L'erreur est Humaine mais elle n'est pas Vampirique ... [~ Lilly]

**Calvin A. Johnson**

L'herbe est verte, le ciel : bleu, les oiseaux chantent, les enfants courent, la rivière semble dormir, pourtant l'étrangeté se fait sentir … L'herbe serait-elle mal tondue pour un lieu publique de la renommée de Central Park ? Y'aurait-il des nuages dans le ciel unicolore ? Le doux chant des oiseaux serait-il macabre ? Les enfant tomberaient-ils à l'eau ? La rivière serait-elle sombre ? Y'aurait-il un Vampire au milieu de la verte pelouse et des parfaites fleurs … En réalité, il n'y en a pas qu'un, il y en a deux. Deux beaux Fondateurs qui cherchent une adresse et si possible de quoi manger. Il paraît qu'à Linston le sang n'est pas frais. Il paraît que chaque Vampire a droit à des petits comprimés de sang à diluer dans de l'eau … Une tisane quoi ! Mon Dieu, Calvin, qu'est ce que tu fiches ici ?

Le premier Fondateur saute de pierre en pierre avec un agilité incroyable. Heureusement qu'il n'y a personne autour de lui à part elle sinon tout le monde le regarderait, fasciné. Calvin n'est pas spécialement beau : il a toujours cette lueur mauvaise dans les yeux, ce sadisme naturel sur le visage et cette démarche souple qui donne l'impression d'avoir affaire à une sorte de chat affamé. Les gens n'ont pas tord de se méfier …
Le Vampire descend du dernier rocher pour rejoindre le sentier près de la rivière et passe ses doigts entre ceux de sa Lilly. Il ne la regarde pas, les yeux fixé sur un brin d'herbe plus grand que les autres. Personnes ne l'aurait remarqué, personne sauf eux. Une création de Dieu ou du Diable ? Ça personne ne saurait le dire avec certitude mais les Vampires sont damnés. Damnés du paradis puisqu'ils ne peuvent mourir aussi aisément que les Humains ou les Days comme on les appelle à Linston. Néanmoins, ils peuvent quitter le monde de la terre pour rejoindre celui des Enfers … Mais la cause de leur départ est d'une souffrance atroce que même des Êtres aussi forts que les Vampires ne peuvent supporter.
Il garde les yeux fixés sur ce brin d'herbe parce qu'il sait que regarder Lilly le fera sortir de ces gonds : cette nuit elle n'était pas près de lui. D'accord il lui rend bien, d'accord c'est leur pacte secret, d'accord il sait qu'elle l'aime mais il ne peut s'empêcher de la vouloir pour lui seul.
Une odeur de sang parvient jusqu'à ces narines … Il cherche des yeux la source du liquide rougeâtre : un enfant. Pourquoi est-ce que les enfants se blèssent tout le temps ? Il déteste venir dans Central Park à cause de cela, mais elle le lui a demandé. “Calvin chéri, rejoins moi dans Central Park. Je t'aime” Comment pouvait-il ne pas accourir ? De toute manière, quoi qu'elle lui dise, il finit toujours par la rejoindre. Un jour il ira la voir en Enfer comme c'est parti ! Lilly est la seule qui est capable d'en faire ce qu'elle veut, avec les autres il domine mais avec elle … Hum !

« Tu étais où, hier soir ? »

La question venait de sortir avec la force d'un boulet projeté à deux cents kilomètres à l'heure. Il avait tournée la tête de manière à plonger ses yeux chocolats dans ceux de la Vampirette et arrêté sa marche lente. En réalité il ne voulait pas vraiment savoir où elle était. Tout ce qu'il voulait c'était entendre sa voix. Depuis le début de leur promenade ils n'avaient pas parlé. Ils c'étaient retrouvé à l'entrée de Central Park, d'ailleurs c'était étonnement désert aujourd'hui, pourtant il fait plutôt beau. Il y a une légère bise, très douce, et la température est au dessus des 25°C. Ensuite ils c'étaient pris la main et avaient marché sur les gravillons qui menaient à la rivière. Sans un seul mot. C'était comme si rompre la silence les mèneraient à leur perte … Étrange. Arrivé sur le bord de la rivière, il avait lâché la main délicate de son amoureuse pour rejoindre les grandes pierres qui bordent le cours d'eau. Là, il c'était amusé à sauter de l'une à l'autre et à réfléchir. Après tout, si elle lui avait demandé de la rejoindre, c'était pour discuter non ? Voilà 24 heures qu'ils ne c'étaient pas vu et rompre un silence lourd serait synonyme de perte ? Non. Ne soit pas ridicule Calvin !
Il la regarde dans les yeux, il veut entendre sa voix, sentir son souffle frais sur son visage et voir bouger ses fines lèvres. Il se sentirait rassurer. Après, le contenu de la réponse, il s'en contre fiche ! Racontes tout ce que tu veux Lilly, après tout, c'est le pacte non ?

**Lilly T. Johnson**

Lilly regarde son beau Vampire, son unique amour. Elle regarde ses beaux yeux, comme pour l'empêcher de lui poser cette sordide question. Mais lui, il tente d'ignorer ce regard, il sait probablement que rien qu'en la regardant, il ne parviendrait pas à la poser sa question. Il la pose pourtant. Lilly lâche les mains de son amoureux. Elle se retourne, fait quelques pas pour s'éloigner un peu de lui puis se tourne à nouveau, mais vers lui cette fois. Il y a maintenant bien 10 mètres entre eux. Ils se regardent de loin, sans parler, sans bouger. Presque même sans penser. Lilly croise les bras, elle tente de lui faire oublier qu'il a posé la question, mais Calvin n'est pas de cet avis, et malgré le doux regard suave de son amoureuse, il soutient son regard fort et autoritaire. Il n'a pas à être autoritaire avec elle, il fait semblant, il sait bien que Lilly ne se laisse pas marcher sur les pieds. Pourquoi lui avait-elle demandé de la rejoindre à Central Park déjà ? Oh, seulement parce qu'elle voulait le voir et oublier le petit humain avec qui elle avait passé la nuit ... lui, il avait passé une agréable nuit, une dernière ... Elle se souvient avoir caché son corps blanc et faible dans une armoire, entre deux costumes cravates. Et bien, ça lui apprendra à harceler les femmes de chambres de l'hôtel ! Lilly cesse de sourire, ça ne la sauvera pas des regards de Calvin Aldéric Johnson, le premier vampire, le seul qui compte. L'herbe de Central Park n'est pas bien tondue et cela ne manque pas aux deux amoureux, un si bel endroit, si mal tondu. Pensez-vous : les humains n'auraient jamais remarqué le petit brin d'herbe plus grand que les autres, mais aussi plus épais. Comme c'est dommage de laisser cela gâcher la vue. Lilly se penche et l'arrache d'un coup sec et se relève. Ne sachant qu'en faire, elle le fourre dans la poche de son manteau, car il est hors de question de jeter ce brin arraché sur les autres petits brins si bien coupés, pour que le paysage en soit encore plus gâché !

« J'étais sortie. Je ne vois pas où est le problème, tu sors souvent toi aussi. »

Vous me direz que sortir n'a effectivement rien d'interdit. C'est vrai. Mais "sortir" pour Calvin et Lilly, c'est aller folâtrer avec d'autres êtres : humains comme vampires. Lilly vient de soulever un point lourd. Ils se trompent mutuellement, et pourtant, ils restent unis. Lilly regarde longuement son amour, il n'ose pas répondre. Alors, la jolie vampire avance jusqu'à lui et pose sa main couverte d'un gant en cuir noir, sur la joue de Calvin. Elle pose son front contre le front du vampire et elle lui parle doucement, tenant son visage entre ses mains.

« Tout va bien, mon coeur. Tu sais bien que je t'aime. Je t'aime plus que tout, et ce ne sont pas ces hommes qui changeront mes sentiments pour toi. »

Et ils restent comme ça longtemps. Les vampires ont la peau froide, mais Lilly a l'impression de bouillir, elle sent une grande chaleur l'envelopper. Elle ne lui a pas demandé de venir la rejoindre pour qu'il lui pose une telle question. A vrai dire, elle ne sait même plus pourquoi elle lui a demandé de venir. Ses mains descendent sur les épaules du vampire, descendent jusqu'à ses mains et les soulèvent pour le forcer à tenir sa taille. Puis, elle repose ses mains sur ses joues, sans bouger son front collé à celui de Calvin. Elle se sent bien ainsi. Ils restent immobiles longuement. Elle ne pense qu'à lui, elle veut juste qu'il arrête de la vouloir pour lui tout seul, elle voudrait qu'il lui appartienne à elle et pas à ses très jolies et prétentieuses gardes qui lui tournent autour (mais je n'ai rien contre les gardes qui tournent autour de Calvin, Lilly par contre). Ils ne s'appartiennent pas entièrement, ils ne le peuvent pas. Calvin n'a aucunement l'intention de renoncer à ses jolies jeunes filles et Lilly ne compte pas laisser tomber ses beaux esclaves. Elle souhaite juste que pendant quelques minutes, ils fassent comme si il n'y avait personne d'autres qu'eux ... ils sont seuls au monde, ils s'appartiennent. Ceci juste pendant quelques minutes, les yeux fermés et sans bouger. Une faible odeur de sang se fait sentir, mais Lilly tente de l'ignorer, elle profite de cet instant purement romantique. Bien que cette odeur sucrée persiste, Lilly résiste à l'envie de chercher la source de cette si délicieuse odeur, aussi douce et appétissante soit-elle. Il n'y plus rien autour d'eux ... il n'y a personne, ils n'ont pas à se soucier des gens qui marchent autour d'eux, même s'ils sont peu nombreux. Quiconque verrait cette scène penserait voir deux adolescents fous amoureux partageant un moment de douce tranquillité. La vérité est que Lilly et Calvin sont bien plus âgés qu'ils n'en ont l'air, personne ne leur donnerait deux mille années de vie commune, de tentation, de tromperie ... jamais ils ne devaient s'attacher à un humain, ou sinon, ils devaient le transformer car tous les humains mourraient de vieillesse mais pas les vampires. Lilly sourit puis dépose un baiser sur le bout du nez de son amoureux. Elle entoure ses bras autour de son cou et pose sa tête sur son épaule. Il oubliera sa question ... il n'insistera pas. Du moins, c'est ce qu'elle espérait.

**Calvin A. Johnson**

Il ne l'entend pas, il ne l'écoute pas, il ne veux pas connaître la réponse, de toute manière il sait que si il l'écoute il va s'énerver et il ne veux pas. Ils ont fait un pacte il y a très très très longtemps et il ne compte pas le rompre par pure égoïsme, d'autant plus qu'il ne saurait pas lui rester fidèle. Il ne sait pas ce qu'est la fidélité … Il ne sait plus. Il l'a été, si si, je vous le jure. Trois ans. C'était uniquement parce qu'il ne savait pas se contrôler. Il voulait mordre tout ce qui bougeait mais un jour il a su faire abstraction de son désir et il a été capable de rester dans le même lit qu'une Humaine sans lui ôter la vie.
Seulement, la réponse a été analysé par son cerveau … Un réflexe, une vieille habitude : tout analyser … Putain d'habitude qu'il aimerait modifier mais c'est trop tard. Il a compris, il le savait de toute manière, pourquoi est-ce que ça l'étonne encore ? Après toutes ses années, ces décennies, ces centenaires ? Pff … Calvin, tu me déçois, tu es pathétique. Tu sais très bien ce qu'elle fait quand elle n'est pas dans ton lit, ce n'est pas une première. Tu le sais, alors arrêtes ! Il aimerait vraiment mais il n'y arrive pas. Elle est sienne, depuis toujours et à jamais alors pourquoi aller voir ailleurs ? Pourquoi est-ce qu'ils se font ça ? Parce qu'ils le désir, un désir naturel mais contingent, certes. Néanmoins il est naturel et comme tout désir de ce type, quand on en abuse, on prend des risques. Le risque de ne plus pouvoir décrocher, comme avec la drogue, ou l'alcool, comme avec le chocolat ou la volonté d'avoir raison. C'est plutôt frustrant.
Il ne répond pas. A quoi bon ? De toute manière il n'a pas la force d'entrer en conflit. C'est lâche ? Tout à fait, mais le Vampire assume. Pourquoi est-ce qu'il a posé cette question à la noix alors qu'il connait la réponse ? Peut-être uniquement pour la voir se justifier, lire la souffrance dans ses yeux. Il aime ça, mais pas dans ceux de Lilly. Ils sont trop beaux pour qu'un sentiment aussi vain les traversent … Allé Calvin, reprends toi !
Il réfléchit à une réponse quand soudain il sent les mains gantées de la Vampirette sur ses joues et son front contre le sien. Elle est sur la pointe des pieds malgré ses chaussures à talons. Le Vampire ne bouge pas, il la laisse faire, il ferme les yeux, inspire longuement puis expire de la même manière. Alors qu'il allait rouvrir les yeux, il entend la voix légère de son amoureuse il murmurer :

Oui il le sait. Oui il le sait ! Oui, oui, oui ! Mais ça ne l'empêche pas … Il garde les yeux fermés, il ne résiste pas quand elle prend ses mains pour les poser sur sa taille. Après tout, il en a envie mais il n'ose pas bouger. Et si elle s'envolait ? Si d'un seul coup elle partait parce qu'il ne fait que prendre son visage froid et blanc entre ses mains ? Qu'est ce qui arriverait ? Et bien il se retrouverait seul, au milieu de Central Park, sans ce petit brin d'herbe qu'elle a arraché. Pourquoi l'avoir arraché ? C'était la seule chose sur laquelle il pouvait se concentrer pour ne pas craquer, ne pas te poser cette question que nous ne voulais pas entendre. Pourquoi ? Un élan de rage s'empare du Vampire, il retire ses mains de la taille de sa compagne et se recule. Il rouvre les yeux pour la contempler.
Elle est belle. Même quand il est en colère il ne peut pas lui enlever sa beauté … Que peut-il lui reprocher alors ? Rien, parce qu'il ne lui reproche rien. Il est comme elle, il a décidé d'aller coucher à droite et à gauche parce qu'elle le faisait. Il pourrait lui reprocher ça après tout … Il plonge une nouvelle fois son regard dans celui de Lilly :

« C'est toi qui a commencé à sortir, alors ne me le reproche pas, s'il te plait Lilly. Je n'ai fait que … Que me venger !

Il fait une petite pose, baisse la tête puis la relève :

C'était un Humain ou un Vampire ? »

Tu ne voulais pas qu'il recommence à parler de ça, hein Lilly ?! Et pourtant … Tu sais bien que ça le ronge, tu le sais plus que n'importe qui ! Ais au moins la décence de lui donner une explication, il t'a attendu toute la nuit et tu n'es jamais rentrée. Juste un petit message pour lui donner rendez-vous dans ce park mal tondu … Je crois qu'il préfèrerait que se soit un humain, il se dirait que tu cherches juste à varier un peu ! Si tu oses prononcer le mot Vampire … Alors il quittera l'herbe verte. Et il ne parlera plus pendant plusieurs jours comme il le fait si bien quand quelque chose le contrarie !
Il avance une nouvelle fois vers Lilly et attrape sa main gauche avec sa main droite. Il plonge ses grands yeux marrons dans ceux de la Vampire et se met à sourire, tendrement. Parles Lilly …

**Lilly T. Johnson**

Il avait osé ... Il avait osé la repousser. Lilly le regarde, le défiant du regard. Elle n'aime pas qu'il veuille tout savoir, elle ne veut pas avoir à tout lui dire. Lorsqu'elle le voit se rapprocher, elle comprend clairement qu'il a souffert cette nuit de ne pas la voir. Cela la touche beaucoup, mais ... il a osé la repousser. Lilly n'aime pas que quelqu'un tente d'être supérieur à elle. Elle aime diriger, Calvin le sait bien. Soudain, la main de son amoureux prend la sienne et ses beaux yeux la contemplent pleins de tendresse. Elle voit un sourire se dessiner sur ses lèvres. Elle sent son cœur fondre peu à peu ... Il n'était pas question de succomber à ce sentiment. Lilly ouvre la bouche pour répondre, mais ne trouvant pas les mots, elle la referme. Un point pour toi, Calvin ... Puis, elle fait un geste brusque afin qu'il lâche sa main. Un point pour Lilly ...

