble vouloir dire “Alors ?”. Alors quoi ? Était-ce bon ? Ou alors : Qu'est ce que je retire ? Pas si vite belle Lilly … Si tout vas vite, quel est l'intérêt du jeu ? Il n'y en a aucun.


    « J'ai eu une bonne idée. Mais j'aurais préféré quelque chose de chaud … C'était trop froid. » murmure t'il avec une moue d'enfant qui boude « C'est à toi, mon amour … »

    Sa moue enfantine disparaît bien vite pour laisser place à un sourire bien plus adulte.
    Il se penche en avant, allant poser ses mains sur le drap entre les genoux de Lilly. Il ne se soulève pas, laissant ses jambes en tailleur. Il va enfouir son visage dans le cou de la Vampire, sentant cette impression d'invincibilité l'envahir. Il reste comme cela quelques secondes, sans bouger, juste son nez froid sur la peau froide de sa fiancée. Ce nez étant leur seul contact pendant plus de dix secondes. Puis il soulève sa main gauche, la portant très lentement de l'autre côté du cou de la jolie brune. Il lui demande de fermer les yeux. Elle s'exécute sans riposter. Il se replace en face d'elle, passant cette fois si cette main gauche derrière le cou de la Vampiresse, sous ses cheveux … Il vient poser sa main droite sur son ventre et doucement il la pousse en arrière. Elle vient s'allonger lentement sur le tissus d'un jaune très pâle.
    Il s'avance au dessus d'elle, à quatre pattes puis plonge à nouveau son visage vers le cou de Lilly, y déposant un énième baiser. Lorsqu'il se redresse au dessus d'elle, ses yeux sont grands ouverts. Ses mains n'ayant toujours pas bougé, il repasse la gauche sur l'oreille de sa belle, cherchant sa boucle d'oreille à tâtons. Lorsqu'il la trouve il se débrouille pour la retirer sans lui faire mal, enlevant le fermoirs puis la petite boule colorée. Il prend le tout dans sa main, et avec un air triomphant il lui montre la boucle.


    « Ça compte aussi, n'est-ce pas ? Mais vu que tu en as deux, et que tu m'as déjà retiré ma cravate … Je vais prendre la deuxième ! »

    Lilly secoue la tête pour dire non et se met à se débattre. Il faut bien mettre un peu d'animation n'est-ce pas ? De toute manière il ne s'attendait pas à ce qu'elle reste sans bouger alors qu'elle avait un atout pour ne pas se retrouver nue immédiatement et lui donner ce qu'il voulait. Une main toujours sur son ventre, il essaie de la maintenir mais elle essaye de s'échapper par le côté gauche qui n'est plus bloqué, se glissant comme elle le peut sur le dos, un immense sourire aux lèvres. Il rabat violemment sa main gauche juste à côté de ses épaules pour lui susurrer d'une voix menaçante :

    « Où comptes-tu aller comme ça, mon amour ? »

    Il laisse retomber le poids de son corps sur la Vampire, étant à présent dans une position plutôt désagréable, comme un crapaud sur une boite d'allumettes, il passe sa main droite dans ses cheveux afin de retirer la dernière boucle d'oreille pendu à l'organe caché sous la masse ondulée et brune de la belle.
    A nouveau il lui montre la boucle d'oreille avec un air enfantin, l'air d'un petit garçon qui vient de parvenir à attraper une coccinelle entre ses petites mains. Et d'une voix enjouée s'exclame : “Je l'ai !”
    Puis il se relève, se remettant en tailleur, il se retourne pour regarder le plateau d'argent. Les fraises n'ont pas encore été utilisée. Il en prend une, enlève la queue verte, la pose à côté du bol. Puis il la porte à ses lèvres pour la croquer en deux. Il avale la première moitié, s'allonge à côté de Lilly et pose la deuxième moitié sur son torse.


    « Une fraise aussi rouge que tes joues, mon chat ? »

    Son rire retentit. Il passe son bras gauche derrière son cou pour surélever sa tête et regarder Lilly, un sourire figé sur les lèvres.
    C'est ce genre de sourire, avec ce genre de joie qui prouve qu'il l'aime à en mourir. Qu'il serait capable de tout pour elle, pour ses beaux yeux, pour lui faire plaisir.


