Il faisait sombre, vraiment très sombre. Il faisait nuit. Elle n'y voyait rien, elle n'entendait rien. Mais elle sentait que quelque chose n'allait pas. Elle le savait. Lorsqu'elle avança dans le sombre couloir, elle aperçut la lumière de la cuisine. Mais c'était comme si elle était voilée, comme si quelqu'un avait voulu l'atténuer. Le souffle court, elle prit une grande bouffée d'air avant d'entrer. On s'était battu. La table et les chaises étaient renversées. Tout était sans dessus dessous. Des morceaux de bois jonchaient le sol. Ils avaient essayé de se défendre... En entrant tout à fait dans la pièce, elle aperçut les corps étendus de ses parents, vidés de leur sang, le visage déformé par une grimace de douleur. Aussitôt, des larmes montèrent aux yeux de l'adolescente. Ils étaient morts depuis peu. C'est alors qu'elle entendit un bruit à peine perceptible. Elle était terrifiée et pourtant elle avait envie de hurler de rage. Tant pis si elle mourrait, elle voulait les avoir ces monstres ! Elle se précipita vers la porte de derrière et eut à peine le temps d'apercevoir un groupe de silhouettes qui s'éloignaient rapidement à la lumière du clair de lune. Ils ricanaient de façon si cruelle... Calista tomba sur le sol et se mit à pleurer...

C'est alors que le son strident du réveil la sortit de son cauchemar. La jeune femme mit quelques minutes avant de reconnaître l'endroit où elle était. La veille, elle était arrivée à Linston, où elle pensait avoir une piste. La chambre était pleine de cartons et était encore assez sobre de toute décoration. Elle se rendit compte qu'elle était en sueur et que ses vêtements lui collaient à la peau. Elle se laissa retomber sur son oreiller. De nouveau, son réveil sonna. Cette fois, elle l'arrêta et fixa le plafond d'un air dubitatif.

- C'est parti pour mon premier jour...

C'est sans grande conviction qu'elle se leva et farfouilla dans les cartons à la recherche d'une tenue appropriée pour une petite pimbêche superficielle. Il n'y avait que des vêtements pour la chasse pratiquement, il faudrait qu'elle se refasse une garde robe à l'occasion. Finalement, elle trouva une jupe et un débardeur.

- Ca fera très bien l'affaire...

Théodora n’avait réussit à dormir cette nuit, elle avait fait plusieurs cauchemars et après avoir essayé de s’endormir sans résultat, elle finit par se lever. Il était beaucoup trop tôt pour aller prendre son déjeuné. Elle se contenta donc par lire un livre dans la bibliothèque de son père. Il avait bien fait de s’installer un appartement juste à côté de son bureau. Arrivé à la moitié du livre, elle regarda à nouveau l’heure, elle pouvait commencer à s’habiller. Elle prit une douche et s’habilla. Elle mit un jean et un t-shirt manche longue, qu’elle venait d’acheter dans un magasin huppé de Manhattan. Elle aimait Manhattan mais ce qu’elle préférait, c’était les magasins qu’on pouvait y retrouver. C’était tellement cher, tellement beau, tellement Théodora… Elle sourit en voyant qu’on lui avait encore une fois laissé des papiers sur son bureau. Elle avait du travail aujourd’hui.

Mais avant de faire quoi que ce soit, elle devait aller voir son amie d’enfance. Calista, elle était plus jeune qu’elle, mais elle la considérait quand même comme une amie. Faut dire, que la directrice est pas mal jeune elle aussi, rare sont les directeurs de 25 ans. Elle aurait put être une des étudiantes de l’école, mais c’était quand même agréable de diriger tout le monde quand même. Elle regarda sa montre, Calista devait surement être réveillé maintenant. Elle sortit dans le couloir, se dirigea vers les dortoirs Day. Personne ne trainait dans les couloirs à cette heure, ou en tout cas, personne ne se trouvait devant elle, ils se cachaient peut être…

Arrivait dans le bâtiment, elle regarda dans qu’elle chambre elle était. Théodora savait toujours ce qu’elle voulait et quand elle voulait quelque chose, personne ne pouvait l’en empêcher. Elle monta arriva devant la chambre de Calista. D’un certain côté, elles étaient assez proches, elles avaient toutes les deux perdus leurs parents tragiquement et elles étaient chasseuses de vampires. Théo frappa et attendit qu’on vienne lui ouvrir. Des filles avaient ouvert leurs portes pour vérifier si ce n’était pas pour elle qu’on était venu frapper à la porte. Théodora leur lança un regard, leurs signifiants de ne pas se mêler des affaires qui ne les regardait pas. Elles partirent.

[H.J : Je m'incruste. =) ]

Tandis que lançait ses affaires sur son lit, on frappa à la porte. Calista n'était pas vraiment présentable et elle se demanda qui pouvait bien venir frapper à sa porte à une heure pareille. Fronçant les sourcils, elle s'approcha prudemment. Pourquoi donc n'y avait-il pas de judas à la porte ? Ca aurait été aussi utile qu'une chaîne de sécurité. Bien sûr, ces précautions étaient inutiles dans un établissement fréquenté par des vampires sanguinaires. Calista ouvrit la porte non sans une certaine rudesse dans ses gestes, prête à se défouler de bon matin. Elle se radoucit aussitôt en reconnaissant sa visiteuse !

- Theodora ! Ca alors !

Elle aurait dû s'y attendre. Après tout, c'était grâce à la directrice que Calista avait pu intégrer le campus en cours d'année. Elle lui en devait une. Ca aurait bizarre qu'elles ne se voient pas alors que la jeune chasseuse venait d'arriver. Elle était heureuse de revoir son amie après toutes ses années.

- Entre, voyons... Et fais pas attention au bordel...

On ne pouvait pas vraiment dire que la chambre était rangée, loin de là. Outre les cartons empilés à droite et à gauche, Calista avait éparpillé des dizaines de fringues sur son lit pour choisir sa tenue. Elle les repoussa afin de faire une place à Théodora pour qu'elle puisse s'asseoir.

- Je suis contente de te voir, ça fait si longtemps...

Une éternité pratiquement... C'était le lot des chasseurs. Changer sans cesse d'endroits, voyager à travers le pays... Mais la jeune directrice s'était finalement fixée. Donc, si Calista voulait la voir, à présent elle savait où la trouver. De toute façon, même si enfants elles s'entendaient bien, il n'y avait pas grand chose à dire. La vie de Calista n'avait pas changé. Ses parents étaient toujours morts, elle recherchait toujours leurs meurtriers. Fin de l'histoire.

- Ca alors, tu n'as pas changé ! T'as toujours la même bouille !

HJ: Incruste-toi, incruste-toi ^^