« Pour toute information, c'était un Humain. Et rassure-toi, il n'a pas profité de sa nuit bien longtemps ... »

Calvin semble rassuré. Pourquoi donc ? Qu'est-ce que cela changera à la situation ? Lilly l'a trompé, une fois de plus. Cela n'ajoutera qu'un nom de plus à la longue liste des amants d'un soir. C'est un principe : elle ne passera qu'une nuit avec un Humain, pour ne pas s'attacher à lui, et s'il demande à la revoir, son nom s'ajoutera à la liste des Gens trop encombrants. Donc à supprimer. L'homme de cette nuit, c'était différent. C'était un salaud qui harcelait les pauvres demoiselles des cafés, restaurants ou encore de l'hôtel où il séjournait. Était-il marié ? Tant mieux : sa veuve sera ravie de remarquer la trace de rouge à lèvres sur son visage ... et sur le bas de sa chemise aussi. Elle sera ravie d'apprendre qu'on l'a retrouvé dans un chambre d'hôtel où on l'aura vu entrer avec une très belle jeune femme, où on aura trouvé un lit défait ayant servi à deux personnes ...
Pour en revenir au présent, Lilly croise les bras. Il semble que Calvin sourit, comme s'il voulait lui dire quelque chose comme "Tu n'as pas perdu tes habitudes", il se rapproche d'elle et tente de lui reprendre la main.

« Non, ne me touche pas !

Elle recule. Puis, après une légère pose, elle reprend d'un ton énervé :

Tu veux qu'on en parle ? Très bien, on va en parler ! Ils n'ont été que des Humains, jamais des Vampires, et je n'en ai jamais vu un plus d'une fois, peux-tu en dire autant toi et tes jolies gardes ? Et ta petite protégée, ta petite Satis ?! »

Lilly est furieuse, mais sa colère a ses raisons. Comme pour Calvin, mais jusqu'à présent, il préfère rester calme attendre tandis qu'elle lui crie dessus. Elle devrait être prudente, ne sait-on jamais comment il pourrait réagir un jour ou l'autre ! Elle le tient à distance pour continuer à exposer les faits. Allait-il encore prendre la défense de sa garde préférée comme il en avait l'habitude ? Allait-il laisser l'orage passer ? Lilly n'en avait que faire, et elle s'énervait de plus en plus, déballait son sac alors qu'il essayait d'encaisser tout ce qu'elle avait à lui dire.

« Elle te plait, n'est-ce pas ? En âge, elle a bien plus d'un millénaire de moins que moi ... Elle est belle, quoi de plus normal d'être attiré par elle ! Seulement ...

Lilly ne parvient plus à parler d'un ton énervé, elle avale sa salive, se sentant soudain vulnérable, affreusement triste.

Seulement, j'ai peur que tu t'attaches à elle ... j'ai peur qu'elle te plaise plus que moi je te plais. Et ça arrivera un jour ... j'en suis sure. Tu comprends pourquoi je n'ai que des histoires d'une nuit avec les autres ? Je ne parviendrais jamais à m'attacher en si peu de temps à un être ... et je sais qu'ainsi, il n'y aura que toi dans mon cœur ... »

Lilly ne montre que très peu de fois ses faiblesses. Sans qu'elle s'en rende compte, une larme coule sur sa joue, une unique larme que Calvin ne manque pas de remarquer ... L'orage est passé, et maintenant une pluie assombri le cœur de Lilly.

**Calvin A. Johnson**

Un Humain … En fait c'est encore pire que ce qu'il pensait … Ça lui fait d'autant plus mal que si elle lui avait dit qu'elle avait passé la nuit avec un Vampire. Il fait semblant de rien, elle ne doit pas s'apercevoir qu'il est déstabilisé sinon elle jouera là dessus et il perdra au petit jeu qu'il se donne tant de mal à mettre en place … Elle semble énervée, vraiment très énervée. Il le voit à son regard froid et presque assassin, il n'aime pas ça, ça sent mauvais. Que va-t-elle lui balancer à la figure cette fois ci ?
Elle croise simplement les bras, ce qui fait sourire Calvin, une habitude, une mauvaise habitude : sourire lorsqu'elle croise les bras ainsi et affiche cette petite moue boudeuse. Autre habitude : il se rapproche d'elle. Il tente d'attraper sa main gantée mais elle ne semble pas de cet avis parce qu'elle recule … Hum ! Ça sent mauvais Calvin, empêches la de parler maintenant ou elle va dire des choses que tu ne veux pas entendre … Mais Calvin ne fait rien parce qu'il veut l'entendre parler encore et encore. Il ne l'écoute toujours pas vraiment, il y a juste cette vieille habitude d'analyser tout ce qu'il entend mais c'est inconscient. Une action que l'on fait comme respirer pour ne pas mourir même si les Vampires n'ont pas vraiment besoins d'oxygène, ils respirent uniquement pour capter les odeurs. Une action inconsciente comme cligner des yeux lorsqu'ils sont secs pour continuer à regarder autour de soi, ou encore avaler de la salive quand on en a trop dans la bouche.
Il ne bouge plus, la regarde, elle ouvre la bouche, il remarque du sang sur ses longs cheveux bruns, du sang sec. Surement celui de l'Humain avec qui elle a passé la nuit. Il fixe ce sang qui tache ses beaux cheveux, comme si la tache était bleu alors qu'en réalité presque personne ne la remarquerait, même pas un Vampire, il serait trop fasciné par les yeux destructeurs de la Vampire. Calvin n'arrive plus à regarder ses yeux, il se fait du mal et ce qu'il préfère c'est faire du mal au autre, un Sado si vous préférez, pas Maso, loin de là !
Seulement Lilly, elle, réagit, elle ouvre la bouche et parle, c'est rapide, cette fois Calvin l'écoute mais uniquement parce qu'elle vient de le repousser. Tu crois qu'il aime se faire repousser le Calvin ? Tu te trompes Lilly, il n'y a pas que toi que ça énerve !

A mesure que Lilly débitait il hallucinait mais sans le montrer, son visage restait neutre, chose qu'il avait appris de Louis XIV, il était très fort à ce jeu là, très très fort. Les prétendants venaient à ses pieds et il gardait toujours ce sourire serein même quand il n'allait pas bien. Calvin l'admirait beaucoup et il aimait parler avec lui. C'était un homme très intelligent et cultivé qui connaissait des tas de choses dans tous les domaines.
Bref, Lilly n'en avait jamais gardé un plus d'une seule nuit ? Intéressant … A retenir Calvin !
Satis ? Qu'est ce que sa Garde vient faire ici ? Pourquoi est ce que Lilly s'aventure sur ce terrain là ? Calvin se trahit et ses yeux expriment la surprise, il n'a pas le temps de répondre, la Vampire continue :

Calvin n'en peut plus, comment est ce qu'elle peut dire des choses pareils ? Il ne manque pas de répondre, reculant un peu plus. Deux pas en arrière. Seulement une larme coule sur le visage de Lilly, il ne la voit pas, tout ce qu'il voit c'est du rouge … Ses yeux prennent une expression narquoise, il va être méchant, très méchant …

« Tu veux jouer à ça ? Alors je vais te dire une chose Lilly, écoutes bien : Oui Satis est plus jeune que toi, Oui elle est plus belle que toi, Oui je suis attaché à elle, Oui, oui et oui !

Une toute petite seconde d'arrêt, ses yeux changent, ils deviennent comme … Ils deviennent autoritaires.

Arrêtes ta crise s'il te plait, tu sais très bien que je n'en ai rien à foutre d'elle, qu'elle ne compte pas. Si je la vois toujours c'est uniquement parce que c'est un jeu entre elle et moi. Et tu le sais très bien alors arrêtes s'il te plait ! Arrêtes !

Il marque une pose, se rend compte qu'elle pleure, il ne tente même pas d'essuyer cette larme qui descend lentement sur le visage blanc de la Vampire. Il recule à nouveau d'un pas néanmoins il ne parle pas plus fort : il sait très bien qu'elle l'entend toujours.

Et arrêtes de pleurer, tu es ridicule. J'en ai marre de ne jamais savoir où tu es, marre de t'attendre en sachant que tu ne rentreras pas, marre de rappliquer dés que tu me le demandes, je n'en peux plus ! »

Encore un pas en arrière … Dix mètres Lilly, dix mètres vous séparent, fait quelque chose ou tu vas le perdre, il va partira et tu ne le verras plus.
Ça lui fait mal de la voir pleurer ainsi mais il ne veut pas se rabaisser parce que s'il se rabaisse elle en profitera, il le sait. C'est ce qu'elle fait toujours, il se fait avoir à chaque fois, sans exception. Il faut que ça change, et là, ça change ! Le service est dure, hein Lilly ?!
Il rentre ses mains blanches dans les poches de son Duffle Coat gris foncé et fait un nouveau pas en arrière. Onze mètres … Au prochain il se retourne et il partira.

**Lilly T. Johnson**

« Tu veux jouer à ça ? Alors je vais te dire une chose Lilly, écoutes bien : Oui Satis est plus jeune que toi, Oui elle est plus belle que toi, Oui je suis attaché à elle, Oui, oui et oui ! Arrêtes ta crise s'il te plait, tu sais très bien que je n'en ai rien à foutre d'elle, qu'elle ne compte pas. Si je la vois toujours c'est uniquement parce que c'est un jeu entre elle et moi. Et tu le sais très bien alors arrêtes s'il te plait ! Arrêtes ! Et arrêtes de pleurer, tu es ridicule. J'en ai marre de ne jamais savoir où tu es, marre de t'attendre en sachant que tu ne rentreras pas, marre de rappliquer dés que tu me le demandes, je n'en peux plus ! »

Il va partir ... Lilly le voit bien. Pleurer n'aura rien changé à la situation ... Elle essuie sa larme et le regarde s'éloigner. Elle sait bien que si elle ne dit rien, il s'en ira. Mais que peut-elle bien répondre à cela ? Il a toujours été le plus fort, et même sur elle il a de l'autorité. Je t'aime, je te hais ... C'est à ce jeu qu'ils jouent sans arrêt. Quel jeu stupide ! Elle le voit faire dix mètres, puis onze. Lilly se mord nerveusement la lèvre : trouver quelque chose, trouver quelque chose au plus vite ! Tous deux n'espèrent qu'une chose, on le voit bien : que ça se calme, que l'un d'entre eux mette un terme à cette dispute, que tout redevienne comme avant. Enfin ... c'est ce que Lilly pense. Elle ne sait pas quoi dire, elle ne sait pas quoi répondre à cela. Il a raison, comme toujours ... Lilly aime se sentir supérieure, mais il est vrai que parfois, on fait bien de la remettre à sa place. Elle entrouvre les lèvres et baisse la tête ...

« On va jouer à ça encore longtemps ? »

Lorsqu'elle relève la tête, Calvin ne bouge plus. Son visage est neutre, elle ignore s'il voit à quoi elle fait allusion parce qu'il ne répond pas. Il semble attendre qu'elle continue à parler, faut-il donc vraiment qu'elle continue, Calvin ? Faut-il qu'elle s'explique pour que tu restes ? Lilly a horreur de pleurer, cela doit bien faire un siècle qu'elle n'avait pas laisser une larme lui échapper. N'y a t-il pas d'autres moyens pour eux de s'aimer ? Lilly le regarde en face, elle tente de justifier sa question.

« Tu n'en as rien à faire de Satis ... et moi je n'ai que faire des autres, ils ne comptent pas eux non plus. On se dispute toujours pour la même chose, de la même façon ! "Je vais te dire une chose", "Arrêtes !", "Tu es ridicule", "J'en ai marre", "Je n'en peux plus" ... On dit ça tout le temps. Et on pique nos crises de notre côté à chaque fois, parce que sans arrêts, on va jouer avec les autres ... Je sais bien encore que tu vas me reprocher d'avoir commencé, et moi, je vais ajouter que ça ne te dérange pas de continuer. Je connais nos engueulades par cœur ! Elle marque une pause, soupire puis marche jusqu'à lui. Je ne veux pas que tu t'en aille ... Si tu affirme que ça ne compte pas, je te crois. Mais alors crois moi : personne d'autre que toi ne compte, je te le promets. »

Elle lui présente une main, comme pour lui demander si il a confiance ou non en elle. Comme pour demander que tout revienne à la normale et que leur deux jalousies s'effacent. Cette main tendue vers lui reste droite et ne tremble pas d'un pouce, Lilly espère au fond d'elle que Calvin sait que tout ce qu'elle vient de dire est sincère ...

**Calvin A. Johnson**

Il la regarde s'avancer, un seul pas en arrière suffit pour qu'il tourne les talons et quitte Central Park. Il sait très bien qu'elle ne lui courra pas après, il le sait, il sait aussi que si il part il ne reviendra pas avant un moment et aucun des deux ne le supportera. Néanmoins, aucun de tentera de retrouver l'autre parce qu'ils sont comme ça : un orgueil énorme qui les empêche de se retenir l'un et l'autre. Il sait ce qui coute à Lilly de le retenir, là, maintenant, tout de suite. Mais il aime la voir s'accrocher à lui comme ça, ça lui prouve une fois de plus qu'elle tient à lui, vraiment, pas juste comme quelqu'un qu'on garde parce qu'on a nos petites habitudes mais comme quelqu'un qu'on aime réellement et qu'on ne veut pas perdre. Même pas pour tout l'or du monde, tout le sang du monde. Il le sait parce que c'est ce qu'il ressent lui aussi. Pour rien au monde il ne la laisserait partir mais si c'est ce qu'elle veut alors il se forcerait parce qu'il n'y a que son bonheur à elle qui compte. Celui du Vampire ne compte pas. Paradoxe n'est ce pas ? Il lui pique une crise parce qu'il se sent malheureux de ne pas passer la nuit avec elle mais seul son bonheur à elle compte … C'est parce qu'il sait qu'elle est heureuse seulement quand elle est avec lui, du moins c'est ce qu'il espère. L'espérance … Un bien grand mot …
Lilly avance une main afin qu'il la prenne et que ça marque la fin de la guerre mais il ne veut pas prendre cette main blanche et froide dans laquelle elle met toute son énergie pour l'empêcher de trembler. Calvin sourit, un sourire sadique … Il regarde la main, puis le visage de son amoureuse, refait le va et vient puis il recule d'un nouveau pas.

« T'aimerais que je prenne ta main hein ?! Mais je ne la prendrai pas, parce que je n'en veux pas de ta main … C'est toi que je veux, juste toi.

Il avance d'un pas puis de deux, donne un coup négligé dans la main de la Vampire et attrape son visage entre ses main, collant son nez glacé contre celui, fin, de Lilly puis il ajoute en chuchotant :

Je ne sais pas si on va jouer encore longtemps mais ça me tue de jouer. Je sais bien tout ce que tu viens de me dire mais ça n'empêche pas ma jalousie et je viens encore de constater que la tienne non plus !

Un sourire en coin apparaît sur son visage, ses yeux brillent.

Je suis désolé d'avoir posé cette question mais j'en avais besoin. Tu me pardonnes ?