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Lilly T. Johnson
Lilly T. Johnson
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Amour : Calvin
Phrase Perso : « C'est de toute cette force dont vous serez fiers. Je ne vis que pour moi et je ne veux mourir que pour moi. Je ne veux surtout pas mourir pour quelqu'un d'autre. Je connais une douleur intense qui est restée derrière : c'est ma fierté. »
« Heureux les oublieux car il viendront également à bout de leur bêtise. »

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MessageSujet: Re: You're my heart's Queen [~ Lilly] You're my heart's Queen [~ Lilly] Icon_minitimeDim 20 Nov - 1:05

You're my heart's Queen
de Lilly à Calvin

You're my heart's Queen [~ Lilly] Sans_t11


    Le temps est une chose incroyable … il défile à vive allure comme il lui plait, il regarde ce qu'il se passe tandis qu'il poursuit son inlassable course. Il observe. Et il apprend tant de choses sur ceux qui sont observés, il connait les plus grands secrets de l'Histoire. Il les a vécu, mais il ne dit rien, car le temps est muet. Il ne peut pas dévoiler tout son savoir, et c'est une bénédiction : le monde n'est pas encore prêt à supporter tous les mensonges, les complots et tout autres secrets qui sont restés des mystères pour l'humanité. Les souvenirs sont, quant à eux, les restes que le temps abandonne derrière lui … qu'on veuille d'eux ou pas.
    Le premier fragment de la mémoire de Lilly remonte à très longtemps … si longtemps que les dates n'ont plus d'importance. Lilly n'était pas encore Lilly Tyria Johnson en ce temps là. En fait, elle n'était qu'un être immortel perdu. Un être qui pensait être seul. Un être qui se croyait maudit. Se réveiller dans un endroit inconnu, et pourtant ne pas avoir peur. S'intégrer malgré la différence, s'intégrer à une meute, en faire entièrement partie. Puis décider de s'en aller, de voler de ses propres ailes, de continuer en solo.
    Lorsque ce fut le tour de Lilly de poursuivre son chemin sans les lions, ces félins majestueux qui l'avaient acceptée telle qu'elle était, elle tenta d'entrer dans un village humain.
    Pour s'intégrer à la population, Lilly avait oublié qu'elle devait être couverte. Nous étions autour des années 1450, et les vêtements étaient devenus nécessaires. Curieusement, voler des étoffes ne fut pas si difficile. La marchande fut vite distraite par un rat qui filait avec sa bourse, et Lilly avait profité de son inattention pour dérober quelques morceaux de tissus et les enfiler avant de disparaître le plus vite possible. Mais on posa encore des regards sur elle : c'était une femme blanche qui déambulait au milieu d'un village noir. Elle ne pouvait passer inaperçue … mais au détour d'un chemin, elle entendit des cris, des supplications. Comme si quelqu'un priait pour sa survie. D'un mouvement de tête, son regard se posa sur une scène qui aurait donné envie de vomir à plus d'une personne. Un homme, blanc et richement vêtu, se permettait de frapper deux adolescentes noires qui se trainaient à terre en le suppliant de stopper. Pleine de grâce, elle avait marché vers lui, nus pieds sur le sol brûlant, et son bras avait frôlé le sien. Ils s'étaient à peine effleurés. La sensation de froid, le froid glacial qui vous envahit soudainement. C'est ce qu'il a du ressentir … quoiqu'il en soit, une fois qu'elle fut passée, son regard fut captivée par sa façon de marcher, de secouer ses cheveux. Il ne lui fallut pas plus d'une minute pour la rattraper et prendre son bras dans sa main. Et une fois encore, un vent froid envahit son corps. Il l'apostropha, lui demande son nom. Mais hélas … elle ne put y répondre. Elle se contenta de lui demander où ils pourraient « discuter » plus tranquillement.
    Il lui donna rendez-vous dans une hutte à l'extérieur du village.
    Ils s'y retrouvèrent le soir même. Baisers, étreintes … puis c'en était fini de cet homme. Ce fut le premier repas humain que Lilly savoura à pleines dents. Mais après une telle expérience, il fallait tout nettoyer, faire disparaître ce qui ne devait pas être découvert. Le cadavre, tant pis pour lui : les villageois seraient, pour la plupart, heureux de voir celui qu'ils détestaient tant enfin puni pour ses actes. Les vêtements de Lilly, elle les laissa là. Enfin, elle avait trouvé une raison de fuir loin d'ici … une raison de voyager.

