Calamity Blues [PV Ezrabeth]

Humain **Emma Stanford**

La journée avait mal commencé pour Emma. Pourtant, toutes les conditions pour qu'elle soit belle et ensoleillée étaient réunies. Le soleil était effectivement au rendez-vous, les oiseaux chantaient amoureusement de belles mélodies, le ciel bleu limpide était déserté de tout nuage, l'odeur de l'herbe sucrée ravissait les adolescents de Linston qui s'étendaient sur des pelouses parfaitement taillées et qui était agrémenter de dizaine de buissons de fleurs odorantes. Linston était une université prestigieuse qui accueillait des enfants des plus riches familles de ce monde, ou bien ceux qui avaient eu assez de matière grise pour obtenir des bourses conséquentes. Il fallait bien payer les frais d'inscription tout simplement aberrants de ce temple du savoir, et c'est en regardant les buissons parfaitement taillés dans différentes formes géométriques portant des fleurs dont le prix du bulbe pourrait nourrir une famille de quatre personnes pendant un mois et en constatant qu'aucun brin d'herbe ne dépassait de la hauteur réglementaire qu'on leur avait assigné qu'on se rendait compte que cet université avait les moyens. Ce matin, ce paysage de jeunes gens beaux, intelligents (et riches) batifolant dans des jardins pareils à ceux d'Éden ne fit pas le même effet à Emma. Elle trouvait tous ces gamins trop banals, trop capricieux, trop gâtés pour mériter pour qu'on leur accorde de l'intention. Elle passa en gardant les yeux fixés sur l'immense porte d'entrée du bâtiment central et en grommelant.

« Ptit con ... »

Oui, ce matin, elle était de mauvaise humeur. Elle n'appréciait plus la beauté de ces jeunes gens qui la ravissait pourtant à l'ordinaire, elle n'appréciait plus les jardins si bien entretenus par l'armée de jardiniers employés par Linston, et surtout, elle n'appréciait plus d'enseigner à des adolescents qui n'avaient jamais ouvert un seul livre dans leur vie. C'était le dure loi de l'enseignement, être confronté à la bêtise, à l'indifférence pour une matière qu'elle affectionnait tant, et parfois à la méchanceté gratuite. C'était surtout ce phénomène qui se généralisait dans ce genre d'enseignement. Dans une université où les gosses de riches n'auraient pas envahi chaque classe, les élèves étaient plus humbles, moins portés à se vexer pour des broutilles et surtout moins arrogants. Ici, Emma avait l'impression de devoir surveiller son comportement en permanence pour être sûre de na pas froisser une de ces précieuses majestés. C'était affligeant. Elle poussa la porte et rentra dans le couloir frais menant à la salle 22.

« Bonjour, j'espère que je ne t'ai pas fais attendre trop longtemps. »

Emma donnait des cours particuliers aux élèves qui avaient une moyenne trop faible passer les examens. Certains professeurs l'avaient déjà un peu charriée sur le fait qu'elle perdait son temps avec des cas sociaux, des élèves incapables d'apprendre quoique se soit et de mémoriser la moindre connaissance. Évidement, il y en avait des comme ça, il le fallait bien. Mais ces personnes pourraient compenser leur manque de connaissance par des pots de vin au doyen de l'université, ou compter sur les bonnes relations de papa et maman pour obtenir tout de même son diplôme. Emma savait bien que lorsqu'elle écrivait un magistral 2 sur 20 sur un copie d'examen qui le méritait bien, et bien bizarrement, il se transformait en 18 sur le relevé de note. Mais malgré tout ça, Emma ne perdait pas espoir d'apprendre quelque chose à quelques élèves. Peut-être que cela ne leur servira jamais dans la vie, mais si elle commençait à penser ce genre de chose, elle ne ferait pas long feu dans l'enseignement. Mais aujourd'hui, elle savait qu'elle ne perdrait pas son temps. Elle allait aider une élève en première année de stylisme, Ezrabeth Manahan. Cela remonta un peu son moral, car elle s'entendait bien avec la jeune fille. Elles passaient même plus de temps à parler d'elles qu'à étudier, mais ça, ce n'était qu'un détail.

« Comment vas-tu ? De quel livre voudrais-tu qu'on parle aujourd'hui ? »

Elle posa son sac à main et son manteau sur la table à côté de celle où Ezrabeth s'était installée. Elle tira la chaise en face pour s'assoir et après avoir passé sa main dans ses cheveux elle accorda toute son attention à son élève.

Admin Vampire **Satis J. Baldwin**

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