Évidement qu'elle lui pardonne. Il n'a même pas besoin de poser la question mais il veut l'entendre lui dire, c'est plus concret. Il dépose un baiser sur la joue fraiche de la Vampire la faisant languir un peu plus, c'est lui qui décide quand elle pourra l'embrasser, il tient son visage fermement mais sans lui faire mal. Calvin ferme les yeux, restant ainsi, la tête penchée en avant, le nez contre celui de son amoureuse, tenant son visage entre ses mains. Il respire son odeur, capte le moindre battement de son coeur, écoute sa respiration. Il rouvre les yeux et du bout des doigts, sans pour autant ôter sa main de la joue de la fondatrice il froisse une mèche des longs cheveux ondulés : celle où il y avait du sang sec, cette mèche qui l'obsédait tout à l'heure … Il la regarde dans les yeux, sourire en coin et voix ironique :

« Sinon, tu as passé une bonne nuit ? »

Puis il lâche le visage de Lilly et va poser ses mains sur sa taille, avançant son visage pour poser ses lèvres sur celle de la Vampire.
Quarante huit heures qu'il n'avait pas pu faire cela, en tout cas en étant heureux de l'avoir ainsi dans ses bras, contre lui, et surement heureuse de l'être.

**Lilly T. Johnson**

Lilly est surprise par les mots de son amoureux. Le début de sa phrase ne présageait aucun dénouement heureux, et elle croit que sa main s'était remise à trembler. Il avance jusqu'à elle et donne un petit coup dans cette main, en effet, la main tremble. Cependant, le coup qu'elle reçoit la fait retomber contre la jambe de sa propriétaire. Lilly le regarde venir jusqu'à elle, il joue encore et encore, lui fait peur mais tout finit bien. Il prend soudainement le visage de la fondatrice entre ses paumes glacées et dépose son nez contre celui de son amoureuse. Il tient fermement son visage, et en même temps avec précaution, pour ne pas blesser ce frêle petit oiseau. Lilly sent les battements incessants de son cœur s'accélérer, tandis qu'il se met à chuchoter d'une voix douce :

Lilly ouvre un peu les yeux, et peut voir ceux du vampire briller et un sourire admirable apparaître sur ses lèvres. Il a toujours raison, il a toujours les mots qu'il faut. Lilly ne peut s'empêcher de sourire à son tour, et en refermant les yeux, elle lui répond, un sourire jusqu'aux oreilles :

« Pardonné ! »

Calvin se penche vers elle, et il dépose délicatement un baiser sur sa joue. Il maintient toujours son visage, elle sent qu'il veut décider de quand elle aura droit à un vrai baiser de sa part. Il est seul maître de cette décision, et visiblement, il s'en délecte. Il la fait languir, la pauvre Lilly attend avec impatience que leurs pardons se soit réellement accordés, scellés par un baiser ... Comme c'est romantique ! Ne cherchez pas, c'est Lilly ... elle n'en a pas l'air mais elle est un tout petit peu fleur bleue. Tandis qu'il tient son visage, elle reste immobile. Elle referme les yeux, elle sent la main de Calvin, sur sa joue, qui glisse peu à peu vers ses cheveux et pourtant reste en contact avec sa peau légèrement rose à ce même endroit. Elle sent ses doigts se glisser dans ses cheveux, et lorsqu'il frotte l'une de ses mèches, elle sent une odeur ... pas une mauvaise odeur, mais pas non plus ce tendre parfum de sang frais ! Elle reconnaîtrait cette odeur entre mille, celle du sang coagulé. Lilly rouvre les yeux et jette un coup d'œil furtif à la mèche qu'il tient.

Elle le regarde, il sourit. Question légèrement déplacée ... Lilly ne change pourtant aucunement de couleur ou d'expression. Elle lui fait un sourire, pose sa main sur celle qui tient sa joue et lui répond avec un sourire :

« Je dirais que c'était un bon dîner ... Rien n'est plus beau qu'une nuit avec toi, mon cœur, tu le sais bien. »

La main de Calvin s'échappe de la main de la fondatrice et glisse jusqu'à sa taille. Ses bras enserrent le corps de la Vampire, et bientôt, il penche son visage vers le sien et dépose ses lèvre sur le siennes. Les bras de Lilly s'entourent autour du cou de son amoureux, et elle ferme les yeux, appréciant ce geste affectueux qu'elle attendait depuis hier, depuis qu'ils s'étaient quittés pour leurs soirées respectives. Soudainement, Lilly se demande s'il avait passé toute la nuit à l'attendre ou s'il en avait "profité" pour faire autre chose. Mais elle ne pose pas immédiatement sa question, trop occupée à ce moment même. Puis, après une embrassade, elle posa son menton sur son épaule et ils se serrèrent dans leurs bras. Et enfin, lorsqu'ils se refirent faces, elle demanda :

« Et ta nuit à toi ? Tu ne m'en a pas parlé ! »

**Calvin A. Johnson**

A force ce n'est même plus du jeu ! Comme si elle allait lui dire qu'elle ne lui pardonne pas … A quand ce jour qu'il y ait un peu d'action quoi ! Bref, huit lettres pour ne former qu'un seul mot et le Vampire et content, il a eu ce qu'il voulait. Il est pardonné et elle ne peut plus rien lui refuser, plus se fâcher contre lui, plus hausser le ton, ou même faire cette petite moue boudeuse, nada. Tu es prise au piège Lilly !

Oui, ça aussi il le sait très bien ! Alors ainsi elle disais vrai, elle se fiche pas mal des humains avec qui elle sort ? Très bien … Très très bien … Il a beaucoup de mal à se concentrer … L'odeur du sang sec l'obsède et il ne sait plus faire le tri dans ses pensées. Avant, quand il pouvait en avoir à sa guise, il était parvenu à ne même plus sentir l'odeur quand le liquide perlait mais maintenant, c'est différent. Les Vampires n'ont plus que de petites gélules pour assouvir leur soif, ce qui ne satisfait pas du tout le Fondateur … Ce n'est pas du tout le même goût, la même texture, et puis boire du sang dans un verre ! Nan mais vous vous voyez boire de l'eau directement dans la rivière vous ? Une fois de temps en temps ça passe, mais tous les jours … Ne plus voir la peau céder sous les crocs, ne plus sentir la respiration s'altérer, ne plus entendre le coeur cesser sa douce musique, c'est frustrant. Vous n'imaginez même pas à quel point, ce serait comme toujours penser à respirer … Au bout d'un moment ça devient obsessionnel et toute obsession conduit à la maladie.
Lorsqu'il prend Lilly dans ses bras et qu'elle se serre contre lui il continue de penser au liquide rouge et chaud … Obsession. Du sang, depuis combien de temps il n'avait pas eu l'occasion d'en boire ? Je parle du vrai hein ! Pas des tisanes qu'ils sont autorisés à boire au sein de l'université. Évidement que ça les nourrit, que du coup ils n'ont plus soif malgré le fait qu'il leur en faille plusieurs, mais ça ne remplace pas le vrai sang, consistant, chaud, épais, du sang quoi !
Il a le visage dans le cou de la Vampire et l'envie lui prend de la mordre … Et si il la mordait, d'accord le sang serait froid mais au moins il aurait la texture, et le goût qu'il cherche depuis plusieurs jours. Il ouvre la bouche découvrant ses fines canines pointues et bien blanche, il était en train d'approcher ses dents lorsqu'il senti un regard sur lui. En face d'eux, un jeune homme, les cheveux noirs, les yeux vert, grand, avec un long manteau marron, dans les 25 ans. Il les regarde, ou plutôt, il regarde Calvin. Celui dernier resserre les lèvres et dépose un baiser dans le cou froid et pâle de son amoureuse sans lâcher le jeune homme des yeux. Puis il refait face à Lilly, sa voix mélodique retenti :

En effet il n'en a pas parlé. Il met un petit temps à répondre : son obsession toujours en tête et cet homme assis sur un banc derrière la jolie brune qui le regarde. Il n'arrive pas à refaire de l'ordre dans son esprit. Pourtant il ne laisse rien paraître et continue de sourire pour ne pas que la Vampire se doute de quelque chose. En quelques seconde il retrouve sa raison et parvient à formuler une réponse correcte :

« Oh je suis sorti un peu, j'ai fais un poker mais ils étaient tous ivres alors j'ai gagné ! Trois fois je crois. Ensuite une jolie blonde m'a apporté une bière … Elle pensait surement que j'allais monter avec elle mais je n'avais pas la tête à ça alors je suis rentré et ce matin, quand je me suis réveillé tu n'étais pas là. Une soirée très … Hum … Palpitante ! »

Ils restent enlacés ainsi et lorsqu'il lui parle de la blonde il refait son sourire en coin pour la taquiner. Il regarde par dessus l'épaule de Lilly, il le fixe, comme si il savait … Qui est cet homme ? Il n'arrive pas à sentir son odeur parce que le vent est dans le mauvais sens. Est-ce que c'est un humain ? Il lui semble qu'il ne l'a jamais vu dans le coin mais son visage lui dit quelque chose. Il n'est surement pas à l'université … Mais alors où est-ce qu'il l'a vu ? Vampire ou Humain ? Il ne saurait pas le dire, sa peau est dorée comme celle des Vampires des pays orientaux.
Bref, il se concentre à nouveau sur la Vampire et prend ses coudes pour enlever les bras de son amoureuse toujours autour de son cou afin d'attraper ses mains. Ils restent ainsi, l'un en face de l'autre, leurs mains dans les mains de l'autre.

« Hier soir j'ai fait autre chose avant d'aller faire un poker en ville … Tu te rappelles de la conversation que nous avons eu avec Jackman ? Je essayé de trouver quel pensionnaire pourrait être un des Liars … Mais je crois qu'il faudrait qu'on se réunisse, tous les quatre, pour y parvenir. »

Il faisait évidement référence aux Menteurs comme la Directrice les avait appelé. Ils mènent la panique dans la ville en révélant l'existence des Vampires aux Humains. Devon dit qu'ils les trouveront mais Calvin n'en est pas sur. Leur seule arme contre eux c'est leur intelligence, rien de plus. Ils n'ont aucun autre moyen de les trouver ...

**Lilly T. Johnson**

Depuis qu'il lui fait face, Calvin semble préoccupé et un peu mal, Lilly ne laisse rien apparaître de sa surprise. Elle se demande intérieurement ce qui obsède son amoureux, elle contemple ses beaux yeux, espérant lui soutirer quelques aveux … mais le vampire ne semble par remarquer son regard perçant qui demande avec insistance ce qui se trame dans son esprit. Elle l'écoute parler du ton le plus calme qui soit, souriant pour lui faire croire qu'elle ne voit pas qu'il est perturbé par quelque chose dans son dos … quelque chose ou quelqu'un !

Une jolie blonde ? Lilly laisse l'indignation se dessiner sur son joli visage, bien que ses traits s'adoucissent lorsqu'il lui avoue ne pas être monté avec elle, n'aurait-il pas dit « je n'avais pas la tête à ça » ? Elle sourit amusée par cette expression, il reste lui même … que ce serait-il passé s'il avait eu la tête à ça ? Il la reprend dans ses bras et la colle contre lui. Pourtant il semble un peu crispé, trop d'émotions à la fois l'empêchent probablement de paraître calme et détendu. Lilly dépose sa main sur sa nuque, elle sent son souffle court et brulant dans son cou. Qu'arrive t-il donc à son cher et tendre ? Elle ferme les yeux et approche ses lèvres de son oreille.

« As-tu donc si faim, mon cœur ? »

Elle sent bientôt les mains de son fiancé saisir ses coudes et se retirer d'elle, il prend ses mains et tous deux se regardent, leurs mains enserrées.

Pourquoi fallait-il qu'il en parle encore et encore ? Lilly en avait assez de se prendre la tête avec ces Liars … mais elle ne préférait pas dire quoique ce soit à Calvin, il fallait qu'elle le soutienne dans sa recherche, parce qu'ils se devaient de les trouver. Bref … Lilly ne répondit pas, se demandant encore ce qui avait attiré l'attention de son amoureux. Elle posa sa main sur sa joue et glissa sa tête sur l'épaule de l'autre côté de son visage. Puis, approchant à nouveau ses lèvres de son oreille, elle mumura doucement :

« Dis-moi Calvinou, est-ce l'un d'entre eux derrière moi qui t'obsède à ce point ? »

Elle posa un baiser sur la joue du vampire.

**Calvin A. Johnson**

Un murmure, Calvin manque de sursauter mais rien n'y fait, les Vampires ont une capacité de direction de leur corps si rapide qu'il se reprend à temps. Elle a surement senti le souffle froid dans son cou, s'est ce qui l'a trahi, il en est certain. Il n'arrive plus à se concentrer et pourtant il faut absolument qu'il surveille chacun de ses mouvements, cela fait déjà un moment qu'ils sont tout deux debout, plantés au milieu du parc. Aucun Humain de resterait autant debout sans secouer ses jambes. Il faut qu'ils bougent, ne sachant la nature de l'homme sur le banc, pourtant il n'en a pas envie parce qu'il aime sentir Lilly contre lui … Calvin bouges ! Il se rend compte qu'il a oublié la question de Lilly et qu'elle semble attendre une réponse, il reste tout de même dans son cou encore un petit moment puis avant de lui refaire face il chuchote un bref « Sorry Sweety … » à l'oreille de la jolie brune.

Lorsqu'il lui parle de ce que Devon appelle leur traque elle semble agacée une seconde puis elle sourit à nouveau … Il sait très bien qu'elle a compris que quelque chose était derrière eux et que ça avait un rapport avec ça. Ils n'ont pas besoins de tout se dire, juste ce donner des indices pour se comprendre. Quand elle s'approche de lui pour lui glisser à l'oreille ses quelques mots, il fixe toujours l'homme sur le banc qui continu de les regarder, incessamment. Il n'a donc rien d'autre à faire ? Si c'est un Liars, bien sur que non …

Puis elle dépose un baiser sur sa joue ce qui a le don de lui arracher un sourire. Hum … Surtout qu'il doit légèrement piquer ne s'étant pas raser depuis presque trois jours … Ça ne semble pas la gêner ! Tant pis pour elle et tant mieux pour lui dira-t-on !
Avant de lui répondre, il décide qu'il est tant pour eux de bouger un peu, histoire de ne pas finir enracinés au milieu de Central Park ! Derrière eux se trouve un banc, juste en face de celui de l'homme. Calvin attrape la main que Lilly a posé sur sa joue et il l'entraine lentement avec lui sur le banc, s'asseyant le premier. Bien évidement elle se pose sur ses genoux et il entour la taille de la Vampire avec ses longs bras. Il tend ensuite le cou pour chuchoter à son oreille, très douce, d'une voix quasi inaudible :

« Je ne sais pas … Tu en penses quoi ? Le vent vient du mauvais sens et je n'arrive pas à le sentir … Jackman dit que les Liars sont des Vampires … Elle a peut-être tord. Dis moi juste ça et après nous cesserons de parler de cela. Je sais bien que cette affaire t'énerve. »

Puis il l'embrasse dans le cou. Il repose son dos contre le dossier du banc, laissant un de ses bras retomber sur les cuisses de Lilly. Il ne voit plus l'homme installé comme ils le sont et il s'en moque. De toute manière il en avait marre de le voir, marre de le fixer, marre de le regarder dans le blanc des yeux avec cet air de défi que l'autre lui rendait bien ! Et puis il a faim merde ! Pendant que Lilly juge discrètement l'homme à la peau dorée, il pense à ce qu'il pourrait mordre contenant du sang chaud, non Humains et si possible ne criant pas. Pourquoi est-ce que les gens crient avant de se faire mordre ? C'est vrai, c'est complètement idiot et inutile ! Au lieu de profiter de leur dernier souffle ils gaspillent leur oxygène ! Calvin ne comprendra jamais ces Humain … Alors ? Un oiseau ? Hum … Trop difficile à attraper. Un chat ? Trop agile … Quoi que, pas plus qu'un Vampire mais il ne sait même pas si il a encore la force de courir après un chat … Rien que tenir ses jambes droite pour ne pas laisser tomber Lilly lui est difficile alors courir après un chat que, si cela se trouve, il ne parviendra pas à attraper … Non. Un chien ? Ils ont peur des Vampires et les fuient comme la peste ! En même temps … C'est compréhensible. Qu'est ce qu'il pourrait bien mordre pour reprendre un peu d'énergie ? Et déjà pourquoi est-ce qu'il refuse de prendre ces tisanes qui lui sont proposées à l'université ? C'est vrai quoi, on lui propose une molécule similaire au sang même si la texture et le goût ne sont pas identiques, ça a au moins le mérite de nourrir ! Pas autant que du sang tout frais mais ça aide et c'est plus simple de s'en procurer. Mais non, Monsieur n'aime pas faire comme tout le monde … Psss, saleté de Fondateur !