    1490.

    Avoir tout abandonné était dur … certes. Mais l'excitation de découvrir plus était telle que Lilly n'était pas parvenue à regretter d'avoir passé le Détroit de Gibraltar pour rejoindre l'Europe. C'était si facile de s'attaquer à une calèche, d'en tuer les occupants avant de dérober des vêtements, des bijoux et de s'inventer une histoire. Elle venait de découvrir le royaume d'Espagne.
    Elle fut prise en pitié par un homme qui l'emmena tout droit vers la capitale, comme on introduit le loup dans la bergerie. Pour lui, c'était une charmante jeune anglaise du nom de Katherine, et dont l'attelage avait été attaqué quelques jours plus tôt dans les provinces du Sud. Lilly savait parler anglais, elle en connaissait tous les mots. Sa façon de s'exprimer était telle qu'elle plut tout de suite à la reine Isabel et au roi Fernando, ils en firent donc une charmante dame de compagnie.
    Mais dés que la nuit tombait, la charmante « Katherine » s'évanouissait dans la nature et attaquait des voyageurs, des paysans.
    Elle apprit beaucoup en Espagne. La langue … la culture. Mais plus important, elle apprit à aimer.
    C'était en 1492, peu après la visite d'un certain Cristoforo Colombo qui pensait que la terre était ronde. La nièce du roi était revenue de voyage, bien que Lilly ne l'ait pas vue partir. Une belle jeune fille, pleine de charmes, de gentillesse, de générosité. Ce fut facile de devenir son amie. Mais plus important, elle amenait, avec elle, son fiancé. Lui aussi était très beau, et il portait le prénom de Jaime. Bagarreur sur les bords, mais doux avec les femmes … on lui prêtait une réputation de coureur de jupons. Il l'a regardait. Elle le regardait. Et elle pensait qu'il était tombé dans son piège, alors qu'elle était complètement hypnotisée par cet homme.
    On fêta, un soir, le mariage d'un cousin de la reine. Ça aurait été une formidable fête pour Lilly si elle avait pu se joindre aux hommes, comme toutes ses compagnes. Hélas, en ce temps là, les femmes n'étaient pas autorisées à s'assoir à la table des hommes. Seule la mariée était libre de s'y installer pour le repas. Alors, après s'être absentée de la table féminine, Lilly s'était glissée jusqu'à la porte voisine et les avaient observés. En réalité, elle l'avait observé, lui. Et il fut le seul à la remarquer.
    D'un pas léger, elle s'éloigna de la pièce pour rejoindre celle où elle aurait du être installée. Mais une voix la fit tressaillir.


    « Je vous ai vu. »

    Oui … il l'avait vu. Et quand elle s'était retournée, il la regardait en souriant. L'air gênée, elle lui rendit son sourire sans chercher à se justifier. Dans un premier temps, ils se regardèrent puis enfin, il finirent par entamer une discussion. Les mots, le sujet n'avaient pas d'importance … et le temps les a effacés de la mémoire de la Fondatrice. Mais elle se souvient encore comme elle s'était approchée de lui, et avait murmuré :

    « Retrouvez-moi dans ma chambre ce soir, pendant les divertissements. Ils ne s'apercevront pas de votre absence. »