Quand Lilly le retire de sa réflexion, il se dit que le mieux serait d'attraper une souris ou alors d'essayer de se trouver un Humain hors de la ville. Pourquoi est-ce qu'il n'est pas monté rejoindre la blonde hier soir ? Il a une occasion de se nourrir et il ne le fait même pas … Quand on dit que Calvin est sadique, il ne l'est pas qu'avec les autres, il l'est aussi avec lui même ! Il ira se chercher un humain en ville, c'est la meilleure solution, sinon il ne tiendra pas une journée de plus, déjà cinq heures ce serait magnifique … A moins que …

« Lilly, je te coupe avant que tu me répondes juste pour te demander : tu as des tablettes et une bouteille sur toi ? »

**Lilly T. Johnson**

S'étant assise sur le banc … ou plutôt sur ses genoux, Lilly ne peut s'empêcher de tourner la tête vers l'homme derrière elle. C'est vrai qu'il est louche ...

Lilly pose sa main sur son menton, jetant quelques coups d'œil à cette barbe de trois jours en essayant de lui faire comprendre que même s'il est sadique, il peut quand même se raser ! Mais Calvin ignore son regard malgré tous les efforts qu'elle fait pour paraître en colère. Elle finit par abandonner cette idée, et prend la tête de son amoureux et la cale contre son cou en le serrant contre elle, tapotant son épaule doucement comme pour le réconforter.

« Vilain Calvin, douter ainsi de la directrice ! » dit-elle ironiquement.

Mais il ne semble pas s'en formaliser, il cogite en silence, mais n'a pas écouté ce qu'elle lui a dit. Lilly se demande s'il a comprit qu'elle le serrait contre elle. Elle relâche sa tête et tourne la sienne vers l'homme suspect derrière elle. Son regard assassin la fait frissonner malgré elle, jamais encore elle ne s'était sentie si mal en sentant un regard posé sur elle. L'homme semble lire un journal, du moins, il tente de le faire croire, mais cela ne berne personne. Lilly se dit même que l'homme est un bien piètre espion pour faire une erreur telle que son regard suspicieux qui surveille les alentours. Elle aimerait se lever et aller voir cet importun pour lui demander quel est sont problème, mais les bras de Calvin enserre sa taille, pas fort non, mais elle refuse de se retirer de cette étreinte. Elle sent presque les jambes du vampire se dérober sous elle, pourtant elle n'est pas si lourde ! Du moins, c'est ce qu'il a toujours prétendu … Lilly commence à douter, regarde son amour et pose sa main sur sa joue, elle ouvre la bouche pour dire quelque chose mais il l'interrompt aussitôt :

Elle prend son visage entre ses mains, le regarde fixement dans les yeux et d'un air faussement indigné, elle s'exclame :

« Des tablettes ? Tu te moques de moi ? Moi, me promener avec des tablettes ? »

Elle laisse un sourire se dessiner sur son visage puis relâche le cou de Calvin. Ses mains glissent sur son manteau épais, par ce temps, il vaut mieux s'habiller chaudement. Elle défait le premier bouton, puis le deuxième … lentement. Son manteau une fois ouvert, elle en saisit un côté et passe sa main dedans. Elle ouvre une poche intérieur et elle en sort une plaquette qui ressemble à n'importe quelle plaquette de médicaments ou d'antibiotiques. Il vaut mieux être discret, bien évidemment … Elle la lui donne.

« Par contre pour la bouteille, tu devras te débrouiller … si tu imagines que je les utilise. »

Elle croise les bras. En effet, la plaquette n'a pas été entamée. Lilly a pour habitude de tenir au moins une semaine sans boire, c'est pourquoi elle disparaît quelques heures, ou toute une journée ou même toute une nuit par semaine, juste pour reprendre de vraies forces. Autrefois, les vampires étaient connus de tous, mais personne n'avait la preuve formelle de leur existence. La légende avait même disparue, et ceux de sa race avaient vécu une longue période tranquille où ils pouvaient se nourrir comme bon leur semblait. Comme il était loin ce temps là … aujourd'hui, les vampires devaient être prudents et se nourrir de ces immondes substituts. Elle parait dégoutée rien qu'à cette pensée.

**Calvin A. Johnson**

Elle tient son visage entre ses mains si blanches qu'elle semblerait presque morte si elle ne bougeait pas. Calvin aime cette blancheur, il a l'impression qu'elle est pure, qu'elle ne le trompe pas, qu'elle n'aime que lui … Tu parles d'une consolation ! Bref, il comprend immédiatement qu'elle fait de l'humour et qu'elle a des tablettes sur elle. D'ailleurs, elle ne tarde pas de sourire, de retirer ses mains de son cou et de chercher dans la poche à l'intérieur de son manteau. Elle en ressort une tablette qui ressemblerait à n'importe quelle tablette de ces cachets immondes que prennent les humains pour le moindre bobo … Heureusement que les Vampires n'ont pas besoin de prendre des choses pareils … De plus ces machins là sentent terriblement mauvais ! Comment est-ce qu'ils font ? Peut-être qu'ils ne le sentent pas … Ça doit être cela !

Évidement, il aurait dû y penser … Les Vampires n'ont pas besoin de boire, mais en même temps ils ont besoin de mettre les comprimés dans de l'eau pour qu'ils se dissolvent … Comment allait-il faire ? L'avaler directement ? Calvin avait déjà vu des Humains le faire, il paraît que c'est difficile mais possible. Si ça l'est pour les créature fragiles, ça ne devrait pas l'être pour un Vampire, si ?
Lilly n'a pas touché à la plaquette qui est encore pleine, ou alors elle en a remise une il y a peu de temps … Non, il la connait, elle est comme lui : devoir boire ce liquide immonde ne lui plait guère. D'ailleurs ils sont bien les seuls. Les autres Vampires ne semblent pas plus embêtés que ça, pourtant il n'y a rien de plus nourrissant que le liquide chaud sortant tout droit des veines d'un corps dont l'âme vient de s'envoler … Non ?
Hum … Calvin ça commence … Avale ce comprimé et arrête de réfléchir !
Seulement il n'a rien avalé depuis un moment et si il avale directement le comprimé il ne se dissolvera pas dans son estomac … Plus d'une semaine sans enfoncer ses crocs dans un cou, un poignet … Sans sentir le liquide ocre dans sa gorge à l'odeur si sucrée, et tout ça pour quoi ? Pour chercher des menteurs qui racontent à n'importe qui que la légende sur les Vampires n'est pas une légende … Pourquoi est-ce qu'ils font ça ? Quel est leur but ? A qui est-ce qu'ils obéissent ? C'est ça la question la plus importante, il faut d'abord qu'il trouve qui est leur adversaire, ensuite il aura les réponses à ses questions … Mais avant il faudrait qu'il reprenne des forces pour pouvoir les traquer !

Calvin n'ose plus toucher Lilly de peur de ne pas pouvoir s'empêcher de la mordre … C'est pourquoi il se lève, tenant la Vampire et une fois sur qu'elle tiendra sur ses jambes il la lâche et s'éloigne. Il part vers un arbre, plaque son dos contre son tronc. L'arbre et si gros qu'il est entièrement caché de l'homme sur le banc qui le regardait toujours. Il ferme les yeux et expire tout l'air contenu dans ses poumons. Surtout ne plus respirer, n'importe quelle odeur pourrait le rendre complètement dingue. Ses jambes se mettent à trembler et rien n'y fait. Malgré tous les efforts qu'il fait pour rester debout, il sait qu'il n'y parviendra plus très longtemps … Lilly s'approche doucement, il a toujours les yeux fermés, néanmoins il l'entend approcher. La sentir ce n'est même plus la peine. Ses jambes tremblent de plus en plus, sa main rentrée dans la manche de son Duffle Coat serre toujours la plaquette. Pour combien de temps ? La Vampire se rapproche, il sait qu'elle est toute proche, elle doit surement le regarder avec un air désespéré, il doit lui faire pitié … S'affamer ainsi, un Fondateur … Malheureusement l'âge ne dispense pas un Vampire de se nourrir sinon il n'aurait pas trop de problème.
Calvin, prend un comprimé et arrête de réfléchir !
Il ne sait même pas si il aura la force de mettre ses mains devant lui, ré-ouvrir les yeux, retirer un des comprimés de la plaquette, et apporter un des petits cachets blancs à sa bouche … Il n'y parviendra pas … Il le sait, il réfléchit trop et ça lui prend toutes ses forces.

Il se laisse glisser lentement le long du tronc jusqu'à sentir l'herbe sous ses fesses puis rouvre les yeux. Lilly est devant lui. Avec le soleil derrière elle il ne parvient pas à voir l'expression de son visage et puis ce n'est pas important pour le moment. Elle pense ce qu'elle veut après tout, il n'a pas de compte à lui rendre sur son état lamentable ! Il doit ressembler à un ivrogne de l'extérieur … Quelle honte, pour un Être de sa puissance de ressembler à une personne qui ne sait dire non à ses désirs …
Tu n'as plus le choix Calvin.
Il n'essaie pas d'accommoder sa vue pour parvenir à regarder son amoureuse, il lâche juste la plaquette entre ses cuisses et son ventre, ses jambes étant repliées contre sa poitrine mais pas entièrement, puis il tend ses mains vers Lilly. Elle est suffisamment proche pour qu'il parvienne à toucher le bout de ses doigts. En réunissant ses dernières force il arrive à articuler dans un souffle :

« Lilly s'il te plait …Je ferai ce que tu voudras … Tu sais combien je déteste ces pilules et puis sans eau je ne peux pas en prendre … »

**Lilly T. Johnson**

Il semble si faible que Lilly sent son cœur se pincer. Il la dépose à terre en vérifiant qu'elle tienne debout, comme si il avait peur de la laisser tomber. Elle est plus forte que lui, l'oublierait-il ? Lilly le regarde s'éloigner et plaquer violemment son dos contre un arbre, elle sursaute en entendant l'impact de son corps lourd et affaibli contre le tronc. Le souffle court, il glisse jusqu'à se retrouver assis à terre. Lilly s'avance, à contre-jour, empêchant son amoureux de discerner son inquiétude et le reste de la pitié que contenait son cœur, qui peu à peu envahissaient son visage. Dans un geste désespéré, elle le vit lâcher les tablettes qui restaient dans sa main. Le temps paru long soudainement. Les substituts chutèrent en silence, malgré le léger froissement imperceptible à l'oreille humaine qui se fit entendre lorsque la plaquette effleura la hanche de Calvin. Lilly n'avait jamais été dans cet état de faim incroyablement violente, encore jamais dans sa longue vie, elle n'avait osé se priver de ce nectar chaud et si précieux à son existence, elle ne pouvait qu'imaginer l'horreur et la souffrance que cela engendrait. Calvin s'essoufflait et dans son statut de sado-masochiste, elle savait qu'il se plaisait à se faire souffrir. Mais en plus de se faire du mal, il se heurtait à elle qui en souffrait tout autant. Elle reste immobile, dans le rayon de soleil, et voit son amoureux lever la main faiblement, en usant de tout ce qu'il lui reste de force pour effleurer la main de Lilly. Instinctivement, elle tend la main vers lui et leurs doigts s'effleurent doucement. Elle sait ce qu'il veut, elle se trouve même stupide de ne pas y avoir songé plus tôt, et lorsque le contact froid de leurs doigts finit par se rompre, elle entend sa voix monter jusqu'à elle avec un soupir souffrant.

Oui … Lilly sait ce qu'il lui reste à faire, elle décale sa tête sur la droite pour guetter l'espion qui cherche à mieux voir le couple de vampires. Elle devrait se dépêcher mais elle a tellement peur qu'il ne puisse se retourner, elle craint que la violente nature des vampires se réveille en son fiancé. Après tout, cette nature est bel et bien présente dans les premiers de leur espèce, c'est à dire : eux ! Lilly pèse le pour et le contre, pour finir, elle tombe à genoux le plus délicatement possible et elle se blottit au creux des bras de Calvin, n'osant pas croiser son regard sombre et affamé. Elle dépose une main derrière la nuque de son amoureux, et elle lui laisse carte blanche. Les bras de Calvin cherchent leurs places dans son dos, l'une tient sa nuque en inclinant la tête de Lilly vers l'arrière. Elle avale sa salive, appréhendant l'instant crucial. Son souffle se rapproche, et Lilly est un peu tendue, son corps se raidit au fur et à mesure qu'il se rapproche. Bientôt elle sent sa bouche s'ouvrir et sans qu'elle ai le temps de reprendre son souffle, elle sent les crocs de Calvin se refermer sur sa peau. Au final, cela se révèle être moins terrible que ce qu'elle pensait, et elle reprend de sa souplesse … elle a juste une impression de vide, tout s'effondre autour d'elle et leurs deux corps collés l'un contre l'autre semblent flotter comme dans un rêve. C'est une impression douteuse qui la transporte et accompagne la fermeture de ses paupières. Le sang coule sur sa peau, le contact du sang glacial des créatures de la nuit la fait trembler. Elle repense au jour où elle a mordu Calvin pour la première fois … elle s'était réveillée au milieu de la savane, complètement nue, se comportant comme une lionne, une reine africaine en quête de nourriture. Elle avait déjà un goût prononcé pour les hommes et le sang, aussi lorsqu'il s'était approché, elle n'avait pas hésité une seule seconde à lui sauter dessus et à planter ses crocs avec une violence inouïe dans sa gorge … jamais elle n'oublierait le dégoût du sang des vampires, pas que ce soit une horreur, c'est juste que cela n'a rien à voir avec le sang humain ou même celui des animaux. Elle repense à cette scène sans se soucier de la quantité de sang que Calvin aspire, elle ne se soucie nullement de cela … s'il le veut qu'il le prenne.
Il se retire, son menton couvert de ce liquide rouge, quant au cou de Lilly, il cicatrise vite mais cela ne change rien du sang qui a un peu sali ses vêtements. Elle sourit, a t-il reprit assez de forces pour faire de même ? Elle n'attend pas qu'il le fasse, et elle dépose un tendre baiser sur ses lèvres, sentant quelque peu son propre sang. Puis, elle caresse sa joue :

« Ça va mieux ? »

**Calvin A. Johnson**

Lorsqu'elle tombe à genoux devant lui, il referme les yeux. Son odorat toujours bloqué, c'est d'ailleurs ce qui lui prend le plus de force, il ne veut pas laisser son côté de Vampire destructeur et suceur de sang reprendre le contrôle sur son côté de Vampire qui sait se contrôler. Il sait que si il n'arrive plus à garder le contrôle, Lilly risquerait de ce vider de tout son sang. Puis elle se blottit dans les bras de Calvin. Il sent son coeur battre tellement fort dans sa poitrine qu'il a l'impression qu'il est hors d'elle. Il ne rouvre pas les yeux pour autant parce qu'il sait qu'ils sont rouges vifs et il ne veut pas qu'elle voit ça ! Pas elle, elle n'a pas besoin de le voir dans cet état lamentable … Lilly pose une main maladroite derrière la nuque du Vampire qui ne sait pas non plus comment la tenir. Il balade longuement ses mains dans le dos de son amoureuse avant d'en passer une également derrière sa nuque en basculant sa tête en arrière, penchant la sienne en avant, et laissant l'autre dans le dos de la Vampire pour la caresser doucement. Il n'a jamais mordu un Vampire et il ne sait pas trop quel goût a leur sang … Lilly semble de plus en plus tendue, et il commence à douter … Ce n'est peut-être pas une si bonne idée de lui avoir demandé de l'aide … Après tout, elle n'est pas là pour ça, il n'a pas le droit de la mordre parce qu'il s'affame … Mais pourquoi est-ce qu'il est si têtu aussi ? C'est vrai, ce n'est pas si terrible que ça de boire ces … Ces tisanes ! Oh et puis arrêtes de te poser des questions Calvin, tu y es alors mords la, de toute manière tu ne peux plus reculer !
Il se penche alors très lentement vers ce qu'il pense être le cou de Lilly. Il rouvre a moitié les yeux pour vérifier, c'est bien son cou. Puis il desserre les lèvres, découvrant quatre canines bien aiguisées et blanches comme la neige. Monsieur se lave les dents trois fois par jour ! Il continu d'avancer lentement ses dents près du cou immaculé et blanc de la Vampire. A deux millimètres il s'arrête, serre ses paupières toujours closent et s'excuse auprès de Lilly. Seulement il ne prononce pas un mot, il s'excuse et s'insulte dans sa tête. Il rompt les derniers millimètres de distance et croque la peau dure de la Fondatrice. Le sang froid pénètre immédiatement dans sa bouche, c'est une sensation très étrange. Elle lui rappelle celle qu'il a ressenti lors de son premier jour en tant que Vampire, lorsqu'il avait dû se nourrir du sang des cadavres des Soldats Turcs. Sauf que le sang de la Vampire est beaucoup plus liquide, ce n'est pas du sang coagulé. Il avale lentement le sang de Lilly, toujours les yeux clos et l'odorat coupé. Il avale environ quatre gorgées, pas plus. Il a tellement peur de la tuer, entendre les battements rapides de son coeur contre son torse le rassure.

Lorsqu'il se retire du cou de son amoureuse, son menton est plein de sang et le col de Lilly en est également recouvert. Qu'est ce qu'il a fait ? Il rouvre les yeux, débloque son odorat et respire doucement ayant peur de se laisser prendre par l'odeur du sang. Ses yeux ne sont plus rouges, ils ont repris leur couleur ambrée. Il se sent penaud. Pourtant elle, elle semble rassurée. Elle lui sourit, et ça lui donne envie de pleurer mais il n'en montre rien. Et elle l'embrasse. Il ne bouge pas, comme s'il était pétrifié. Qu'est ce qu'il a fait ? Il laisse glisser ses mains jusqu'à ce qu'elles tapent, dans un bruit sourd, contre le énorme tronc de l'arbre au moins centenaire. Il n'ose pas la regarder, son regard est perdu quelque part vers le dos de Lilly, sa tête est posée sur l'épaule de la jolie brune et il ne dit rien. C'est Lilly qui se met à le toucher en premier bien que le contact ne se soit jamais brisé entre eux puis qu'ils sont dans les bras l'un de l'autre. Elle lui caresse la joue puis lui demande doucement, comme si elle parlait à une petite chose fragile :

Que répondre à cela ? Oui ça va mieux, il n'a plus soif mais il se sent un peu nul de l'avoir contrainte à donner son sang ainsi … Que répondre ?
Il plonge son regard dans celui de la Vampire, attrape la main posée sur sa joue et la regarde comme si elle était sale. D'un revers de son autre main il essuie son menton avant que le sang ne sèche puis d'une toute petite voix, un sourire gêné aux lèvres :

« Oui ça va … Merci mon Amour. Je... Je te demande pardon … Je me sens un peu nul là …

Sourire en coin, il caresse le dos de la petite main blanche entre ses doigts.

Qu'est ce que je peux faire pour te remercier ? Demande-moi ce que tu veux, je le ferai, juste pour toi.

Il approche son visage de celui de Lilly et dépose un baiser sur son front, un autre sur sa joue droite, encore un sur sa joue gauche et termine par un baiser sur ses lèvres. Puis il se recule un peu, passe ses bras dans le dos de la Vampire et la serre doucement contre lui. Il l'aime tellement, qu'est ce qu'il ferait sans elle ? Comment est-ce qu'il ferait pour rester doux de temps à autres et casser, pour une personne au moins, cette image de manipulateur sadique ? Avec elle il est si différent que parfois il ne se reconnaît même plus. Lui qui était si indépendant avant de la rencontrer, lui qui jouait avec les sentiments et qui joue toujours sauf avec ceux de Lilly. Sa Lilly.
Son regard brille soudain et il sourit puis avec une voix à la fois sérieuse mais pleine de tendresse il déclare :

« Tu sais que je t'aime toi ? »

Puis il l'embrasse a nouveau. Calme plat, Calvin est revenu mais il ne tiendra pas très longtemps. Demain il faudra qu'il aille chasser pour boire du sang chaud et ensuite il fera plus attention à ne pas s'affamer comme aujourd'hui. Il se fait une promesse intérieure : C'était la première et dernière fois. On va dire que c'était une expérience, une étape par laquelle il faut passer et rien de plus.

**Lilly T. Johnson**

« Oui ça va … Merci mon amour. Je … Je te demande pardon … Je me sens un peu nul là … Qu'est-ce que je peux faire pour te remercier ? Demande-moi ce que tu veux, je le ferais, juste pour toi. »

Lilly referme son manteau sur les marques rouges de son col, ne sait-on jamais, quelqu'un pourrait les voir. Elle sort de sa poche un mouchoir de tissu blanc et doux, lui tend en lui souriant. Elle lui jette un regard du genre « Essuie-moi tout ce sang ! On est dans un lieu publique ! ».

« Une faveur du grand, du fameux Calvin Aldéric Johnson ? Que me voilà émue et troublée ! C'est un réel honneur que vous me faîtes là. » dit-elle tout sourire aux lèvres. « Et bien laisse moi donc réfléchir … »

Elle se met à cogiter en silence pendant qu'il la regarde. Lilly lève les yeux vers le ciel. Que pourrait-il faire pour elle, l'animal ? Elle tente de se souvenir d'un gage qu'elle lui avait donné autrefois, sans succès. Essayez donc de vous rappeler de chaque petits détails d'une longue vie ! Le vent se lève, et elle remarque que l'inconnu s'est déplacé, probablement pour mieux les regarder. Elle n'y prête pas attention, profitant du moment présent pour éviter de regretter de l'avoir gâché en se méfiant d'un inconnu très louche.
Son index tapote son menton d'un rythme léger et régulier. Réfléchir, réfléchir … toutes ses pensées se mélangent et elle sent le vent se lever et balayer ses cheveux qui volent dans tous les sens. Ne trouvant pas ce que son amoureux pourrait faire pour elle, Lilly rabat ses yeux sur lui et lui sourit innocemment.

« Je ne sais pas encore ce que tu pourrais faire pour moi, esclave ! Mais je tâcherais de me souvenir que tu me dois une faveur ! » dit-elle en souriant de toutes ses dents.

Son sourire devient peu à peu discret jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un léger mouvement de lèvres sur son visage. Elle se sent heureuse, appuie sa tête contre son épaule et soupire. Elle ferme les yeux jusqu'à ce que Calvin rompe le silence.

« Tu sais que je t'aime toi ? »

Elle ne sourit même pas à cette remarque, espérant qu'il verra sa petite mine boudeuse qui lui sied si bien. Elle se contente d'acquiescer et de lui répondre un « oui je sais » qui correspond tout à fait à Lilly. Puis elle lève les yeux vers lui, il la regarde, alors elle lui fait un joli sourire. Mais même si elle ne veut pas casser cette chouette ambiance, elle ne peut garder ça pour elle, donc, elle murmure à l'oreille de son amoureux :

« Mon cœur, il se rapproche. L'homme n'est plus qu'à une dizaines de mètres de nous et je ne sais pas pourquoi il nous regarde comme çà. Il est étrange, non ? J'ignore le pourquoi il nous suit comme ça, mais ça ne me dit rien qui vaille … »

**Calvin A. Johnson**

Elle le taquine et il le sait mais ça lui fait mal : sa fierté en prend un sacré coup. Pourquoi est-ce qu'il est toujours aussi vulnérable lorsqu'elle est près de lui ? Maintenant il doit quelque chose à Lilly : une situation qui le rend mal à l'aise. Qu'est-ce qu'elle va lui demander ?
Il en oubli de s'essuyer le menton avec le mouchoir immaculé que la Vampire lui a donné. Il le sent tout à coup entre ses doigts et le porte au bas de son visage, effaçant les traces de son erreur et de la souffrance qu'il a infligé à son amoureuse. Il fourre ensuite le mouchoir au fond de sa poche droite et repose son regard sur la jolie brune. Elle regarde vers le ciel a présent. Que va-t-elle lui demander ? De ne plus voir Satis et toutes les autres ? D'être sien, seulement sien, pour l'éternité ? Non, elle sait bien que ça le tuerait et que, de toute manière, il ne pourrait pas s'en empêcher. C'est sa manière de vivre depuis qu'il c'est rendu compte qu'elle allait en voir d'autre … Il se souvient encore du jour où il a compris, il n'avait rien dit du tout, avait comme si il n'était au courant de rien parce que de toute manière il savait qu'elle nierait. Les images, la voix de Lilly, les odeurs, le souvenir était intacte, comme un film enregistré en haute définition. La comparaison est minable, certes, mais c'est l'impression qu'il a. Quand il s'en est rendu compte, cela faisait plusieurs semaines qu'elle sortait la nuit, elle revenait le matin avait qu'il ne se réveille mais le simple fait de ne pas sentir le corps de la Vampire près de lui le réveillait. Il pensait qu'elle allait chasser, en quelque sorte c'est un peu ce qu'elle fait … Il était bien innocent à cette époque … Non le mot n'est pas correcte : il mettait toute une confiance aveugle en Lilly parce qu'elle était la seule à lui avoir fait ressentir ce sentiment étrange qu'est l'amour. Une nuit il l'avait suivi et là il avait compris. Le Vampire avait passé le restant de sa nuit à boire, l'alcool l'aide à réfléchir, et il en avait déduit que le mieux pour lui était de faire pareil. Il sorte de vengeance … Il n'avait fait aucune remarque et un jour, Lilly avait compris que lui aussi le faisait. Elle aussi était restée muette. Personne n'avait jamais rien dit, c'était leur pacte secret. Calvin a fait beaucoup de pactes me direz-vous. En effet oui mais l'éternité est longue est très ennuyante …

Lorsque Calvin reprend ses esprits, les cheveux de Lilly vole dans tous les sens à cause du vent qui se lève doucement. Ce n'est pas désagréable, au contraire, il inspire longuement et lentement de manière à analyser toutes les odeurs alentours. Le regard de la Vampire s'accroche à nouveau au sien et sa voix mélodique s'élève :

Elle sourit, un immense sourire qui ne tarde pas à s'effacer lentement. Elle semble heureuse et ça lui va. La Vampire vient appuyer sa tête contre son épaule, il ne bouge pas, toujours assis sur le sol froid, appuyé contre l'énorme tronc abîmé par le temps, un de plus … Lorsque Lilly lui dit que l'homme se rapproche, son corps se raidit non seulement à cause de la surprise qu'a produit le souffle de la brune dans son oreille mais également par le contenu de ses paroles. Qu'est ce qu'il veut à la fin ? Se faire mordre ? Le vent tourne et Calvin a enfin la réponse à cette question qui l'obsède. Un Humain … Juste un humain … Il n'a surement rien vu mais avec les liars qui trainent il vaut mieux se méfier. Calvin attrape Lilly par la taille et ensemble ils se relèvent. Il tapote légèrement sur son Duffle Coat pour retirer une éventuelle poussière qui se serait poser sur le tissus épais. Puis il avance vers l'homme qui ne sait trop quoi faire. Il baisse la tête, Calvin, lui, la garde bien haute, tenant Lilly par la main derrière lui.
Lorsqu'ils se retrouvent à moins de deux mètres de l'homme qui a finalement relevé la tête et les regarde avancer, élégamment, presque avec autant de grâce qu'un cygne qui progresse majestueusement sur l'eau d'un lac, Calvin stop son avancée et la Vampire vient se placer à ses côtés. L'ex serviteur de Louis XIV dit alors, dans un anglais parfait et avec tout son sérieux, un sourire aimable aux lèvres :

« Vous cherchez quelque chose ? Ma femme et moi pouvons peut-être vous aider. »

Sa femme … En vérité ils ne sont pas mariés parce que dans le mariage il faut jurer fidélité et qu'ils en sont incapables. Enfin, c'est ce qu'essaie de faire croire Calvin à son esprit.
Bref, le Vampire vérifie qu'il n'y ait personne qu'eux trois dans cette partie de Central Park. Si l'homme s'aventure sur un terrain qui ne plait pas à Calvin ou si il devient trop curieux alors il mourra.

**Lilly T. Johnson**

Lilly sentit les mains de Calvin reprendre de leur force et la pousser légèrement sur le côté. Assise sur le sol à présent, elle le regarde se lever et s'avancer vers l'homme en question sans un instant le quitter des yeux. Il marche normalement, comme lorsqu'ils étaient arrivés. Il allait mieux, et tout cela réchauffa quelque peu la poitrine glacée de son amoureuse, assise sur le sol. Un vent froid se leva … il ne dérangea pas plus l'humain que les vampires. Aucune de ces trois personnes ne frissonnait en sentant ce courant d'air se glisser dans son manteau et parcourir son dos en partant de sa nuque. Une simple sensation de froid qui se termina en un léger frisson sur le bas du dos de la vampiresse. Son amoureux atteignit l'homme si peu discret et elle ne tarda pas à le rejoindre, pensant pouvoir déstabiliser l'humain à l'aide de son regard charmeur. Calvin lui demanda ouvertement tandis que Lilly se pendait à son bras :

« Vous cherchez quelque chose ? Ma femme et moi pouvons peut-être vous aider. »

Le terme utilisé par Calvin surprend Lilly qui, pourtant, le cache en faisant un des plus radieux sourire à l'homme. Elle serre fort le bras de son amoureux entre ses petits bras maigres, tentant de resserrer son étreinte pour montrer son attachement, peut-être que cela mettra la pitance mal à l'aise et qu'elle s'enfuira à toutes jambes avant que les deux vampires ne profitent de l'occasion, surtout le mâle. Un humain n'aurait jamais remarqué, mais le teint pâle de Calvin était devenu blafard, encore pire que d'habitude. Lilly pouvait le sentir, et rien que d'entendre les battements rythmés de son cœur, elle devinait que les substituts qu'il avait avalé n'avait que peu d'effets. L'homme bafouille.