    Puis elle avait embrassé sa joue et s'en était retournée d'où elle venait. Il lui fallut inventer une excuse pour quitter le dîner. Alors, l'air penaud, elle dit qu'elle était fatiguée, et on la laissa rejoindre ses appartements.
    L'impatience allait la rendre folle. Elle avait attendu dans sa chambre, pendant de longues minutes qui lui parurent être une éternité, vêtue d'un simple manteau de soie rouge, noué à la taille. Pour passer le temps, elle brossait sa chevelure brune, la démêlait et passait ses doigts sur les fines moulures du bois qui formait son lit. Enfin, la porte s'ouvrit, il entra et la referma. Elle resterait verrouillée toute la nuit.
    Mais Lilly ne mit pas son plan à exécution. Il ne faisait pas que la voir, il la regardait vraiment. C'était du moins la sensation qu'elle avait lorsqu'il posait son regard sur elle. Il avait hésité avant de prendre sa main, il avait hésité avant d'apposer ses lèvres sur les siennes … il avait hésité avant de faire tomber le manteau écarlate. Il avait hésité tout comme elle l'avait fait. Et Lilly avait senti en elle se réveiller une part d'humanité.
    Cela dura trois ans, même après son mariage … et ça aurait pu durer encore si il n'était pas parti. Oui … parti. Envolé. Disparu. Il l'avait quitté à contrecœur, car sa femme voulait voir l'Europe. Alors Lilly était partie pour voir la beauté du Vieux Continent, voir ce qu'il y avait à voir. Elle traversa le Royaume de France, l'Italie et se retrouva même en Angleterre. Elle emprunta de fausses identités, se présenta comme étant Mathilde ou Ana Luisa ou Francesca. Elle apprit à parler le français, le latin et même l'italien. Elle apprit quelques mots de polonais et de russe. Mais partout où elle allait, la Fondatrice abandonnait sur son chemin des cadavres ensanglantés, vidés de leur essence.
    Mais elle retomba sur terre quand, pour la première de toute son existence, elle vit une personne âgée, morte de vieillesse. Les humains mourraient de vieillesse … et parfois, ils mourraient jeunes. Son esprit n'avait fait qu'un tour … et cela faisait presque tout un siècle qu'elle ne l'avait pas revu. Lui. Jaime. Il devait déjà être mort …
    La seule chose à laquelle elle avait daignée s'attacher n'était plus là, plus du tout. Et folle de désespoir, elle était repartie. Loin. Très loin. Elle avait parcourut tant de chemin et elle le faisait à l'envers. Elle abandonna ses vêtements au Détroit de Gibraltar pour reprendre sa vie sauvage … en solo. Et elle s'était promit de ne plus jamais s'attacher à un mortel. Jamais.
    C'est ainsi qu'elle s'était condamnée à une éternité de misère, de désespoir, de tristesse et de souffrance. Une vie, si on peut appeler ça une vie, à pleurer sa stupidité. Elle aurait pu être forte, mais elle avait laissé quelque chose l'atteindre, elle avait laissé quelque chose la rendre plus humaine. Mais elle ne voulait pas être humaine, alors elle avait cultivé son caractère pour devenir quelque chose de mesquin, de méprisant, quelque chose qui n'aurait plus peur de s'attacher aux mortels car il ne le ferait plus.

    1603.