« Et bien je … »

Lilly consulte à peine son amoureux du regard comme si, par magie, elle pouvait lui transmettre ses pensées, rien qu'en battant des cils et en souriant. Puis, elle se détache de lui peu à peu et avance vers l'homme qui semble rougir. C'est bien les humains ça ! Rougir ! A t-on vu une créature de la nuit rougir au moins une seule fois en plusieurs milliers d'années ? Jamais Lilly n'avait vu les joues d'un quelconque vampire s'empourprer pour un oui ou pour un non. A croire qu'ils ne ressentaient plus rien … Elle n'ose cependant pas penser à cette vulgaire suggestion, comme si un vampire ne pouvait éprouver quoique ce soit ! Mais dans ce cas, Lilly et Calvin ne s'aimeraient-ils pas ? Cette seule idée lui fait peur, et elle chasse ses sombres desseins de son esprit. Elle continue d'avancer jusqu'à l'homme qui ne trouve pas de quoi répondre et, contre toute attente, elle se saisit de sa main.

« Madame ! Je … »

Et il bafouille encore et encore, avec un air des plus stupide. Lilly se verrait bien soupirer ou même exploser d'un rire sinistre. Mais elle se retourne vers Calvin, sans lâcher la main de sa proie, et elle lui demande d'une voix innocente :

« N'as-tu pas faim mon amour ? »

Cette seule phrase reviendrait à dire « Monsieur, je vous condamne à mort » même si elle est dénuée de tout sens en présence de ces êtres humains.

« Soif peut-être ? »

puis, elle se retourne vers l'homme qu'elle tient toujours aussi fermement et lui demande :

« Ne sauriez-vous pas où nous pouvons trouver de l'eau, je crains que mon époux ne soit assoiffé. »

L'homme ne bouge plus, comme hypnotisé par le regard amical de la vampiresse. Comme pour donner raison à son histoire, Calvin toussote derrière elle. L'interlocuteur commence alors à énoncer un chemin, mais Lilly l'arrête en posant un doigt sur sa bouche :

« Je vous en prie, mon cher monsieur. Je ne pourrais jamais retenir un tel itinéraire, et mon conjoint est bien trop affaibli pour penser à quoique ce soit d'autre qu'à boire … ne pourriez-vous pas nous y conduire vous-mêmes ? »

**Calvin A. Johnson**

Voir Lilly se pendre ainsi à son bras fit sourire le Vampire. De l'extérieur on pourrait croire à un sourire amical envers l'Humain, on pourrait croire à des jeunes mariés qui se promènent tranquillement quand Central Park, on pourrait croire à un couple d'Humain discutant avec un Humain, un mâle. A les voir sourire ainsi, on pourrait croire qu'ils se connaissent depuis des années, qu'ils ont tous trois une histoire commune. On pourrait croire … Mais il ne faut jamais se fier aux apparences parce qu'elles sont trompeuses.
De l'intérieur on se rend compte qu'il y a un réel malaise entre Calvin et l'Humain qui ne peut pas s'empêcher de regarder Lilly comme s'il allait la manger … Comble de l'ironie, essayez mon bon monsieur, touchez là … Allez-y … Poser une de vos salles pattes sur la Vampire et vous allez connaître ce qu'est réellement la souffrance … De l'intérieur on se rendrait compte que Lilly fait tout pour déstabiliser l'homme à la peau dorée, on se rendrait compte que Calvin ne pense qu'au sang bien chaud qui court dans ses veines, on se rendrait compte que ces mains dans les poches du Duffle Coat son serrées, que son sourire n'est pas pour l'humain mais pour Lilly, ça il n'a pas besoin de le dire parce qu'il sait qu'elle le comprendra toute seule.
Seulement, en se concentrant ainsi sur le visage de l'homme, Calvin empire son état. Lui qui avait repris des forces et se sentait déjà mieux est en train de replonger, la tête la première. C'est pour vous dire : il s'imagine une crêpe géante au Nutella pour les Humains et une grande citerne de sang bien chaud pour les Vampires, à la place du visage de ce pauvre homme ! Hum … Il ne va pas durer longtemps même s'il ne touche à Lilly le bougre ! Les battements de son coeurs deviennent irréguliers, sa respiration s'accélère mais aucun sens Humain ne sera capable de s'en rendre compte. Il n'y a que son amoureuse qui s'en rend compte, toujours pendue à son bras, et elle serre de ses petites mains le tissus doux. Ils n'ont même pas besoin de se parler, elle a compris et elle lui fait bien comprendre.
L'homme murmure quelque chose d'incompréhensible, Calvin n'y fait même pas attention : il regarde à présent Lilly qui vient à peine de tourner son regard vers lui. En un battement de cil il comprend ce qu'elle va faire. On va passer à table les enfants !

Les Vampire relâche son bras doucement et d'une démarche lente mais gracieuse elle avance vers l'Humain qui semble vouloir reculer, malheureusement ses membres restent de glace et ne lui répondent plus. Pitoyable … Se laisser ainsi submerger par ses émotions au point de ne plus pouvoir bouger … La nature humaine ! Dieu merci, Calvin ne se souvient plus de cette étape de sa vie. Parfois il se demande même s'il a été Humain lui aussi, peut-être qu'il est né Vampire et qu'il a grandi comme tel jusqu'à parvenir à un certain âge physique : la vingtaine. Des fois il préfèrerait, rien que de penser qu'il a un jour été comme son futur repas, futur très proche, ça lui fait honte !
Et voilà qu'il se met à rougir … Lilly est belle mais quand même, il faut rester maitre de soit sinon on se perd ! Calvin sourit toujours, il pose son regard sur les longs cheveux ondulés par endroit de la Vampire. C'est vrai qu'elle est belle, même de dos. Lorsque Lilly attrape la main du l'homme et qu'il gémit, le Fondateur manque d'exploser de rire, mais il se retient, très dure, je dois vous l'avouer, pourtant il y parvient. La maitrise mon cher, la maitrise, il n'y a que ça de vrai ! Pauvre homme tout de même … Il lui fait pitié, mais voir Lilly s'amuser ainsi le rend heureux, cela faisait bien longtemps qu'ils n'avaient pas chassé ensemble et c'est maintenant qu'il se rend compte que ça lui avait beaucoup manqué. Ces petits plans de séduction devant l'autre pour attirer la proie, ses regard échangés qui veulent tout dire, et l'excitation de se demander si à deux ils y arriveront parce qu'à l'origine, la chasse est plus fructueuse quand on est seul.
Lorsque Lilly se retourne, il lui fait son plus beau sourire.

Faim ? Non ce n'est pas le mot … Soif par contre … C'est comme demander à un aveugle s'il aimerait voir … Bien sur qu'il a soif, bien sur qu'il en ferait bien son repas et il sait qu'elle aussi. Le terme d'époux ne fait pas plus d'effet que ça au Vampire, à croire que pour lui ils sont mariés. Vous me direz : quand on est avec une personne depuis des centaines d'années et même des milliers, c'est peut-être normal, non ? C'est peut-être ça, en effet, ou alors c'est autre chose, allez savoir …
Calvin toussote, il acquiesce lentement de la tête et regarde l'homme, un brin de souffrance dans les yeux. S'imaginer que Lilly n'est plus là, elle a été emporté par … Un chasseur, ou c'est cela … Il n'y a que ça qui produit cet effet là en lui. S'imaginer qu'il n'a plus Lilly, la pire des tortures.
Lilly doit le fasciner parce que l'Humain ne bouge plus, il la regarde, les joues écarlates et ce sourire béat, comme s'il venait de voir la Vierge … Misérable. Il commence à ouvrir la bouche pour dicter un chemin à la Vampire mais elle pose immédiatement un doigt sur ses lèvres. Il sursaute puis il laisse place au silence. C'est Lilly qui le rompt :

Oh oui, cher monsieur, conduisez nous près de la fontaine, cachée au milieu des arbres … L'homme bégaye quelque chose comme « Suivez-moi » puis Lilly reprend sa place initiale : pendue au bras du Fondateur. Il se penche discrètement vers elle puis il déclare si bas, qu'aucun humain n'aurait la faculté d'entendre :

« Mon amour, je constate que ton talent à encore évolué. Tu me surprends ! Avoue que toi aussi tu croquerais bien dedans … »

Il sourit puis dépose un baiser sur les lèvres de son amoureuse.
L'Humain marche devant eux, à un moment il se retourne et ralenti pour continuer à marcher à côté de Lilly. Calvin le surveille du coin de l'oeil, il ne lui fait pas du tout confiance. Alors qu'ils arrivent près de la fameuse fontaine, la nuit commence à tomber, le vent se lève, glacial, et il n'y a plus personne dans cette partie de l'espace vert. Ils entrent dans le cercle formé par les arbres, la fontaine en est le centre et Calvin se penche vers l'eau, faisant semblant de boire, en réalité il regarde l'homme et Lilly restés en retrait. Ils sont l'un à côté de l'autre, la Vampire fait semblant d'avoir froid parce qu'elle sait très bien que si elle ne frissonne pas, l'Humain va trouver ça étrange. Lui en tout cas grelotte. C'est peut-être parce qu'il a froid qu'il se permet d'entourer la taille de la Fondatrice avec son bras gauche … Calvin se retourne brusquement, si vite que l'homme ne le voit pas, il ne le voit pas non plus foncer sur lui à une vitesse inhumaine et le soulever du sol par le col de son manteau. Il a son excuse pour le tuer, après tout, il n'a pas à poser ses sales pattes sur une Vampire qui plus est une Fondatrice. Il n'a pas à poser ses mains sur sa Vampire. A l'intérieur, Calvin est très calme, il se sent serein. Les apparences sont trompeuses, hein ?!

« Mon bon monsieur … Jamais tu ne t'en trouveras une aussi belle, intelligente, douce, attachante, drôle, cultivée que Lilly … Retiens bien son prénom et son visage parce que c'est le dernier que tu verras ! »

**Lilly T. Johnson**

[HRP : Nuttelaaaaa ! *____* Ah, je sais pas ce qui m'arrive, je suis toute inspirée ! Dommage que Lilly ne soit pas sadique, j'aurais bien continué le sale boulot ! ^^)

Ils marchent encore et encore, et pour Lilly cela semble interminable. Elle a bien fait de se raccrocher au bras de son amoureux, elle tomberait à terre sinon. Elle n'est pas faible, non, c'est là juste l'expression d'un caprice comme n'importe quel enfant le ferait « J'veux m'arrêter j'ai mal aux pieds ! » ou encore « J'en ai marre ! ». Tout cette exaspération est visible dans les yeux de Lilly, elle ne veut pas marcher, elle veut jouer avec l'humain, elle s'ennuie, voilà tout. Si une petite partie de chasse excitante pouvait pimenter la journée, alors pourquoi pas ? Après tout, elle a lancé le jeu, elle est obligée de participer ! Ils arrivent bientôt à la fontaine, l'homme reconsidère la fondatrice, croyant qu'elle ne voit pas. Comme si elle n'avait pas compris qu'il admirait ses fesses ! Pour qui se prend t-il celui là ? Si ça n'amusait pas autant Lilly d'imaginer Calvin s'énerver, elle lui aurait flanquer une gifle depuis un petit bout de temps.
La vampiresse regarde le visage de son amoureux. Elle constate qu'il surveille l'homme du coin de l'œil. Elle cesse de sourire, le jeu n'est plus très amusant. Leur bras se relâchent et l'étreinte de leurs manteaux l'un contre l'autre se défait, laissant Calvin s'éloigner pour aller boire à la fontaine. Il se penche et fait semblant de boire. Lilly tourne la tête vers l'humain, il grelotte de froid. La fondatrice en aurait oublié que le temps était glacial. Elle se met à trembler presque naturellement et l'homme est si stupide qu'il semble y croire. Il se glisse devant elle, la regarde, sans sourire, les joues toujours aussi rouges qu'avant et elle sent un bras entourer sa taille. Mais qu'est-ce qu'il fait celui là ? Elle voit sa tête se pencher vers elle, frôler son visage et elle l'entend lui murmurer quelque chose.

Que tu crois … Lilly ne peut réprimer un sourire car elle entend distinctement les pas, certes rapides, de Calvin se rapprocher et l'homme n'a pas le temps de faire quoique ce soit que son petit esprit simplet de mortel pervers avait l'intention de faire que le voilà soulever de sol. Il lâche le corps froid de Lilly qui finit par regarder la scène amusée.
Mais lorsqu'elle s'aperçoit que Calvin est très énervé et a l'intention de le tuer sur le champs et de le faire souffrir, elle pousse un cri, mais juste comme il faut, pas trop fort pour ne pas être trop entendue.

« Arrêtes ! Poses-le tout de suite ! »

Calvin tourne son visage blanc vers Lilly. Il semble faible, il a besoin de sang. Mais elle sait bien que cela lui plait de se torturer ainsi, il suffira à la vampiresse d'ignorer sa souffrance. Ce sera dur, il est vrai, mais rien n'est impossible. Il semble déconcerté par ce qu'elle vient de faire, au contraire, l'homme semble satisfait. Le bras du fondateur se baisse lentement, et avant que les pieds de la proie ne touchent le sol, Lilly dit avec un mine faussement boudeuse :

« Je n'ai pas eu le temps de jouer, c'est pas drôle ! »

Elle sourit, et Calvin semble comprendre. Les pieds finissent par toucher le sol et l'homme tient debout. Son esprit est tellement simple qu'il ne se demande même pas comment Calvin a pu le soulever de terre aussi facilement.
La fondatrice est ravie, elle avance vers l'homme et pose ses mains sur sa poitrine.

« Vous n'êtes pas timide pour deux sous, n'est-ce pas ? »

Il secoue la tête. C'est bel et bien un pervers, sa proie préférée. Lilly adore chasser ces êtres humains qui se plaisent à imaginer des femmes dans leur lit et juste pour ça. Elle adore s'en prendre à ces ordures qui attendent les jeunes filles à la sortie des écoles pour les suivre et les violer dans un coin sombre. Lilly est une justicière à sa façon, du moins, c'est ce qu'elle a imaginé pour donner une raison aux autres de l'apprécier.
Elle glisse ses bras autour du cou de l'humain et il en vient presque à oublier que Calvin est là, à les observer d'un œil mauvais. Elle le fait reculer, jusqu'à s'appuyer à un mur où sont collées quelques affiches sans grande importance. Lilly détache son étreinte et faire glisser ses paumes des épaules de l'humain jusqu'à sa poitrine, puis sa taille et ses jambes. Elle colle ensuite son corps au sien, et l'homme n'a visiblement jamais vu de femme aussi entreprenante que celle qui s'apprête à le faire souffrir, elle approche ses lèvres des siennes. Il aimerait probablement qu'elle l'embrasse, mais Lilly juge les baisers bien trop symboliques de l'amour pour lui en donner un, elle n'a jamais embrassé quelqu'un d'autre que son Calvin.
Elle se contente de prendre son visage dans ses mains et de s'amuser à sentir le pouls de l'homme accélérer, puis elle glisse encore ses mains sur ses épaules et sur ses bras avant de se saisir d'une de ses mains. Tandis que la main droite la remonte, la main gauche effleure ses doigts. Tous deux regarde cette main, et Lilly jète un dernier regard aux yeux de l'humain avant de lui briser les doigts d'un coup sec.
Il hurle. Lilly n'éprouve pas particulièrement de plaisir à torturer les gens, elle fait ça pour Calvin. S'il aime voir les gens souffrir, alors qu'il regarde, la scène devrait lui plaire.

« Oh ! Comme me voilà maladroite, vous m'en voyez désolée ! »

Elle fait de même avec l'autre main, même s'il tente de se débarrasser de la fondatrice. Sans succès. Un nouveau hurlement, elle masque la bouche de l'homme avec sa main, lui fait signe de se taire et elle le laisse glisser contre le mur. Puis elle contemple ses gants, déçue de les abandonner là, et elle les fourre dans la bouche de l'homme en menaçant de les lui faire gober s'il les recrache. On l'entendra moins avec ceci dans la bouche. Elle se redresse, et donne un coup de pied bien placé à l'entrejambe de l'humain.