    Au milieu de ces ténèbres, il y avait une lumière. Il y avait lui. Elle lui avait sauté dessus, comme une furie. Mais elle n'avait pas prévu qu'il serait celui qu'elle attendait depuis tellement longtemps … il était comme elle. Immortel et seul. Et il posait sur elle, le même regard que Jaime avait l'habitude de poser sur elle. Mais il était encore plus fort, plus intense. Il pouvait la faire trembler, la mettre dans l'incapacité de parler. Il était en mesure de faire accélérer les battements de son cœur, de lui couper le souffle.
    Elle ne pensait pas qu'elle pourrait aimer quelqu'un après la souffrance qui avait été la sienne. Elle ne pensait pas pouvoir s'attacher. Mais elle ignorait aussi qu'elle était dans la capacité de l'aimer plus encore qu'elle n'avait jamais aimé quiconque.
    Il lui avait montré un autre chemin. Un chemin où elle n'aurait plus à marcher seule. Elle eut presque envie de fondre en larmes, mais à moins que ce ne soit stratégique, sa nouvelle personnalité ne lui permettait pas de s'abaisser à ce niveau. Éprouver de l'émotion ou de la tristesse, mais ne jamais verser une larme sans but précis.
    Il avait été là quand elle avait eu besoin de lui … il lui avait donné un nom et une toute nouvelle raison de vivre. Pour lui. Rien que pour lui. Elle lui devait tout, et elle l'aimait tellement. Il avait pris sa main, il l'avait accepté. Il l'avait sauvé de son éternelle solitude, et le monde était tout à coup devenu étrangement beau.
    Ils étaient devenus le couple Johnson, un duo mystérieux qui parcourait l'Europe du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest. Calvin avait cherché quelqu'un comme lui un peu partout sur Terre, et à présent, il lui montrait les merveilles qu'elle n'avait pu voir autrefois. Pourquoi ne s'étaient-ils pas connus plus tôt ? Ils avaient passé plus d'un millénaire à chercher un être immortel, comme eux, mais comment n'avaient-ils jamais pu se croiser ?
    Il l'emmena au Royaume de France, et elle avait cessé depuis longtemps de penser à Jaime. Elle l'avait aimé, mais le passé appartient au passé. Pour la première fois de sa vie, elle avait mit les pieds dans la capitale. Paris … en 1625.
    Ils arrivèrent en mai, peu après le mariage de la sœur du roi. Mais cela remonte à si loin que Lilly en a oublié son nom … et encore plus celui de son fiancé. C'était une époque dure et on annonçait dans les journaux que la peste avait décimé la population de Londres et s'était aussi attaquée à l'Allemagne.
    Il montra à son amoureuse, toute l'étendue de ce royaume. Ensemble, ils visitèrent villages et villes, ils chassèrent à l'orée des forêts et ils s'endormirent à la belle étoile dans les champs, leurs corps enlacés. C'était une si belle époque …
    Mais l'avantage d'être vampire, c'est qu'on peut faire fortune facilement. L'inconvénient d'être riche à cette époque, c'est que les riches font souvent partie de la cour. Et c'est ce qui arriva au couple Johnson. Donc Calvin et Lilly écourtèrent leur long voyage à travers le royaume français pour rejoindre St Germain-en-Laye où séjournaient le roi, son épouse et leur fils, Louis Dieudonné. Le souverain était loin d'être sympathique, il était toujours désagréable, même avec ses proches. Mais ils étaient obligés de s'écraser face à lui.
    Il mourut le 14 mai 1643 … Lilly se souvenait que Calvin s'était glissé dans son dos et avait embrassé son cou avant de lui murmurer la nouvelle à l'oreille. À partir de ce jour, ils se montrèrent plus présents pour sa majesté la Reine qui était une femme au grand cœur, très émotive et que la mort de son époux avait chamboulée. Ils étaient en train de la consoler, un jour, quand le petit Louis glissa dans un des bassins du palais. Lilly l'entendit crier … c'était très troublant : elle se délectait de la peur qui émanait de ces hurlements, mais d'une autre part, ils lui glaçaient le sang. Son amoureux s'était précipité sur les lieux et avait sortit l'enfant qui était alors évanoui. Puis ils avaient disparu …
    Ils attendirent des années avant de se remontrer à la cour de France. Le petit roi Louis, qui avait manqué de se noyer à l'âge de cinq ans, était devenu un adulte de vingt-quatre ans, récemment marié à sa cousine. N'ayant jamais vu le visage des nos vampires, il ne se posa aucune questions à leur sujet. La reine-mère eut des doutes en les reconnaissant, mais ils chassèrent vite toutes les mauvais pensées qu'elle put avoir en assurant que Calvin était le fils des précédents Calvin et Lilly Johnson, et que Lilly était une cousine éloignée de la famille de « sa mère ». En ce temps là, c'était courant d'épouser ses cousins ou cousines.
    Ils se rapprochèrent encore et encore du roi. Ils n'eurent pas de mal à se lier d'amitié avec lui. Ils en furent même les témoins lors de son mariage secret avec Madame de Maintenon en octobre 1683, alors que sa première épouse venait de mourir. Puis plusieurs années après, ce fut au tour de Louis de quitter ce monde. Une page se tournait pour Lilly et Calvin, car avec la mort du roi, on se demanda pourquoi ces deux là étaient toujours aussi jeunes et beaux.
    Ils disparurent un beau matin.

    Pendant des années, Calvin céda à tous les caprices de sa belle. Il l'emmena en Angleterre où ils assistèrent à une représentation de Roméo & Juliette. Par la suite, il lui fit visiter les ruines de Pompeï, il lui montra le Parthénon lorsqu'il l'emmena en Grèce, ils parcoururent la Grande Muraille de Chine d'un bout à l'autre … Même si la tromperie était leur passe-temps favori, leur amour pouvait y résister. Il pouvait résister à tout. Rien n'y personne n'avait pu les séparer par le passé, pourquoi en serait-il autrement de nos jours ?

    En 1793, alors que la France s'était révoltée contre son monarque, Calvin et Lilly avaient assisté à la mise à mort du petit-fils de leur ancien ami, le Roi-Soleil. Puis ils étaient partis en Amérique, pour la toute première fois, en 1810. Ils y avaient rencontré John Jacob Astor (celui-là même dont l'arrière-petit-fils mourut dans le naufrage du Titanic) qui venait de fonder sa propre compagnie.
    Ils furent témoins du massacre des Chutes d'Ywahoo où des colons massacrèrent des enfants et femmes indiens, par une chaude journée d'été.
    Ils quittèrent le Nouveau Monde en juillet 1812, ne voulant pas se retrouver au milieu de la guerre qui l'opposait à la Grande-Bretagne. Alors Calvin reconduisit Lilly aux sources : en Afrique, et plus précisément, dans le pays où ils s'étaient rencontrés, l'Égypte.
    Ils se remirent à parcourir l'Europe et l'Asie en 1815. Encore et encore …
    Et, pour une fois dans leur vie, ils voulaient s'installer quelque part : en Russie. C'était en 1896, le Tsar était au pouvoir depuis deux ans, et il avait une épouse charmante et une fille d'un an qui se montrait capricieuse et peu agréable. Cette stabilité avait plu à Lilly, et une fois de plus, elle avait fait un caprice pour qu'ils y restent, alors, son amoureux avait cédé.
    Ils avaient vu naître Tatiana, Maria et Anastasia. Puis en 1904, on les avait appelé pour leur apprendre qu'Alexandra, l'impératrice, avait mis au monde un fils. Alors, ils leur avaient rendus visite le jour même, pour voir comment se portait l'enfant et la mère, et voir la joie se dessiner sur leurs visages. Les fillettes n'avaient que huit, sept, cinq et trois ans. Elles avaient été les premières à les accueillir après les domestiques. En fait … le palais n'était pas si joyeux qu'ils auraient pu le penser : le fils qui venait de naître était atteint d'hémophilie.
    Mais malgré tout, cela n'empêcha pas la famille de vivre heureuse, pendant les treize années suivantes.
    Ils avaient du partir encore quand leurs amis avaient été arrêtés, en 1917. Et ils avaient encore parcouru l'Europe.

    Et finalement, ils étaient partis une nouvelle fois en Amérique en 1923 et l'avait parcouru du Nord au Sud … la suite vous la connaissez.

    . . .


    « Peut-être plus que vous, Mademoiselle … »

    Puis il sourit. Il découvre ses dents blanches. On dirait que tout tourne autour de lui, on dirait que son sourire irradie de lumière. C'est un beau sourire, plein de douceur, de tendresse mais qui paraît aussi un peu pervers. Mais ce n'était pas tant ce petit air profiteur qui la marqua, mais plutôt la beauté qu'il reflétait à ses yeux.

    « Ou peut-être qu'il est impossible d'aimer quelque chose ou quelqu'un plus que je vous aime, très chère … »