« Ah ! Ça par contre, ça me démangeait ! »

Puis ravie de son œuvre tandis qu'il gémit, elle invite Calvin à s'approcher et lui laisse finir le travail.

**Calvin A. Johnson**

Des lèvres qui avancent lentement, certes, mais sûrement, un coeur qui semble être remonté dans un cou à la peau fine, une respiration qui s'accélère, une bouche qui s'ouvre, quatre belles canines bien blanches qui se découvrent, un gémissement qui se fait entendre dans une gorge qui s'enflamme, le craquement quasi insonore d'une peau que l'on perce à l'aide de quatre fines aiguilles, le hurlement qui franchit les lèvres, l'aspiration du sang chaud qui pénètre dans la bouche, le liquide ocre qui coule dans la gorge et qui vient s'écouler au fond de l'estomac, doucement, comme un cygne vient se poser délicatement à la surface de l'eau … Tout cela en quelques secondes seulement, il en rêve, il va le faire et voilà que la voix de Lilly résonne au milieu du cercle secret formé par les arbres majestueux.

Arrêter … Poser … Deux actions qui semblent si simple à n'importe quel Humain et encore plus simple à n'importe quel Vampire. Seulement il n'est pas n'importe quel Vampire, maintenant, tout de suite : il est un Vampire qui n'a pas mangé depuis des semaines, mangé dans le sens de boire du sang Humain, parce qu'il a bien sure sucé le sang de son amoureuse, mais le sang d'un Vampire ne vaut rien à côté du sang d'un Humain. C'est un peut comme ce contenter d'une miette de pain alors qu'on pourrait obtenir la baguette entière et pourquoi pas un peu de confiture à la groseille pour mettre dessus. C'est rien, nothing, nada …
Pourtant, même si l'envie de passer à table est irrésistible, il arrête, néanmoins il ne pose pas l'Humain tout de suite, et il se retourne vers Lilly. Le visage plus blanc qu'un flocon de neige qui n'a pas encore touché le sol. On pourrait croire qu'il est mort, alors qu'il est bien vivant … Vivant, si on peut dire qu'un Vampire est vivant. Devoir repose l'Humain lui coûte, devoir regarder Lilly comme si elle était la créature la plus gentille du monde lui coûte. Elle sait qu'elle lui fait du mal, qu'il a faim mais elle sait aussi qu'il aime se torturer. Seulement, Calvin a des limites, si je vous jure ! Et là il n'en peut plus. Mordre redevient une obsession, obsession honteuse. Apprendre à se contrôler, comment est-ce qu'on fait déjà ? Ah oui, ça y est, fermer les yeux, faire le vide dans sa tête, penser à un souvenir heureux n'ayant pas de rapport direct avec la situation qui risquerait de nous faire perdre le contrôle, bloquer sa respiration, se concentrer sur un son : l'eau qui coule, fluide, du robinet de la fontaine. Voilà, le Fondateur est calme. Temps de la reprise ? A peine une seconde. Il rouvre les yeux, Lilly s'empresse d'ajouter :

Alors c'est donc cela … L'interrompre pour un simple jeu … Jouer avec la nourriture, en temps habituel ça ne le gêne pas le moins du monde, mais là, tout de suite … Si ce n'était pas Lilly il aurait immédiatement repris là où on l'avait interrompu. Seulement, c'était Lilly … Et ne pas écouter la Fondatrice, c'est signer un contrat de sans vie sociale pendant au moins quelques mois. Hum, Calvin préfère reposer la nourriture et s'en écarter. Lilly approche, il ne l'écoute même plus, trop concentré sur le son que produit l'eau qui coule. Ça lui rappelle Versailles et il se sent immédiatement mieux. Ah Versailles … Quelle époque bénite ! Si seulement il pouvait remonter et … Hé ! Pourquoi est-ce que SON amoureuse, SA moitié se frotte à cet … Chose ? Il fusil le couple du regard, essayant de reprendre le court de ses pensées mais c'est impossible.
Quand l'Humain hurle sous la douleur de ses pauvres doigts brisés, le Vampire ne peut s'empêcher de laisser un rire mauvais. Ses yeux brillent, deviennent rouges …
L'homme se laisse glisser à terre après un second hurlement dû à un second craquement d'os. Ça par contre il n'aime pas trop … Cela s'appelle gâcher la nourriture chère Lilly, et Calvin n'apprécie guère. Coup final, un coup de pied mal placé, pauvre homme …
Le Fondateur s'approche doucement, avant même que Lilly ne lui demande, il passe à côté d'elle, hypnotisé par l'odeur du sang qui commence à couler de son entre jambe. Quel gâchis ! Il ne s'arrête même pas vers la Vampire, ne la regarde même pas, elle n'existe plus, il ne sent plus son odeur sucrée, il n'entend plus son coeur battre, il ne voit que l'humain, ne sent que l'odeur de la ferraille qui caractérise le sang, n'entend que la respiration haletante de ce pauvre Humain …

« Ne vous inquiétez pas Monsieur, je vais vous aider. Excusez mon épouse elle est très impolie … Jouer comme cela avec de la viande fraiche et du sang chaud … Quel gâchis, mais quel gâchis ! »

Il avance, la tête levée, il regarde le ciel qui vient de s'obscurcir à cause d'un gros nuage. Arrivé devant l'homme il se baisse, puis il plonge son regard de tueur dans celui, apeuré, de l'homme à la peau dorée qui sursaute en voyant la couleur inhabituelle de ses yeux. Il semble encore plus apeuré, tente de reculer et se cogne au mur, pathétique cet Humain.
Calvin prend son visage en coupe et lui sourit, sourire sadique, il va de soit. L'autre tente de crier, ne pensant plus au gant qu'il a dans la bouche et qu'il n'est pas parvenu à retirer faute de ne plus pouvoir bouger ses doigts. Le Fondateur s'avance encore et toujours lentement, il penche la tête sur la droite, dix centimètres le sépare de la peau. Sa bouche s'ouvre, l'homme gigote, c'est alors qu'il lâche sa tête, lui attrape brutalement les épaules, serre, et le relève, un gémissement monte dans la gorge du pauvre repas, étouffé par le tissus épais. Calvin rit, pas qu'il soit heureux, juste nerveux … Il chuchote alors à l'oreille du condamné :

« Chuuuuut … Mon bon Monsieur, pourquoi crier alors que vous pourriez entendre une dernière fois le son majestueux de l'eau qui coule, des feuilles qui se poussent sous l'effet du vent, et des oiseaux qui chantent ? »

Puis lentement, très lentement, comme pour se torturer encore quelques secondes, il approche ses lèvres du cou blanc comme un linge. Il ouvre la bouche, découvrant quatre canines parfaitement blanches puis il les pose sur la peau prête à céder sous la pression des dents. Enfin il les plante dans le cou du bon monsieur et le sang pénètre doucement dans sa bouche qu'il rempli puis il avale. Le sang est chaud, doux, sucré, liquide comme il faut. C'est comme avaler du miel, tout aussi agréable. Pourquoi est-ce qu'il faut toujours qu'il oubli cette sensation ? Après temps de centaines d'années il ne se souvient jamais combien c'est bon ce sentir la texture couler jusque dans son estomac.
Il boit, peut-être quinze gorgées, puis il retire ses crocs, sentant que le corps est devenu lourd et que tous les nerfs sont relâchés. La vie a quitté le pauvre homme, inerte dans ses bras. Il se retourne alors, pour une fois il n'en a pas partout, il est même plutôt propre pour dire qu'il vient de manger. Il regarde alors Lilly et lui demande :

« Aurais-tu une petite faim mon Amour ? Avec le sang que je t'ai pris tout à l'heure tu peux bien prendre quelques gorgée de celui ci. Il est excellent ! »

Puis il lui sourit, le sourire d'un petit garçon heureux de vivre, qui vient de découvrir la neige et qui trouve cela magnifique.

**Lilly T. Johnson**

« Ne te fais pas de mauvais sang, je vais trèèèèès bien ! »

assure t-elle en souriant

Elle pivote gracieusement en souriant. Elle est si théâtrale ! Mais en voulant s'éloigner vers le parc, Calvin la voit tituber quelque peu ... elle fait quelques pas puis son corps se fait lourd, elle sent ses jambes trembler et bientôt, se dérober sous son poids. Elle bascule vers le sol et dans un geste rapide et désespéré, le Fondateur la rattrape avant que son corps ne heurte le pavé froid. Il se retrouve à genoux. Lilly le regarde dans les yeux, soupire puis ne peut s'empêcher de rire aux éclats.

« Et bien ... on dirait que j'ai bien besoin de manger. Tu pourrais peut-être en prendre moins, ce ne sont pas les humains qui manquent ici ! Il faut encore que tu me morde moi ... Tu pourrais jeter ton dévolu sur un écureuil à la recherche de quelques noisettes, mais non ... c'est ce que j'aime chez toi : on ne cède jamais à la facilité. Plutôt boire le sang dégueulasse des vampires que celui d'un écureuil sans saveur. Mais quand tu as l'occasion de te nourrir, fais-le ! Et ça m'évitera de tomber tout le temps, j'ai pas envie de croquer dans un cadavre ! »

Il la redresse aussitôt. Comme si elle avait peur de retomber, Lilly s'accroche au bras de Calvin. Ils firent un bout de chemin, ne pensant pas une seconde à cacher le corps de l'homme ... de toute façon, il saigne de partout, une blessure de plus ou de moins, quelle importance ? Mais une idée germa dans la tête de Lilly :

« Et si on le faisait brûler ? »

Leurs regards se croisèrent. Elle parut si enjouée et n'attendit pas qu'il réponde pour plonger la main dans sa poche. Elle en sortit un briquet, petit trophée qu'elle avait gardé de l'humain de la nuit dernière. Puis fortement amusée par cette idée, elle se mit à courir en direction du cadavre. Mais jeter un briquet sur un corps n'y mettrait pas le feu instantanément.

« Donne moi ta miniature ! »

Il la dévisagea, comme si il ne voyait absolument pas à quoi elle faisait allusion (du moins selon la Fondatrice). Lilly désigna la poche de son manteau.

« Je sais que tu te trimballe une miniature d'une bouteille de scotch à longueur de journée. Donne-la moi !" un long silence se fit ... "Oui je sais que c'est un whisky de qualité et qu'on utilise pas un whisky de qualité comme accélérant pour faire brûler des cadavres, mais là tu vois, je n'ai pas de bidon d'essence sur moi, chéri ! »

Elle sourit. Calvin ne parut pas plus résolu à lui donner cette précieuse miniature. Agacée, elle avança jusqu'à lui, se colla contre son corps, ses mains sur sa poitrine, son front collé au sien. Elle le força à la regarder, pas physiquement, mais son regard brillant et implorant semblait dire "Regarde-moi, ne regarde que moi". Mais il n'en démordit pas, elle fit glisser ses mains sur ses côtes. Il eut un léger sursaut.

~ Ce que Lilly pense ~ Oh comme il est mignon le petit Calvinou ! Une chance qu'il soit chatouilleux mon n'amour ! Allez, alors cette miniature ...

Elle met ses mains dans ses poches, une dans chaque. Puis, elle en sort la mystérieuse miniature avec un sourire, elle l'ouvre et en asperge le mort. Elle allume alors le briquet ...

« Happy Birthday ... Mr President ! »

fait-elle en agitant la flamme de gauche à droite.

Puis en riant elle le jète sur l'homme, il prend vite feu et Lilly retourne se pendre au bras du vampire. Elle pose sa tête sur son épaule puis lui propose de s'éloigner. Et tous deux partent sur le sentier qui traverse Central Park. Personne ne les a vu ? Il doit vraiment être tard.

« Alors maintenant qu'on a réglé ce petit problème ... tu vas me dire pourquoi tu n'as aucun scrupule à m'appeler "mon épouse" sans m'avoir jamais fait une seule demande en mariage ? »

Elle lève les yeux vers lui mais ne lui laisse pas le temps de répondre.

« J'imagine qu'avant, dans ma vraie vie, j'aurais aimé une demande romantique. Peut-être sur une plage, au bord de l'océan un coucher de soleil à l'horizon ... ou encore sur un pont au dessus d'un fleuve. Comme ça aurait été beau, non ? »

Elle soupire. Les deux amoureux marchent longuement sur le chemin qui traverse Central Park d'un bout à l'autre. Des cris ne tardent pas à se faire entendre, mais Lilly sait très bien pourquoi et elle s'en fiche, elle veut juste qu'il lui réponde. Combien de fois Lilly a t-elle rêvé de se marier avec son petit Calvin ? Puis soudain ... quelque chose lui traverse l'esprit, elle lève aussitôt la tête vers le Fondateur et souffle :

« J'oubliais ... on se jure fidélité lors de son mariage. »

Agacée, elle rabat sa tête sur l'épaule de son amoureux et serre un peu plus ses bras autour du sien. Puis ne voyant toujours aucune réaction de la part de son "n'amour", elle le lâche et avance un peu plus vite, se poste devant lui, droite comme un piquet le forçant à s'arrêter.

« Est-ce que ça nous tuerais de rester fidèles ? »

N'avait-il pas déjà abordé ce sujet ? Lilly était sûre qu'ils en avaient parlé il y a quelques années. Elle était sûre que ça n'avait pas très bien fini ... Calvin ne tient-il pas à épouser la belle Fondatrice ? Ou peut-être Lilly est-elle incapable de se tenir qu'à un seul homme à la fois ?

**Calvin A. Johnson**

Tu parles qu'elle va très bien, la Fondatrice fait à peine trois pas qu'elle commence à tituber et manque de s'écraser sur le sol. Calvin voit le corps de la jolie brune s'affaisser lentement, comme dans un ralenti, il se précipite à ses côtés pour la retenir se retrouvant à genoux devant elle, le retenant tant bien que mal. Elle ne doit pas souffrir, pas aujourd'hui, ni demain d'ailleurs. Elle plonge son regard dans le sien puis, sans crier garde, elle éclate de rire. Le Fondateur semble surpris mais bien vite un large sourire s'affiche sur son visage auparavant inquiet.
Pourquoi est-ce qu'il n'a pas mordu un pauvre petit écureuil innocent qui partait chasser des noisettes pour sa famille ? Et bien c'est justement pour sa famille qu'il ne veut pas chasser des animaux. Nan, en fait c'est juste pour le goût et le peu de sang que ça contient. Mais aussi parce que courir après un animal aussi rapide qu'un petit rongeur quand on n'a plus d'énergie c'est quelque peu suicidaire … Et comme je l'ai déjà dit, Calvin est maso, pas suicidaire ! Enfin … De toute manière depuis que les Quatre sont arrivés, ils n'ont plus le droit de rien. Ne mangez pas les Humains sinon vous serez chassez, ne dévoiler pas votre nature aux Humains sinon … Ta gueule Théo' ! C'est qui le premier Vampire ici ? C'est Calvin non ? Alors il a bien droit de faire deux ou trois entorses au règlement. Et puis de toute manière, qui l'en empêchera ? La Directrice ? Laissez-le rire … Alors non, Lilly, il ne mordra jamais dans un mammifère, et ne prendra encore moins ces maudites capsules “miracles” qui, soi disant, comblent la faim des immortels. Plutôt se faire enfoncer un pieux dans le coeur, plutôt ne plus jamais revoir Lilly, plutôt se faire descendre par Devon … Jamais.
Il redresse lentement la Fondatrice pour s'assurer qu'elle tient de nouveau sur ses pieds, et immédiatement elle se pend à son bras. Ils recommencent à marcher puis soudain elle s'immobilise.