    Les mots ont plus de pouvoir que les gestes. Les paroles de Calvin sont capables de passer au travers de sa poitrine, de la déchirer en lambeaux pour atteindre son cœur. Et même à plusieurs milliers de kilomètres l'un de l'autre, ce qui, espérons-le pour eux, n'arrivera jamais, ses mots pourraient la frapper en plein visage, et de lui faire ce même effet qui la chamboule entaièrement. C'est à se demander pourquoi certaines personnes se droguent … C'est délicieux. Délectable. Savoureux. Exquis. Suave. Succulent. Elle eut vraiment l'impression de flotter, d'être si légère que le moindre coup de vent pourrait l'emporter avec les feuilles mortes et les vieux papiers gras abandonnés sur les trottoirs. Elle regarda alors son visage se pencher vers son poignet, tout en posant un regard sur elle. Il ouvre la bouche, dévoilant ses canines immaculées puis les plantant dans la chair, le tout en passant sa langue sur la crème blanche comme la neige. La sensation de l'énergie qui s'échappe, la sensation d'être vidée. C'est … c'est indescriptible. Tout d'un coup, le monde s'efface autour d'eux, il n'y a plus que le vide. Vous ne pouvez pas savoir ce qu'on ressent, et sans doute ne le saurez vous jamais.
    La tête de Lilly bascule légèrement vers l'arrière, ses paupières sont alors closes. Ils ne font qu'un, ils ne sont qu'une seule et même personne. Et ça, c'est une chose incroyable … il n'y a plus de limites, plus de frontières, plus rien. Elle se fond en lui … il se fond en elle. L'extase !
    Il retire ses crocs de sa chair, le plus doucement qu'il le peut, elle le sent. La déception de le voir arrêter la prend, mais tout plaisir a sa propre fin. Elle baisse les yeux sur lui pour le voir apposer ses lèvres contre sa peau. Il le fait une fois, une seconde fois, puis une troisième. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de chantilly. Il libère son cou, puis passe sa langue sur ses lèvres sous les yeux de son amoureuse.


    « J'ai eu une bonne idée mais j'aurais préféré quelque chose de chaud … C'était trop froid. C'est à toi, mon amour … »

    L'enfant qui fait alors face à Lilly, et qui lui donne l'impression d'être pédophile, cède sa place à un véritable adulte, un grand. C'est d'une voix douce qu'il lui demande de fermer les yeux, et, pour une raison comme une autre, elle ne cherche même pas à discuter, elle se contente d'exécuter les ordres du grand Calvin. Elle entend le drap se froisser : il est sans doute en train de se mouvoir sur le lit. Il y aussi le toucher de sa main sur son cou, quelque chose qui bouge un peu ses cheveux vers l'arrière. Elle frissonne en sentant sa main se poser sur son ventre. Il la pousse soudainement et elle se retrouve sur le dos. Elle étouffe un petit rire nerveux tandis qu'il glisse sa tête dans ses cheveux. Ensuite, il se retire pour admirer son visage … entre temps elle avait ouvert les yeux. Mais que fait-il soudainement ? Il retire quelque chose au niveau de son oreille : sa boucle ! Non, ce n'est pas juste : ce n'est pas vraiment un vêtement !
    Il lui montre la petite perle noire et l'agite fièrement sous son nez.


    « Ça compte aussi, n'est-ce pas ? » Lilly secoue la tête. « Mais vu que tu en as deux, et que tu m'as déjà retiré ma cravate … je vais prendre la deuxième ! »

    La Fondatrice sent presque sa tête se séparer du reste de son corps, tellement elle la secoue de droite à gauche. Puis elle s'agite de plus en plus, se débat, elle essaie de l'écarter d'elle pour afficher une mine boudeuse. Mais elle ne parvient pas à s'échapper de son étreinte, il ne la laissera pas partir de la sorte. Sa main vient frapper le matelas juste à côté d'elle, et bien qu'elle en soit surprise, elle se met à sourire. Il lui demande où elle compte se rendre …

    « Moi ? Mais nul part, voyons … »

    Et son corps retomba violemment sur elle, la plaquant sur le matelas dans un bruit étouffé. Sa main droite glisse dans ses cheveux, Lilly en frissonne tandis qu'il décroche sa deuxième boucle d'oreille. Finalement, il la lui met sous le nez pour lui prouver sa victoire. On dirait que cette boucle est un véritable trophée aux yeux de son amoureux. L'espace entre eux s'agrandit de plus en plus, et Calvin se remet en tailleur. Tandis qu'il choisit la prochaine gourmandise à proposer à la Fondatrice, cette dernière appuie ses paumes sur les draps et se redresse. Lorsqu'elle se remet dans sa position de départ, assise en tailleur face à lui. Il croque la moitié d'une fraise, s'allonge et pose le fruit sur son torse.

    « Une fraise aussi rouge que tes joues, mon chat. »

    Lilly ne peut s'empêcher de retenir un miaulement, puis tous deux rient en même temps. Il surélève sa tête et la regarde souriant. Elle émet un « Oh … », visiblement touchée par ce regard amoureux. Elle laisse son corps s'allonger sur le lit puis lui sourit.

    « Je n'aime pas les fraises. » ment-elle.

    Calvin semble déçu … ou du moins faussement déçu. Lilly prend la fraise entre son pouce et son index, puis elle croque dedans. Son regard se pose sur son amoureux qui la regarde sans cesse, puis elle repose la fraise à l'endroit où elle l'a prit. Elle se couche à côté de lui et le regarde un moment. Puis elle se rapproche, encore … encore. Elle pose son menton sur son épaule et il remonte la tête pour dégager son cou. Lilly niche sa tête au creux de sa nuque et entrouvre ses lèvres, elle laisse dépasser deux crocs saillants et les appose contre sa peau froide. Elle perce sa gorge lentement, gardant le morceau de fraise sous sa langue. Le sang froid envahit sa bouche, elle déteste ce goût et l'acidité de la fraise n'y arrange rien. Ce mélange glacial et acidulé ne lui plait pas vraiment, alors elle retire ses crocs pour venir plonger son doux regard dans les yeux envoûtants d'un Calvin très séduisant. Elle ne peut s'empêcher de fondre, un sourire aux lèvres, quand elle voit à quel point il l'aime. Elle voit tout ça à travers ses yeux, là … juste au fond de sa pupille légèrement dilatée. Il dégage une odeur de mystère étrangement attractive. Lilly pose sa paume sur sa poitrine, glissant sa main entre les deux pans de sa chemise. Sa peau est froide, elle le sent trembloter quelques secondes, sans bruit. Ses doigts glissent doucement sur la peau laiteuse du vampire, et elle descend jusqu'à sa ceinture, en traçant la boucle de son index.


    « Que vais-je donc t'enlever ? » dit-elle l'air hautain.

    Elle ne cesse de repasser encore et encore sur la boucle métallique puis pose son regard dessus. Calvin ne fait pas à un geste, il ne proteste pas. Même si la Fondatrice aurait du lui enlever sa chemise, déjà entrouverte et permettant ainsi de découvrir son torse, l'ayant déjà déboutonnée au dernier tour. Mais le jeu ne serait pas si amusant sans petits imprévus. Alors Lilly se mord légèrement la lèvre et desserre la ceinture. La boucle froide tombe négligemment contre son ventre, elle la fait se balancer d'avant en arrière en fredonnant une petite chansonnette. Son poing se referme brutalement l'objet, le tire vers elle et le laisse tomber à terre. La boucle heurte le sol dans un bruit sourd, mais elle ne dérange personne. Absolument personne. Ils continuent de se regarder dans les yeux un long moment … Enfin, Lilly appuie ses paumes à plat sur le matelas pour se redresser et se mettre à quatre pattes. Elle tend la main vers le plateau de gourmandises et plonge deux doigts dans le chocolat chaud. Il commence à refroidir un peu …
    La Fondatrice laisse le bas de son corps retomber vers l'arrière pour se retrouver assise sur le drap. Elle finit par se coucher sur le lit et, de sa main propre, elle soulève un peu son haut jusqu'à dépasser son nombril d'une dizaine de centimètres, mais pas plus. Puis de ses deux doigts couverts de chocolat, elle trace un cercle autour de la marque qui fut sans doute, autrefois, son cordon ombilical. Une fois son dessin terminé, elle porte ses doigts à ses lèvres et lèche le liquide chocolaté. C'est tellement doux, tellement bon, tellement sucré … Puis elle laisse tomber ses mains de chaque côtés de sa tête, les coudes repliés pour laisser ses avant-bras près de son visage. Elle soupire.


    « Allez … approche-toi. »






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You're my heart's Queen [~ Lilly]

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