Le faire bruler ? Non mais ça va pas ? Elle veut déclencher un feu de forêt ou bien quoi ? Lilly, on est dans Central Park ! C'est un lieu public, et on n'allume pas de feu dans un lieu public, surtout pas un jardin de la beauté du park de Manhattan … Note à lui-même : boire le sang de la Fondatrice lui fait perdre la tête.
Elle commence à repartir en courant vers le corps abandonné de l'homme mais revient bien vite, Calvin resté pétrifié à l'endroit où elle l'avait abandonné. Elle lui demande sa miniature. Il la regarde avec des gros yeux : comment est-ce qu'elle sait qu'il a toujours une miniature de whisky sur lui ? Il ne lui a jamais dit, c'était son secret à lui … Et celui de … Louis. Hors de question qu'il la lui donne. Il enfonce ses mains dans ses poches, résolu à ne lui donner la petite fiole sous aucun prétexte. Mais évidement elle vient se coller à lui, plonge ses yeux dans ceux du Vampire qui tente de regarder ailleurs mais le regard sombre de la Vampire est si pressant qu'il finit par fermer les yeux. Sa jolie compagne, ses mains sur le torse du Fondateur, les fait glisser le long de ses cotes. Il tressaillit, elle sait très bien combien il est chatouilleux quand on effleure simplement ses cotes de cette manière. Il ne rouvre pas ses yeux pour autant, sent les mains de Lilly plonger dans ses poches, il sent la froideur agréable de sa peau sur la sienne. Calvin n'essaie pas de retenir la miniature lorsqu'il la sent quitter sa poche droite entre les doigts de la Fondatrice. De toute manière qu'il résiste ou non, elle l'aura au final, parce qu'elle obtient toujours ce qu'elle veut, coûte que coûte.
Elle repart en direction du mort, il voit un feu s'allumer puis elle revient, un large sourire aux lèvres, en sautillant comme une petite fille qui sort de l'école. Elle est jolie. Il la regarde revenir jusqu'à lui puis elle lui attrape à nouveau le bras afin de le entrainer sur le chemin qui traverse Central Park, loin de la nourriture qui brûle. L'odeur de la chaire grillée lui parvient, il se concentre sur un autre de ses sens pour ne pas devenir obséder par l'idée de boire, boire encore et encore, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une seule âme qui vivent sur la terre entière ainsi que dans tout l'univers …

« Alors maintenant qu'on a réglé ce petit problème ... tu vas me dire pourquoi tu n'as aucun scrupule à m'appeler "mon épouse" sans m'avoir jamais fait une seule demande en mariage ? (…) J'imagine qu'avant, dans ma vraie vie, j'aurais aimé une demande romantique. Peut-être sur une plage, au bord de l'océan un coucher de soleil à l'horizon ... ou encore sur un pont au dessus d'un fleuve. Comme ça aurait été beau, non ? »

Pourquoi faut-il toujours qu'il parle sans réfléchir ? Qu'est-ce qu'il va lui dire maintenant ? Ecoute Lilly, c'est-à-dire que ça faisait plus crédible, on a toujours l'air d'un jeune couple marié dont la passion n'est pas encore consumée. Et c'est bien vrai, bon nombre de personnes leur ont déjà demandé s'ils venaient de se marier et à chaque ils répondent qu'ils ne sont même pas fiancée mais que cela fait une éternité qu'ils sont ensemble. Les Humains rient pensant à une métaphore et les Vampire restent admiratifs. Mais il voit bien que cette question fait mal à la Fondatrice, à chaque fois elle se raidit comme s'ils lui demandaient la solution pour tuer un Vampire … Que pourrait-il lui dire encore : parce que je veux vraiment t'épouser mon amour ! Non il ne le veut pas, il ne le veut pas parce qu'il trouve qu'ils sont très bien comme ça. Il aime la relation qu'il entretient avec elle, une relation basé sur une passion sans fin. Aucune confiance entre eux, juste une amour aveugle qui fait que chacun passe absolument tout à l'autre.
Il ne répond pas, il ne préfère pas, de toute manière il n'a rien à dire. Tout à été dit il y a quelques années où Lilly lui avait déjà posé la question. De toute manière il ne veut pas de mariage, il est bien trop vieux pour ça, et puis il veut garder cette sensation de liberté qu'il éprouve quand il n'est pas avec elle.

« J'oubliais ... on se jure fidélité lors de son mariage. »

Elle rabat violemment sa tête contre l'épaule de Calvin, comme si elle voulait se punir de ne pas y avoir penser plutôt. Puis pour le punir lui, peut-être de l'avoir laissé parler de ça ou tout simplement de l'avoir appelé par le titre d'épouse, elle serre son bras aussi fort qu'elle peut. Ne jamais sous estimer la force d'un Vampire, même si c'est une femme.
Il garde les yeux perdu, quelque part entre les gravillons qui construisent le chemin et le soleil qui se couche à l'horizon. Elle voit bien qu'il ne dit rien, et pour cause : il ne pourrait pas lui jurer fidélité. Ce serait comme demander au lion de ne plus chasser la gazelle mais de se nourrir de fruits exotiques. Ce serait immonde, n'est-ce pas ? Immonde et inhumain … Mais le Vampire n'est pas humain, il est méchant, sadique, sado, et surtout : il veut des réponses franches à ses questions …

« Est-ce que ça nous tuerais de rester fidèles ? »

« Tu sais aussi bien que moi que c'est une conversation dangereuse Lilly … Tu le sais et pourtant … Si je n'ai aucun scrupule à te donner le titre d'épouse c'est parce que je te considère comme telle. Je n'ai pas besoin d'un bout de papier sujet au temps, et à la destruction pour savoir à quel point je t'aime. Parce que ce que je ressens est immortel, intemporel et immatériel. Ensuite, pour ce que est de l'infidélité, c'est toi qui a commencé à jouer. Et au fil du temps je me suis pris au jeu, maintenant, je dois t'avouer que je serais bien incapable d'arrêter parce que j'ai l'impression que c'est ce qui me fait toujours revenir vers toi. Si tu veux me forcer, saches que tu n'y parviendras pas. Ce serait comme me demander de cesser de t'aimer. »

Il ne sourit pas du tout, au contraire, il est très sérieux et surtout très en colère. Il enfonce un peu plus ses mains dans ses poches, serre ses poings et passe à côté de la fondatrice afin de continuer son chemin.
La bombe est lâchée, maintenant c'est à Lilly de la manipuler délicatement pour la désactiver …

**Lilly T. Johnson**

L'erreur est humaine mais elle n'est pas Vampirique ...
de Lilly à Calvin

« Tu sais aussi bien que moi que c'est une conversation dangereuse Lilly … Tu le sais et pourtant … Si je n'ai aucun scrupule à te donner le titre d'épouse c'est parce que je te considère comme telle. Je n'ai pas besoin d'un bout de papier sujet au temps, et à la destruction pour savoir à quel point je t'aime. Parce que ce que je ressens est immortel, intemporel et immatériel. Ensuite, pour ce que est de l'infidélité, c'est toi qui a commencé à jouer. Et au fil du temps je me suis pris au jeu, maintenant, je dois t'avouer que je serais bien incapable d'arrêter parce que j'ai l'impression que c'est ce qui me fait toujours revenir vers toi. Si tu veux me forcer, saches que tu n'y parviendras pas. Ce serait comme me demander de cesser de t'aimer. »

Lilly le regarde passer à côté d'elle comme si de rien était, on dirait un petit garçon qui fait la tête. Elle soupire, le rattrape et s'accroche à son bras. Comme il est sérieux ! Ne peut-on pas parler normalement avec lui sans se crêper le chignon tout le temps ? Elle pose lentement sa tête contre son épaule, encore. Puis elle soupire bruyamment :

« Pas la peine d'être aussi sérieux, mon chéri. Calme-toi. »

Il souligne toujours et encore que c'est elle qui a commencé. Merci ! Pas la peine de tourner le couteau dans la plaie. Avait-il besoin de continuer ? Avait-il besoin de se "venger" ? Ce n'est pas que ça lui faisait mal, mais il est vrai que ce n'est pas l'idée même qu'on se fait de l'amour. Ce n'est pas l'idée que Lilly se faisait de l'amour éternel. La littérature et le cinéma sont des menteurs, ils propagent le mensonge à travers le monde ! L'amour n'est pas si beau qu'on le représente dans ces oeuvres. L'amour qui unit Calvin et Lilly est bien loin de celui de Cendrillon et son prince ... Et c'est la même chose pour les vampires : jusqu'à preuve du contraire, Lilly n'a pas encore fondu au soleil, ni même son Calvin. Elle n'a pas non plus fuit devant un crucifix ou une gousse d'ail ! Que de superstitions ridicules ! N'oublions pas qu'on raconte que les vampires dorment dans un cercueil. Fort bien ! Avez-vous déjà essayé de dormir avec votre amoureux dans un cercueil, ce n'est pas évident.
Lilly laisse échapper un sourire, après tout, il a sans doute raison : le mariage n'est qu'un vulgaire bout de papier, un contrat qui est sans valeur, un contrat qu'autrefois on forçait les jeunes femmes à signer. Alors, un contrat de mariage ne vaut rien. Elle tourna la tête derrière elle : faire brûler un cadavre dans un parc était sans doute une mauvaise idée ... Bah ! Personne ne les avait remarquer et au pire, on croira qu'il avait beaucoup bu et s'était par mégarde aspergé d'un alcool des plus fort tout en allumant un briquet pour fumer une cigarette. Pam ! La chose à ne pas faire ...

« Arrêtons d'y penser. On pourrait rentrer à l'université ... croiser Devon dans le couloir ... ou aller ailleurs, où on ne risque pas de le voir ! »

Ce qui est énervant avec ce Devon, c'est qu'il est toujours partout. Quelle sangsue ! A croire qu'il les fait suivre pour être sur qu'ils restent sages commes des enfants à qui on a promis des bonbons en échange d'une conduite exemplaire. La vérité, c'est que Lilly n'a jamais aimé obéir ... si elle avait été enfant, elle n'avait pas du être une fillette bien sage comme tous parents en rêve. Avait-elle des parents ? Et si oui, étaient-ils encore en vie ? Ou du moins ... en vampire ? Elle ne s'était que très rarement posé la question. A vrai dire, que ferait-elle de parents maintenant ? De toute évidence, elle n'en avait pas. Ou elle n'en avait plus ... peu importe.
Le soleil commençait à se coucher, le ciel avait pris une teinte rose. La vie de vampire était si monotone, ennuyeuse presque ... Le couché de soleil n'avait plus d'importance, plus de beauté. Tous ceux qu'elle avait pu voir lui semblaient similaires. Comment voulez-vous apprécier la beauté de cette chose quand vous savez que vous êtes condamné à la voir pour des milliers d'années ? Voilà pourquoi Lilly commençait à se lasser de sa vie de créature de la nuit ... il n'y avait rien de bien intéressant. Rien de bien excitant ...
Elle poussa un soupir.

« Alors ? Qu'as-tu décidé ? »

Elle ferait toujours ce qu'il voudrait, mais là ... s'il cherchait la querelle pour pimenter un peu cette sortie, qu'il n'y compte pas. Lilly n'avait pas l'intention de recommencer une dispute en moins d'une heure, elle se sentait soudainement si fatiguée. C'était comme si elle avait couru deux fois le marathon sans s'arrêter. Elle était tellement fatiguée que si elle n'était pas accrochée à son Calvin, son amoureux, son petit coeur, son chéri d'amouuuur ... elle tomberait ! Son charitable don de sang avait sans doute du jouer beaucoup là dedans. Elle enserra le bras de Calvin avec les siens, le laissa la conduire. Elle n'était pas lourde, il n'aurait aucun mal à la faire avancer ... ou à la porter en cas d’extrême urgence !
Elle ferma les yeux, confiante. C'était comme si elle devenait ... humaine ! A cette seule idée, Lilly ouvrit les yeux brutalement ; il était hors de question de devenir aussi faible que ces êtres humains, incapables de se défendre correctement face aux créatures de son espèce. Ses sentiments devaient rester à sa place, elle ne tenait pas à se faire attendrir, à devenir un deuxième Devon soi-disant plein de compassion et de gentillesse. Pfff ...
Il ne fallait pas laisser paraître le débat qui occupait son esprit, elle baissa la tête vers le ciel, secouée par la marche régulière du Fondateur. Ses yeux fixèrent le chemin poussiéreux qu'ils empruntaient. Elle pouvait voir les gravillons s'entrechoquer, si elle se concentrait un peu. Mais sa vision était trouble parce qu'elle n'en avait que faire des petites fourmis sur lesquelles elle marchait, sa tête était bien trop occupée à réfléchir.
Oh douce torture que de réfléchir ! Dans son impassible réflexion, Lilly cogna doucement mais à plusieurs reprises, sa tête contre l'épaule du vampire. Ce qui a sans doute du l'interloquer ... c'est vrai ! Regardez Lilly, elle semble si ... si ... si perturbée par ses propres pensées qu'elle ne contrôlait plus son corps. Peut-être envoyait-elle comme des signaux invisibles et sous-entendu à Calvin comme pour lui dire "Tu vas dire quelque chose, oui ?!".
Toujours est-il que la Fondatrice semblait si absorbée par quelque chose, qu'elle ne remarqua pas qu'ils s'étaient arrêtés de marcher, du moins ... pas tout de suite.
Elle leva la tête quand la brume qui avait littéralement occupé son esprit se dissipa.

« Pourquoi on s'arrête ? Je veux dire : pourquoi est-ce qu'on ne marche pas de part et d'autres du parc comme d'habitude ? Pourquoi on ne bouge pas ? Pourquoi on … enfin ! Tu as bien compris ce que je demande. »

C'était comme si toute la vitalité perdue revenait soudainement à elle, comme si Lilly venait de reprendre de sa force, de son énergie … de son essence qui lui avait fait cruellement défaut pendant une vingtaine de minutes. Comme si le monde si fade reprenait de ses couleurs, de sa beauté et de tout ce qui fait qu'il est unique et si précieux. Comme si la vie de vampire reprenait enfin un sens. Tout semblait si différent. Lilly la vampire quasiment heureuse de son existence de cruelle chasseuse, revenait véritablement. Elle reprenait sa place sur la partie humaine de Lilly. Que croyez-vous ? Elle en a une. Certes, cette partie est bien dissimulée sous son enveloppe de fine prédatrice, mais elle est bel et bien là.
Elle se sentait plus en vie, curieux pour un vampire. N'étais-ce pas comme être mort ? Et bien, qu'importe ce qu'est véritablement le vampirisme, ça n'empêchera pas Lilly Tyria Johnson d'exister ou de disparaître.
Voilà qu'elle se remet à trop réfléchir. Reposer son esprit, voilà ce qu'il lui faut ! Déposer sa tête contre l'épaule de son amoureux, sentir sa présence encore et encore. Voilà ce qui fait le plaisir d'un vampire, de celle-ci en particulier peut-être. Malgré cette force envie de se coller contre Calvin, Lilly ne bouge pas, attend qu'il lui réponde et tente de faire le vide dans son esprit ; oublier tout ce qui est autour, parce que ça n'a pas d'importance, parce que rien ne compte plus que le moment qu'elle vit à ce moment précis et qui, même s'il n'a pas beaucoup d'importance, n'appartient qu'à elle et à Calvin. Elle se sent comme subjuguée d'un bonheur immense … et éternel. Le monde devient beau, il devient amusant … tout est rose et mignon. Tout devient si précieux. Et cette étrange vague de bonheur vient de réussir à arracher un sourire à la Fondatrice, un joli sourire qui veut tout dire.
Un sourire qui dit « Tout va bien ».

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